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Une ophtalmo-oncologue et un laboratoire de recherche s'allient pour sauver une patiente atteinte d'un cancer oculaire

Ce que Martha Stermer pensait être un gros corps flottant dans son œil droit a marqué le début d’une aventure qui lui a appris la force malgré la peur. 


Marla Stermer et heureuse et en santé deux ans après l’ablation de son œil droit à cause du cancer. Elle porte maintenant une prothèse qui s’harmonise parfaitement à son œil gauche.
 

« Je savais qu’il était normal d’avoir des corps flottants à mon âge, explique madame Stermer. Mais les mois passaient, ma vision diminuait et le corps flottant grossissait, alors je suis allée voir un optométriste. Il m’a orientée vers un ophtalmologiste, et le 4 décembre 2012, j’ai découvert que j’avais un mélanome de la choroïde, une tumeur cancéreuse. » 

Madame Stermer a été orientée vers la meilleure ophtalmo-oncologue du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), la docteure Sonia Callejo, dont le bureau se trouve à l’Hôpital général de Montréal (HGM). « Ce mélanome oculaire est rare dans la population et au Québec, déclare la docteure Callejo. Nous voyons de 40 à 50 cas par année. » 

La docteure Callejo a dû procéder à l’ablation de l’œil de madame Stermer, puis le faire analyser au laboratoire de pathologie oculaire Henry C. Witelson de l’Institut de recherche du CUSM. Dirigé par le docteur Miguel N. Burnier Jr, chercheur-clinicien spécialisé en mélanomes de la choroïde, ce laboratoire unique au Canada est le plus grand en Amérique du Nord. Il se spécialise dans la recherche de possibilités de traitement pour les personnes atteintes de maladies oculaires. « Dans notre laboratoire, nos recherches ne sont pas des exercices intellectuels, affirme le docteur Burnier. Nous faisons de la recherche pour nos patients. » 

Le laboratoire est si réputé que des gens du monde entier viennent s’y former. 

Le mélanome de la choroïde, qui s’observe surtout chez les adultes, se caractérise par une masse située sous la rétine, dans une partie de l’œil qui se nomme uvée. Il est essentiel de mesurer cette masse. Si elle est petite ou moyenne, le patient peut subir une radiothérapie et conserver son œil. Si la tumeur est grosse, il faut toutefois procéder à l’ablation de l’œil. 

« Ce cancer s’associe à peu de facteurs de risque connus, précise la docteure Callejo. L’examen oculaire annuel est le meilleur mode de prévention. On peut ainsi dépister des cancers beaucoup plus petits et courir plus de chance de sauver l’œil. » 

Le laboratoire du docteur Burnier a confirmé le type de mélanome et tous les facteurs pronostiques, y compris le type de cellules, la présence de boucles vasculaires, les infiltrations lymphocytaires et le nombre de figures mitotiques. Les tissus ont ensuite été envoyés à un laboratoire des États-Unis pour évaluer le risque de métastases. Au moyen d’un test génétique, on y a étudié les chromosomes 3 et 8 dans l’œil de madame Stermer. La présence d’anomalies dans l’un de ces deux chromosomes confirmerait un risque de métastases élevé. 

En avril 2013, madame Stermer a appris une excellente nouvelle : son cancer risquait peu de se propager. Elle a également reçu sa prothèse oculaire. 

« J’ai vécu beaucoup de frayeur pendant cette période parce que mes deux parents sont morts d’un cancer, mais j’en suis sortie plus forte. Et je suis reconnaissante que la docteure Callejo ait fait partie de mes anges gardiens, confie madame Stermer. Elle m’a sauvé la vie, et je ne l’oublierai jamais. »