Comme le battement d'un pouls, le personnel épouse toujours un rythme

La sonnerie du téléphone à l’urgence de l’Hôpital Royal Victoria et de l’Hôpital général de Montréal du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) ne signifie qu’une chose : une ambulance emmène un patient qui a besoin de soins urgents. En cas de réanimation, les portes arrière qui mènent directement aux salles de réanimation sont ouvertes. Une équipe de divers professionnels préparent les lieux et se préparent eux-mêmes à l’arrivée du patient. Si Urgence Santé a installé une sonde respiratoire, un inhalothérapeute est également présent. Dès l’arrivée de l’ambulance, l’histoire du patient est passée en revue, y compris l’endroit où il a été trouvé, depuis quand il est dans cet état, sa fréquence cardiaque, s’il respirait seul et le moment où les mesures ont été amorcées. Entre la sonnerie et le début de la réanimation, à peine quelques minutes se seront écoulées.

L’an dernier au CUSM, les départements d’urgence pour adultes ont vu défiler 70 000 patients. Les cas sont variés, des personnes âgées qui se sentent étourdies aux bras cassés, en passant par les blessures par balle, les arrêts cardiaques et les complications des greffes. Quelle que soit la fonction, le rythme est rapide, la capacité de vaquer à des tâches multiples est essentielle et la priorisation est capitale. Si vous étiez un petit oiseau, vous constateriez très rapidement les compétences que possède le personnel pour survivre et s’épanouir dans ce milieu. Une bonne attitude, et peut-être les caractéristiques d’une personne qui carbure à l’adrénaline, sont impératives.

« C’est un environnement très stimulant », affirme le docteur Jean-Marc Troquet, chef des urgences pour adultes du CUSM. « Chaque quart de travail est différent et comporte des défis particuliers. Nous devons donc constamment apprendre et acquérir de nouvelles compétences. Au bout du compte, tous ceux qui travaillent à l’urgence ont la même tâche : travailler en situation d’urgence. La seule différence, c’est que nous possédons diverses compétences et diverses responsabilités. » (Pour connaître une partie de l’équipe de l’urgence, consultez les pages 4 et 5.)

Le cheminement des patients

Selon le docteur Troquet, le cheminement optimal des patients, c’est-à-dire leur acheminement vers leur destination de soins, contribue à assurer les meilleurs soins aux patients. Pour ce faire, tous les partenaires de l’urgence, tels que le laboratoire, la radiologie, les services sociaux, doivent travailler en harmonie. En fait, l’urgence est l’un des départements les plus codépendants de l’hôpital. Il est impossible d’y fonctionner en vase clos. « L’urgence est souvent la porte d’entrée de l’hôpital, précise le docteur Troquet. Nous sommes les premiers de la chaîne alimentaire. Si ça bloque après nous, notre rendement s’en ressent. »

À l’urgence de l’Hôpital Royal Victoria, les cas sont souvent complexes. C’est pourquoi il est difficile d’assurer un cheminement optimal des patients. « Nous voyons les plus malades des malades », remarque le docteur Fred Dankoff, directeur de ce département. « Nous nous occupons des greffes du foie, du cœur et du rein, des patients en insuffisance de ces organes ou en voie de subir une greffe. Nous voyons également de nombreux cas en cardiologie et en neurologie. Ils ne sont pas tous complexes, mais ceux qui le sont exigent beaucoup de ressources et sont souvent là longtemps. Il est donc difficile d’assurer un bon cheminement des patients à partir de l’urgence. »

Le docteur Joe Nemeth, directeur de l’urgence de l’Hôpital général de Montréal, explique qu’en tout temps, un médecin d’urgence peut s’occuper de dix à 50 patients. « Il faut vraiment déterminer qui est le plus important à voir. Nous avons une liste mentale pour maintenir un cheminement optimal. Certains patients doivent attendre plus longtemps que d’autres, mais en définitive, nous offrons de meilleurs soins globaux aux patients. »

La mise en œuvre des programmes de l’urgence

Trois grands secteurs sont en cours de mise en œuvre à l’urgence : la traumatologie (la mission de l’Hôpital général de Montréal), la toxicologie (la compétence de l’Hôpital Royal Victoria) et la médecine de catastrophe. « Lorsqu’une catastrophe frappe, il faut être prêt. Il ne s’agit pas de savoir si ça va se produire, mais quand ça va se produire, déclare le docteur Troquet. Il pourrait y avoir un déraillement de train, une tempête de verglas, une tornade, une inondation, une guerre, des actions terroristes… Les catastrophes ne frappent pas tous les jours, mais lorsqu’elles surviennent, il faut être prêt, au risque de pertes importantes. Nous entreprendrons sous peu des simulations de catastrophe dans le cadre de la mise en œuvre de ce programme. Nous serons prêts à déménager au nouveau CUSM. »

Un aperçu de la future urgence du CUSM

« Pour l’instant, notre principal défi consiste à nous assurer qu’à l’ouverture du Campus Glen, tout ira bien, confie le docteur Troquet. Dans cette nouvelle urgence, nous voulons adopter un modèle de fonctionnement moderne, au premier plan des soins de santé. Ce déménagement se veut un prétexte de changement, y compris l’amélioration du cheminement des patients, un meilleur soutien en cas de catastrophe et des meilleurs soins globaux aux patients grâce à l’aménagement et à un meilleur milieu de travail pour le personnel. (Voir xxxxx, en page xxx.)

À l’urgence de L’Hôpital de Montréal pour enfants, les enfants ont priorité…

L’urgence pédiatrique de L’Hôpital de Montréal pour enfants est l’une des plus achalandées en Amérique du Nord. On y voit 70 000 patients par année, et l’équipe offre une brochette de services à ceux qui ont des problèmes mineurs tout comme à ceux qui ont des blessures graves. « Nous le faisons bien parce que toutes les ressources sont réunies rapidement », explique le docteur Harley Eisman, directeur de l’urgence de L’Hôpital de Montréal pour enfants. « Le plaisir de travailler avec des enfants dans un milieu évidemment axé sur le patient et la famille se crée de lui-même. Ce qui nous intéresse le plus, c’est l’enfant, son état d’esprit et le contexte de sa famille. Une partie de cette attitude provient de la philosophie du département et une autre partie, des personnes qui gravitent autour d’un établissement pédiatrique. Cette dimension supplémentaire est attribuable aux services éducatifs en milieu pédiatrique, qui sont si bien intégrés et offerts presque en tout temps à l’urgence (voir l’article sur la spécialiste de la santé de l’enfant).