Travailleurs sociaux : un rôle crucial pour aider les patients à retomber sur leurs pieds
Les hôpitaux peuvent être sources de stress et d’anxiété pour quiconque les fréquente. Dans le tourbillon des analyses et des interventions et dans l’attente des résultats et de la suite des choses, plusieurs patients se tournent vers les travailleurs sociaux pour se faire aider dans ce processus.
Le personnel des Services sociaux du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) compte plus de 100 travailleurs sociaux. Angela Teixeira en fait partie.
Comptant plus de 25 ans d’expérience comme travailleuse sociale, Angela travaille actuellement en gynéco-oncologie et en cardiologie. Pour elle, son travail comporte deux volets. « Il y a le volet instrumental, c’est-à-dire le travail de bureau et l’administration ; puis, il y a le volet psychosocial, explique-t-elle. L’arrivée d’un diagnostic et les traitements ont des répercussions sur la vie du patient et de sa famille. Nous devons agir rapidement pour évaluer la situation et fournir le soutien nécessaire tout en élaborant le meilleur plan de congé pour combler tous ses besoins physiques et émotionnels. »
Une question d’équilibre
L’équipe des services sociaux peut prodiguer des conseils aux patients et aux familles, et les orienter vers les ressources communautaires, comme les CLSC et les groupes de soutien.
C’est une question d’équilibre ; le travailleur social doit rallier tous les intervenants pour se concentrer sur ce qui est important maintenant. « Il n’y a pas de formule établie, rapporte Angela. Chaque patient est unique, il nous faut donc être souples et créatifs. Nous tentons de rendre l’expérience du patient moins traumatisante. »
Il arrive parfois aux travailleurs sociaux de faire plus que ce qu’on attend d’eux. Angela a travaillé avec une jeune femme qui partageait sa chambre avec ses deux jeunes sœurs. Elle était sur le point de commencer un traitement de chimiothérapie. « Elle voulait avoir sa propre chambre, et pour des raisons de santé, c’était la meilleure chose envisageable pour elle, se souvient Angela. J’ai pris contact avec une foule de gens, allant du personnel de Faire face au président d’une quincaillerie, pour leur demander de l’aide. » Les dons ne se sont pas fait attendre, et peu de temps après, une nouvelle chambre était construite au sous-sol de la maison familiale. « Ça a fait une énorme différence en l’aidant à se sentir mieux tant sur le plan émotionnel que physique, » affirme Angela.
Chercher toujours plus loin
À l’Hôpital neurologique de Montréal, les patients de la travailleuse sociale Nathalie Cloutier-Fons souffrent d’épilepsie. « Je suis vraiment le genre de personne qui a besoin d’aider les autres, dit-elle. Le travail social me donne l’occasion de travailler avec des gens de tous âges, et l’hôpital m’offre le défi et le rythme enlevant que j’ai toujours voulu. »
Nathalie explique que les travailleurs sociaux facilitent la communication entre le patient et le médecin. « La raison pour laquelle le patient est là, c’est la maladie; mais c’est à nous qu’il revient de faire une évaluation de tout ce qui le concerne. D’une certaine manière, nous sommes des “détectives”, et c’est le rôle que j’aime le plus. »
L’un des patients de Nathalie, un homme dans la quarantaine souffrant d’épilepsie, a été admis à l’HNM après une crise d’épilepsie. Nathalie a appris qu’il avait la garde partagée de sa fille. Il a demandé à Nathalie si elle pouvait organiser une rencontre avec les membres de sa famille afin de les aider à mieux comprendre l’épilepsie. Il était aussi inquiet pour sa fille, alors Nathalie a proposé une rencontre avec elle. « Nous avons lu un livre pour enfants qui véhiculait un message positif au sujet de l’épilepsie. J’ai tenté de normaliser la situation en usant de pédagogie et d’écoute active. Elle s’est ouverte et a exprimé son inquiétude de voir son père se blesser lorsqu’il fait des crises. » En fin de compte, les rencontres ont aidé la famille à trouver une solution satisfaisante pour tous.
Comme les séjours à l’hôpital sont plus courts de nos jours, les travailleurs sociaux du CUSM disposent de moins de temps pour travailler avec leurs patients. « Je fais tout ce que je peux, dit Nathalie. Je travaille avec ma tête, mon cœur et mes compétences, mais il me faut aussi faire le lien avec la communauté pour que mes patients puissent aller de l’avant avec succès. »
Angela acquiesce. « Mon objectif est de m’introduire, puis de me retirer doucement de leur vie, en ayant exercé entre-temps une certaine influence. Ce que j’espère avec chaque patient, c’est de semer une graine qui pourra un jour s’épanouir. »