Un médecin du CUSM et un patient frappent fort sur les commotions cérébrales


Le docteur J. Scott Delaney

Bien que le public soit de plus en plus conscient des risques de commotions cérébrales dans les sports de contact, des milliers de jeunes athlètes continuent d’en être victimes chaque année au Canada. Malheureusement, ils sont nombreux à être induits en erreur quant à leur blessure et à ses conséquences. C’est pourquoi le docteur J. Scott Delaney, du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), et son patient, Matthew Schryver, se sont associés pour présenter le projet de loi 496 à l’Assemblée nationale, qui vise à prévenir et réduire les conséquences d’un traumatisme crânien ou d’une commotion cérébrale chez les élèves pratiquant une activité sportive en milieu scolaire.

En qualité d’urgentologue et de médecin du sport au CUSM et à l’Université McGill et de médecin de l’équipe des Alouettes de Montréal, de l’équipe de l’Impact de Montréal, de l’équipe de football de l’Université McGill, des équipes féminine et masculine de soccer de l’Université McGill et du Cirque du Soleil, le Dr  Delaney est un véritable expert des commotions cérébrales et des blessures au cou liées au sport.

« À la clinique de médecine sportive, je vois de nombreux athlètes, particulièrement des jeunes, qui ont été victimes de commotions cérébrales dans le cadre d’une activité sportive en milieu scolaire, comme le football, le hockey sur glace, le soccer, le rugby, le ski alpin et le basketball, affirme le Dr Delaney, qui est également directeur de la recherche au Département de médecine d’urgence du CUSM. Bon nombre ne viennent pas à la clinique le lendemain ou le surlendemain de leur commotion cérébrale, mais plusieurs mois plus tard. On les a mal conseillés à l’école à l’égard de ce qu’ils devraient faire vis-à-vis de leur charge de cours, de leurs cours d’éducation physique et d’autres activités. »

Concussions in sportsC’est ce qui est arrivé à M. Schryver, qui avait 14 ans lorsqu’il a subi une commotion cérébrale pendant un match de rugby. Le docteur Delaney l’a vu pour la première fois plusieurs semaines après qu’il eut subi sa blessure. « Il présentait encore des symptômes, ne recevait pas le traitement idéal et faisait encore bien des choses qui le rendaient vulnérable à d’autres commotions. Il s’est vite aperçu des avantages qu’apporte une bonne prise en charge des commotions cérébrales. J’ai repris la responsabilité de ses soins et je l’ai orienté vers le retour à l’école et le retour au jeu », explique le docteur Delaney.

Quelques années après le traitement de sa commotion cérébrale, M. Schryver a communiqué de nouveau avec le Dr Delaney, parce qu’il se demandait si une province ou un territoire du Canada disposait d’une loi pour protéger et orienter les jeunes athlètes en milieu scolaire qui subissent une commotion cérébrale. Lorsqu’à sa grande surprise, il a appris l’absence d’une telle législation, M. Schryver a été convaincu de l’importance d’agir. Il s’est alors associé au Dr Delaney pour esquisser les idées qui ont entraîné la présentation du projet de loi 496.

« Dans le projet de loi, on demande au ministère de l’Éducation d’établir une politique et un protocole qui décriront la prise en charge des élèves victimes d’une commotion cérébrale », précise le Dr Delaney. « On voudrait que la loi soit adoptée avant le début de la prochaine année scolaire, afin que les athlètes, leurs parents, leurs enseignants et les administrateurs scolaires prennent conscience de ce qui peut arriver à un athlète victime d’une commotion cérébrale. Les athlètes doivent être orientés lors de leur retour à l’école, puis retourner au jeu seulement après la pleine réintégration de leurs études. »

En fait, le projet de loi fait ressortir l’importance de l’éducation et de la sensibilisation, pour que les jeunes athlètes et leur entourage sachent comment prévenir, reconnaître et prendre en charge les traumatismes crâniens et les commotions cérébrales et comment en atténuer les conséquences. Le projet de loi prévoit également qu’un élève qui a subi ou pu subir un traumatisme crânien ou une commotion cérébrale soit immédiatement retiré de toute activité sportive scolaire. Enfin, il prévoit qu’un élève reprenne ses activités sportives scolaires ou son apprentissage seulement après en avoir obtenu l’autorisation par un professionnel de la santé qualifié dans l’évaluation et le traitement des traumatismes crâniens et des commotions cérébrales.

Le projet de loi 496 a été présenté à l’Assemblée nationale le 30 octobre 2013.