Les soins peau à peau en place au CUSM

skin to skin

Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) travaille avec diligence depuis deux ans à mettre en œuvre les recommandations de pratiques exemplaires proposées par l’Organisation mondiale de la santé et l’UNICEF. Parmi ces recommandations, il faut mettre le nouveau-né en contact peau à peau avec sa mère dès la naissance ou dès que sa situation médicale le permet. Le contact peau à peau consiste à déposer le bébé nu sur la poitrine nue de sa mère, aussi longtemps que la mère et l’enfant sont à l’aise et en sécurité.

Par le passé, la pratique standard consistait à peser le bébé dès la naissance, mais désormais, le CUSM attend une heure ou après la première tétée. « Nous sommes la seule espèce du monde à retirer le bébé de sa mère, affirme Stephanie Dorey, infirmière clinicienne du CUSM pour le programme de l’Initiative amis des bébés. Avec le contact peau à peau, nous revenons sur la bonne voie. »

D’après Luisa Ciofani, directrice associée des soins infirmiers par intérim à la Mission de la santé de la femme, le contact peau à peau offre de nombreux avantages au bébé et à la mère.

« C’est un geste qui redonne du pouvoir aux parents, affirme madame Ciofani. Grâce à l’initiative peau à peau, les travailleurs de la santé interviennent le moins possible. Par exemple, nous avions l’habitude de prendre le bébé et de le placer sous l’unité chauffante dès sa naissance. Le corps de la mère donne de bien meilleurs résultats. Si c’est possible sur le plan médical, le bébé demeure donc désormais avec sa maman. Si la maman n’est pas disponible, le bébé peut être mis en contact peau à peau avec son père. Les pères sont encouragés à participer à cette initiative. »

L’ensemble des infirmières, des médecins, des résidents et des anesthésistes a suivi une formation sur le contact peau à peau, et tout le monde adopte cette initiative. « Même après une césarienne, le personnel trouve des moyens d’installer le bébé sur la peau de sa mère, affirme madame Dorey. Par exemple, le bébé est couché à l’horizontale sur la poitrine de sa mère plutôt qu’à la verticale, en raison du manque d’espace causé par le champ stérile. »

Un contact peau à peau dans la salle d’opération est inestimable pour de nombreuses raisons. Par exemple, les bébés qui ne naissent pas par voie vaginale ne sont pas exposés aux bactéries normales de la mère, sans compter la température très fraîche de la salle d’accouchement. En installant le bébé sur sa mère, on choisit le meilleur moyen d’accroître sa température corporelle et de vivre le passage à la vie extra-utérine. Les mères des bébés admis à l’USIN sont fortement encouragées à adopter les contacts peau à peau (qu’on appelle méthode kangourou). Même les bébés intubés peuvent en profiter, sous la supervision et avec l’aide des infirmières. 

Afin de soutenir l’initiative, un outil d’éducation des patients sur le contact peau à peau est offert dans toutes les cliniques de maternité, à l’étage postpartum et au centre des naissances. 

Maintenant, le contact peau à peau avec les nouvelles familles est consigné dès la naissance ou très rapidement par la suite, dans 90 % des cas au CUSM.  « On ne trouve pratiquement plus d’unités chauffantes ailleurs qu’au centre des naissances, et elles n’y sont que pour des raisons de sécurité, conclut madame Dorey. Nous faisons de réels progrès. 

Il aide le bébé à :

• stabiliser sa température corporelle, sa fréquence cardiaque, son taux d’oxygène, sa tension artérielle et sa glycémie;

• être calme et pleurer moins; 

• établir facilement un lien d’attachement avec sa mère;

• déclencher des comportements de tétée; 

• conserver son poids après la naissance; 

• prendre le sein plus facilement;

• amorcer l’allaitement exclusif; 

• mieux dormir;

• promouvoir la colonisation de la peau par des bactéries, ce qui contribue à l’établissement d’une immunité naturelle; 

• s’adapter à la vie à l’extérieur de l’utérus.

  

Il aide la mère à :

• accueillir son bébé de manière plus étroite et réconfortante;

• ajuster sa température corporelle pour son bébé;

• apprendre à répondre aux besoins de son bébé;

• reconnaître le signal de son bébé lorsqu’il est prêt à être nourri;

• nouer un lien d’attachement plus profond avec son bébé;

• amorcer l’allaitement;

• produire plus de lait;

• réduire le risque de blues postpartum.