Nouvelles méthodes pour former les chirurgiens en CMI

Incidence mondiale : des chirurgiens formés au CUSM pratiquent la micromanipulation chirurgicale dans le monde entier



Dre Amy Neville, ancienne résidente du CUSM, est monitrice en micromanipulation chirurgicale et Dre Liane Feldman, directrice de la Division de chirurgie générale du CUSM.

  

Une génération entière de chirurgiens, qui s’est familiarisée avec la micromanipulation chirurgicale – communément appelée «chirurgie minimalement invasive »(CMI) – au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), contribue aujourd’hui au rayonnement international de cette pratique. Et le CUSM prend place aux premiers rangs mondiaux de ce domaine.

« Lorsque nous avons commencé à faire des micromanipulations chirurgicales, au début des années 90, nous n’avions pas de programme de formation comme tel, autre que la pratique en salle d’opération, explique la Dre Liane Feldman, directrice de la Division de chirurgie générale du CUSM. Certes, nous avions des modèles d’apprentissage pour bon nombre de compétences chirurgicales, mais, pour ce qui est de ces nouvelles techniques particulières, nous devions former nos chirurgiens à partir d’un espace bidimensionnel, au moyen d’un vidéoscope, d’instruments nouveaux et sans la sensibilité tactile habituelle. Il nous a semblé plus facile d’atteindre cet objectif à l’extérieur de la salle d’opération. » 

Depuis, le programme de formation en micromanipulation du CUSM a pris de l’ampleur et est devenu plus pointu au fil des ans. Aujourd’hui, une bonne partie de la formation préliminaire se fait par simulation, ou bien au Centre de simulation médicale Arnold et Blema Steinberg de l’Université McGill, ou bien à l’Hôpital général de Montréal. 

« Nous avons recours à divers types de simulation, ce qui permet aux étudiants d’apprendre de leurs erreurs, ajoute la Dre Feldman. Nous avons même élaboré des simulations de cas spécifiques pour recréer des situations d’interventions chirurgicales plus complexes. »

L’un des outils de simulation couramment utilisés est une simple boîte noire. Les résidents apprennent à manipuler à l’intérieur de cette boîte les instruments dont ils se serviront en salle d’opération. Ils effectuent des tâches élémentaires comme essayer de faire un nœud pour simuler des sutures. La boîte sert aussi à simuler des interventions particulières. Par exemple si l’on y insère une doublure spéciale, les étudiants peuvent « sentir » ce qui se passe lorsqu’ils opèrent sur une partie du corps humain.

Une formation qui puise dans la recherche

« Nous voulons que notre programme de formation soit fondé sur une approche rigoureuse et scientifique, explique la Dre Feldman. C’est pourquoi nous comptons sur la recherche pour créer des simulations de cas et les mettre à l’épreuve. Les résidents et leurs moniteurs sont très occupés; la recherche nous aide à tirer la plus grande valeur didactique de nos simulations. » 

La Dre Amy Neville, ancienne résidente du CUSM, est monitrice en micromanipulation chirurgicale, ce qui signifie qu’elle enseigne cette discipline aux résidents. « En général, les simulations conviennent à l’apprentissage des compétences élémentaires, comme les sutures, la manipulation d’instruments et de tissus, explique-t-elle. Certaines simulations sont vraiment élémentaires. Entre autres, les résidents apprennent à transférer de petites bagues sur des chevilles à l’intérieur de la boîte. Ils s’habituent de la sorte à utiliser les instruments à partir d’images que leur envoie une caméra. »

« Les spécialistes des micromanipulations chirurgicales sont appelés à pratiquer une diversité d’interventions chirurgicales, allant d’une opération pour le cancer du côlon à la transplantation d’un rein, en passant par la réparation de hernies. La formation est donc très complexe, ajoute-t-elle. Le modèle d’apprentissage est d’ailleurs plus efficace s’il permet d’approfondir nos compétences. C’est pourquoi je passe la majeure partie de mon temps en salle d’opération; mes fonctions de monitrice l’exigent. » 

Des centaines de chirurgiens formés au CUSM travaillent maintenant dans des hôpitaux répartis sur l'ensemble de la planète; ils créent leurs propres programmes de formation et enseignent à leur tour dans le domaine. « De plus, leur formation en micromanipulation leur confère une habileté sans pareille pour la chirurgie effractive (la méthode traditionnelle), ce qui s’avère très avantageux pour leurs patients, conclut la Dre Feldman. C’est un accomplissement dont nous sommes très fiers. »