C'est la Journée internationale de la femme

Historiquement, au Canada, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) a majoritairement touché les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, et le sida a ainsi souvent été considéré comme une maladie masculine. En conséquence, les services et soins de santé pour les gens vivant avec le VIH semblent souvent plus adaptés aux besoins des hommes. Cependant, aujourd’hui, les femmes représentent une partie croissante de la population qui vit avec le VIH. Afin d’améliorer les soins et les services pour ces femmes, les chercheurs de l’Étude sur la santé sexuelle et reproductive des femmes vivant avec le VIH au Canada (CHIWOS) se sont donné l’objectif de répondre aux questions suivantes : quels sont les besoins des femmes vivant avec le VIH au Canada, quels sont les services actuellement disponibles, comment les femmes peuvent accéder à ces services, et comment pouvons-nous les améliorer?

« Ce qui rend ce projet de recherche unique est le fait qu’il incorpore des principes de recherche basés sur la communauté : les femmes vivant avec le VIH y ont participé dès le début et ont contribué à presque tous les aspects du projet », affirme Dre Alexandra de Pokomandy, chercheuse principale pour CHIWOS au Québec et chercheuse clinicienne à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et à la clinique sur les maladies virales chroniques du CUSM.

« La perspective apportée par les femmes de la communauté vient complémenter celle des chercheurs », dit-elle. En effet, ces femmes, appelées pairs associés de recherche dans le cadre de l’étude, ont été recrutées et formées pour mener les entrevues de l’enquête avec plus de 1 000 participantes en Colombie-Britannique, en Ontario et au Québec.

« Elles ont l’expérience de la vie avec le VIH et de l’accès aux services », explique Dre de Pokomandy. « Non seulement elles offrent aux chercheurs de la rétroaction sur la méthodologie de l’étude et identifient les problèmes qui doivent être abordés en matière de soins de santé, mais elles sont également plus en mesure de créer des liens de confiance avec les participants à interviewer. La valeur de leur rétroaction est incommensurable. »

De gauche à doire : Angela Kaida, Ph.D., chercheuse principale, Université Simon Fraser, C.-B., Mona Loutfy MD, FRCPC, MPH, chercheur principal désigné, L'institut de recherche du Women's College, On., Alexandra de Pokomandy MDCM, MSc., chercheuse principale, Centre universitaire de santé McGill, Qué. et Robert Hogg, Ph.D., chercheur principal, Université Simon Fraser, Centre for Excellence in HIV/AIDS, C.-B.
De gauche à doire : Angela Kaida, Ph.D., chercheuse principale, Université Simon Fraser, C.-B., Mona Loutfy MD, FRCPC, MPH, chercheur principal désigné, L'institut de recherche du Women's College, On., Alexandra de Pokomandy MDCM, MSc., chercheuse principale, Centre universitaire de santé McGill, Qué. et Robert Hogg, Ph.D., chercheur principal, Université Simon Fraser, Centre for Excellence in HIV/AIDS, C.-B.

La prestation des soins peut varier grandement de région en région, et certains services peuvent faire défaut pour les femmes vivant avec le VIH. Parfois, ces manques sont liés à la pratique médicale. Par exemple, les tests Pap pour le dépistage du cancer du col de l’utérus peuvent être facilement oubliés à travers la gestion des autres problèmes médicaux, ou trop souvent remis à plus tard car difficiles d’accès. Dans d’autres cas, ce sont des réalités sociales qui restreignent la prestation des soins de santé : souvent, les femmes passent plus de temps à s’occuper des enfants et des membres de la famille que les hommes, et leurs activités peuvent avoir des répercussions sur leur disponibilité pour leurs rendez-vous de suivi médical ou psychologique. 

La Dre de Pokomandy mentionne qu’« il y a également les problèmes liés à la santé sexuelle et reproductive des femmes après un diagnostic de VIH. Nous devons vérifier si les femmes ont l’occasion ou ressentent le besoin de discuter de ces problèmes avec leur prestataire de soins de santé. » 

La phase actuelle de l’enquête nationale, lancée en octobre 2013, prend en compte la situation économique des sujets, les aspects de leur vie sexuelle et la fréquence à laquelle ils accèdent aux soins médicaux et aux organisations de services à la communauté. Le recrutement des participants est en cours, et une enquête de suivi sera complétée 18 mois plus tard.

« Assembler un profil complet et actuel des expériences des femmes vivant avec le VIH au Canada nous informera sur la manière de mieux adapter les services offerts et pourra idéalement améliorer la santé globale et le bien-être de ces femmes », conclut Dre de Pokomandy.

En savoir plus sur CHIWOS : http://www.chiwos.ca/home/?lang=fr

Pour visionner la vidéo : http://www.chiwos.ca/?s=video