Le Centre international de TB McGill à l'IR-CUSM

La tuberculose (TB) affecte neuf millions de personnes par année partout à travers le monde et représente la deuxième cause principale de décès par maladie infectieuse après le VIH/SIDA. Bien que la tuberculose soit relativement rare parmi la population canadienne générale, elle demeure un problème de santé publique considérable chez les communautés autochtones du Grand Nord et dans certaines zones urbaines du Canada. Pour la combattre, on a besoin de scientifiques et de travailleurs de la santé passionnés et engagés, relevant de divers domaines d’expertise. Le Centre international de TB McGill, situé à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM), a réussi à rassembler plus de 20 chercheurs des quatre coins du monde qui collaborent étroitement pour mieux comprendre, diagnostiquer et traiter la tuberculose et d’autres maladies mycobactériennes.  

 «La force de notre centre réside dans le fait que nous avons une grande variété d’individus qui mènent des activités de recherche et de sensibilisation, allant de la recherche biomédicale de base, comme l’étude du rôle de l’ADN par rapport aux infections, aux essais cliniques épidémiologiques visant à examiner les coûts et l’efficacité des différentes interventions sur le terrain », explique le Dr Marcel Behr, directeur du Centre international de TB McGill, microbiologiste en chef du CUSM et directeur adjoint du service des maladies infectieuses et de l’immunité du programme de santé globale de l’IR-CUSM.   

Le centre fait la promotion de l’interaction entre la recherche et la pratique clinique. Depuis les deux dernières décennies, le Dr Kevin Schwartzman, directeur de la Division des soins respiratoires adultes du CUSM, étudie l’épidémiologie de la tuberculose à Montréal. Ses recherches visent entre autres à trouver des solutions économiques pour mieux dépister et prévenir la tuberculose chez la population immigrante. 

« Nos études démontrent qu’il est plus économique d’investir dans le contrôle de la tuberculose dans les pays d’origine des immigrants que de resserrer les méthodes de dépistage au Canada », explique le Dr Schwartzman, qui est également professeur à la Faculté de médecine de l’Université McGill. « Cette notion a influencé les politiques publiques et, par conséquent, on a modifié les pratiques cliniques et les protocoles de dépistage, et on a investi dans le contrôle de la tuberculose outre-mer. »  

Un autre exemple clé est le travail du Dr Madhukar Pai, directeur adjoint du Centre international de TB McGill, qui a démontré les limites de certains examens diagnostiques visant à dépister les infections à tuberculose latentes. Ses études ont directement contribué à sculpter les lignes directrices canadiennes de la pratique clinique des soins de la tuberculose et directement influencé l’usage et l’interprétation de certains examens diagnostiques. 

Le centre, en pleine expansion, est aussi en voie de devenir un établissement de formation de haut niveau. En plus d’accueillir des stagiaires pour du travail en laboratoire ou des projets cliniques ou épidémiologiques, le centre offre diverses activités, dont des cours intensifs avancés portant sur la recherche liée à la tuberculose offerts dans le cadre du McGill Summer Institute in Infectious Diseases & Global Health.  

« Les étudiants sont attirés par la réputation de calibre international du centre et de nos membres, qui sont des gens passionnés, enthousiastes et dévoués à leurs recherches », explique Lynn Dery Capes, la gestionnaire du programme du Centre international de TB McGill. 

Des recherches de calibre international dans le Grand Nord canadien

En plus de coordonner les activités de formation, les réunions et les événements, Mme Dery Capes est responsable de la très importante tâche de trouver des perspectives de financement pour le centre. Une bourse accordée par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) a permis aux membres du centre de mener des recherches au Nunavik au cours d’une éclosion de tuberculose dans le Nord-du-Québec en 2011-2012. 

« Ces communautés du Nord, qui font partie du Réseau universitaire intégré de santé (RUIS) de l’Université McGill, ont les taux les plus élevés de tuberculose et d’autres maladies infectieuses de la province, dit le Dr Behr. Nous avons été en mesure d’aller visiter le village, soumettre des questionnaires et des sondages, et prélever des échantillons de bactéries dans le but de tenter de déterminer non seulement les causes sous-jacentes de l’épidémie, mais aussi les facteurs de risque potentiels de la transmission continue de la tuberculose dans le Grand Nord. » 

Regarder vers l’avant

Idéalement, la prochaine étape pour le Centre international de TB McGill, selon le Dr Behr, serait de consolider une structure de formation conçue pour accueillir les étudiants diplômés et les stagiaires postdoctoraux provenant de l’étranger. 

« En favorisant le recrutement de futurs chercheurs étrangers, nous serons alors en mesure de mieux contribuer aux efforts de recherche sur la tuberculose du monde entier », dit le Dr Behr. Avec cet excellent départ et la réputation de calibre international du centre, les attentes sont très élevées. 


Fiona McIntosh, gestionnaire des installations de confinement de niveau 3 (CL3) du complexe de recherche sur la tuberculose et Dr Marcel Behr, directeur du Centre international de TB McGill et microbiologiste en chef du CUSM.

« Le laboratoire CL3 répond aux normes de sécurité les plus élevées et représente une ressource des plus précieuses pour la recherche sur la tuberculose. Les installations du laboratoire nous permettent de travailler avec des bactéries vivantes de Mycobacterium tuberculosis et de procéder à des études immunologiques hautement détaillées », explique le Dr Behr.

  

Denis Francis, infirmier clinicien du programme de tuberculose du CUSM, le Dr Kevin Schwartzman, directeur de la division des soins respiratoires adultes du CUSM, professeur de la Faculté de médecine de l’Université McGill et chercheur clinique à l’IR-CUSM, et Amélie Fosso, infirmière clinicienne du programme de tuberculose du CUSM.  

 « Il existe un lien étroit entre la recherche clinique et épidémiologique au CUSM. On recrute plusieurs des patients que l’on reçoit à l’Institut thoracique de Montréal à des fins de recherche », explique le Dr Kevin Schwartzman.

  

Jean-Yves Dubé, étudiant en maîtrise du Département de microbiologie et d’immunologie de l’Université McGill et de l’IR-CUSM et Lynn Dery Capes, gestionnaire des programmes du Centre international de TB McGill. 

« La recherche met l’accent sur l’évaluation clinique et économique des interventions contre la tuberculose et d’autres maladies respiratoires, et sur l’épidémiologie locale de la tuberculose à Montréal, incluant les aspects spatiaux et géographiques », explique Mme Dery Capes.

  

Spécialisés dans des domaines variés, les membres du Centre international de TB McGill basé à l’IR-CUSM s’unissent dans leur désir de mieux comprendre, diagnostiquer et traiter la tuberculose.