Profitez pleinement de l'été en agissant de façon sécuritaire
Vélo, natation, patin à roues alignées, navigation de plaisance et autres activités nous permettent de nous plonger dans l’esprit insouciant de la saison. Toutefois, dans plusieurs cas, un minimum d’attention peut nous permettre de parcourir un bon bout de chemin dans la prévention des blessures traumatiques. Debbie Friedman, directrice des programmes de traumatologie de l’Hôpital de Montréal pour enfants et directrice du Système canadien hospitalier d’information et de recherche en prévention des traumatismes (SCHIRPT HME), ainsi que le Dr Dan Deckelbaum, un chirurgien traumatologue pour les sites pour adultes du Centre universitaire de santé McGill, veulent que vous soyez prudents et que vous vous souveniez de leurs conseils en prévention des blessures pour vous assurer de profiter pleinement de l’été.
Nager vers la sécurité
Peu importe l’âge ou l’aptitude à la natation, tout le monde est à risque de se noyer. Au Canada, la noyade est l’une de principales causes de décès pour les enfants âgés entre un an et quatre ans. Un imposant 50 pour cent des décès par noyade au Canada se produit au Québec. Chaque année dans notre province, plus de 75 personnes meurent et plus de 50 autres sont hospitalisées pour cause de noyade ou de presque noyade.
Piscines à la maison :
- Nous recommandons fortement de suivre des cours de natation, et ce, dès un très jeune âge
- Nous recommandons fortement l’installation de clôtures autour des piscines
- Il ne devrait pas y avoir d’accès direct à la piscine à partir de la maison
- Videz les pataugeuses lorsque celles-ci ne sont pas utilisées — cela prend aussi peu que cinq centimètres d’eau à un enfant pour se noyer
- Ne laissez jamais de jeunes enfants près des cuves thermales
- S’il y a des boissons alcoolisées près de la piscine, il devrait y avoir des personnes désignées ne buvant pas pour surveiller les enfants
Sorties estivales aux parcs aquatiques et aux piscines :
- Vérifiez les niveaux de natation de tous les enfants et ne permettez qu’aux enfants ayant suivi des cours de natation formels de prendre part à l’activité
- Un plan d’urgence devrait être en place pour toutes les sorties estivales. Il est également important de mettre en place un système de surveillance mutuelle et un dénombrement systématique périodique des enfants. Les surveillants partenaires doivent procéder au dénombrement.
- Le personnel des sauveteurs doit être adéquat pour le volume de participants et le risque que représente l’activité
- Les piscines à vagues doivent être fermées fréquemment pour prévenir les risques que des enfants soient emportés par le courant
- Les parcs aquatiques devraient vérifier toutes les bouches d’aération et tout l’équipement régulièrement pour s’assurer que ceux-ci ne présentent aucun problème
- Tout le monde doit être vigilant et à une courte distance lorsque les enfants se baignent
Navigation de plaisance :
- Portez des gilets de sauvetage en tout temps — personne n’est à l’abri de la noyade
- Ne consommez pas d’alcool lors de la navigation de plaisance
- Assurez-vous de posséder suffisamment de connaissances sur les conditions de l’eau lors de la navigation de plaisance
Les moustiquaires ne sont pas des filets
Déjà cette année, l’Hôpital de Montréal pour enfants a traité de nombreux enfants tombés de hauteurs de plus de 20 pieds. Les moustiquaires ne sont pas assez résistantes pour soutenir le poids d’un enfant et comme les enfants sont des êtres curieux et actifs, ils peuvent grimper sur une fenêtre et basculer hors de celle-ci. Au cours des 10 dernières années, notre centre de traumatologie a traité plus de 50 enfants ayant subi des blessures graves et, dans plusieurs cas, des blessures fatales après être tombés d’une fenêtre.
- Avec la construction de nouvelles maisons, la recommandation est de placer les fenêtres à une hauteur plus élevée que la normale de sorte que les enfants ne puissent pas y grimper et y basculer
- Placez des grilles de protection, des butées ou des barres partielles sur les fenêtres. Ces dispositifs peuvent être achetés dans les quincailleries. Les moustiquaires sont légères et donnent une fausse impression de sécurité
- Ne laissez jamais les enfants sans surveillance devant une fenêtre ouverte. Si les butées et les grilles de protection sont en place, les chutes du haut des fenêtres ne devraient pas se produire
- Ne placez pas de meuble devant une fenêtre
Est-ce que votre vtt vous contrôle ou contrôlez-vous votre VTT?
Les véhicules tout-terrain (VTT) sont des véhicules motorisés conçus pour être utilisés par un conducteur unique dans les sentiers hors route. En dépit de leur popularité croissante, ils présentent des risques de graves blessures traumatiques, particulièrement pour les enfants. La tentation de conduire un VTT à grande vitesse, combinée à une construction ayant un grand centre de gravité, rend ces véhicules très instables. Le nombre de blessures graves liées aux VTT subies au cours des dernières années a dramatiquement augmenté. L’HME accueille près de 20 cas par années, incluant les traumatismes crâniens, les traumatismes de la moelle épinière, les traumatismes dentaires, faciaux et abdominaux et de multiples fractures. Selon la Société canadienne de pédiatrie, près de 25 pour cent des décès liés aux VTT se produisent chez les enfants de moins de 15 ans.
- Portez toujours un casque de type motocyclette — c’est la loi!
- Les conducteurs de VTT doivent suivre un cours de formation et obtenir un certificat pour la conduite. Pour pouvoir transporter un passager, le conducteur doit être âgé d’au moins 18 ans
- Assurez-vous que votre enfant a l’âge approprié pour la conduite d’un VTT. Les enfants de moins de 16 ans ne possèdent pas la force, l’expérience et les aptitudes pour manipuler ce type de véhicule de façon sécuritaire
- Évitez la vitesse, la consommation d’alcool et les mauvaises conditions météorologiques lors de la conduite d’un VTT pour personne seule et ne transportez PAS de passagers (ceci change l’équilibre du véhicule et rend la conduite beaucoup plus difficile à contrôler)
- Portez des vêtements de couleur claire pour être plus visible.
Enfants et voitures
Les jeunes conducteurs comptent pour 10 pour cent des conducteurs sur les routes du Québec; seulement, les dernières statistiques démontrent qu’ils sont responsables de près du quart des collisions de véhicules motorisés. Entre 2006 et 2010, la vitesse a été le facteur causal de plus de la moitié des accidents. Les conducteurs qui envoient des messages texte sont 38 pour cent plus à risque d’être impliqués dans un accident de voiture. Les principaux responsables des accidents de voiture sont la vitesse excessive, l’imprudence, l’envoi de messages texte, la fatigue, l’alcool, les drogues et l’inexpérience.
- Encouragez les adolescents à développer un sens des responsabilités et un jugement solide lors de leur conduite
- Lorsque les parents tendent leurs clés de voiture, ils doivent être certains de pouvoir avoir confiance en leur adolescent. Ceci comprend de savoir que vote enfant respectera les limites de vitesse; qu’il s’assurera que tous les passagers ont leur ceinture de sécurité; qu’il ne boira pas avant de conduire; et qu’il demeurera concentré sur la route, c’est-à-dire qu’il ne sera pas distrait par son téléphone cellulaire, son iPod, de la musique forte ou d’autres distractions
- S’il y a une activité impliquant de la consommation d’alcool, s’assurez qu’il y a toujours un conducteur désigné. Si nécessaire, appelez un taxi ou un parent (les parents devraient en faire une option simple pour leur enfant) pour un retour à la maison sécuritaire
À vélo? Servez-vous de votre tête
En 2009-2010, près de 80 pour cent des cyclistes canadiens qui ont été hospitalisés pour des traumatismes crâniens ne portaient pas de casque au moment de leur blessure. Il est bien établi que le port du casque réduit considérablement la gravité des blessures à la tête et des traumatismes crâniens; toutefois, le port du casque à Montréal ne fait toujours pas partie des habitudes de la majorité des cyclistes. Le Dr Dan Deckelbaum associe cette réalité avec un syndrome du type « cela n’arrive qu’aux autres ». Mais lorsque vous regardez des patients qui ont souffert de blessures à la tête, vous vous rendez vite compte que ces derniers ne sont pas si différents de vous que ça. En rétrospective, la plupart des patients auraient souhaité avoir porté un casque, ce qui aurait sans doute évité leur hospitalisation. Une grave blessure à la tête peut mener à un séjour prolongé à l’hôpital, à du temps passé à l’unité des soins intensifs ou pire -- à la mort.
- Portez toujours un casque approuvé et adéquatement équipé lors de vos sorties en vélo
- Suivez et respectez les règles de la route
Pour de plus amples renseignements sur la prévention des blessures, veuillez visiter :
www.hopitalpourenfants.com/services-et-personnel/services/service-centre-de-traumatologie
cusm.ca/trauma