Quand chaque seconde compte
Les patients du CUSM qui sont victimes d’AVC aigus seront évalués et traités au bon endroit, au bon moment et par les bons professionnels grâce aux centres ultraspécialisés de prévention des AVC à l'HGM et à l’HNM. De g. à d. Rosa Sourial, conseillère cadre en soins infirmiers spécialisée en AVC; Heather Perkins, infirmière clinicienne à la Clinique de prévention des AVC; Dr Robert Côté, neurologue et directeur médical du programme des AVC du CUSM.
Deux hôpitaux du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) ont récemment reçu de nouvelles accréditations : l’Hôpital général de Montréal (HGM) a été désigné centre secondaire de traitement des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et l’Hôpital neurologique de Montréal (HNM), centre tertiaire de traitement des AVC. Les accréditations ont été accordées après une réorganisation réussie des services qui visait à optimiser la vitesse et la qualité des soins prodigués aux victimes d’un AVC. C’est donc avec grande fierté que les quelque 40 membres du programme des AVC du CUSM, et plusieurs gestionnaires du CUSM, ont accueilli cette nouvelle.
« Le CUSM est le seul établissement de médecine au Québec doté de centres secondaires et tertiaires de traitement des AVC, » explique Dr Robert Côté, neurologue et directeur médical du programme des AVC du CUSM. « Les deux unités sont ultraspécialisées et fournissent une évaluation, un diagnostic et un traitement rapide pour toute intervention de type AVC. La seule différence entre les deux, c’est que l’HNM utilise la technique de neuroradiologie interventionnelle (NRI), une procédure utilisée pour récupérer des caillots à l'intérieur des artères. »
La transformation des services découle d'une stratégie de prévention des AVC mise en place par le ministère de la Santé en 2013 afin d’améliorer la prévention des AVC et les services et soins de santé offerts aux 12 000 Québécois et plus qui ont un AVC chaque année. Pour chacun d’eux, il est essentiel d’agir rapidement.
« Temps égale fonctions cérébrales, dit le Dr Côté. À chaque minute qui passe avant qu’un accident vasculaire cérébral ne soit traité, deux millions de cellules du cerveau sont détruites. Donc, plus les patients sont soignés tôt, plus leurs chances de survie sont grandes et la perte de fonctions cérébrales limitée. Agir rapidement, c’est mieux pour les patients et leur famille, bien sûr, mais c’est aussi plus rentable. »
Dans les deux dernières années, un comité de coordination des AVC, composé de représentants de l'HGM et de l’HNM, a travaillé assidûment à satisfaire la longue liste de critères du Ministère pour obtenir l’accréditation. L’une de ces exigences était que chaque unité devait nommer une équipe responsable des AVC.
« Cela signifie que les mêmes professionnels suivront un patient de son arrivée à l’hôpital jusqu'à sa sortie », explique Rosa Sourial, conseillère cadre en soins infirmiers spécialisés spécialisée en AVC au CUSM. « De plus, une infirmière clinicienne facilite la continuité des soins tout au long de l'hospitalisation et collabore avec les patients, leurs familles et l'équipe de prévention des AVC dans la planification de la prochaine phase de récupération, incluant la réadaptation et le suivi à la Clinique de prévention des AVC du CUSM. » (Veuillez voir : La Clinique de prévention des AVC, version améliorée, bonifie les services de santé offerts au CUSM).
Les deux centres ont également examiné et perfectionné leurs procédures pour répondre à trois autres exigences : améliorer l'accès aux tests diagnostiques, diminuer la durée de séjour des patients et amener les patients et leur famille à participer à la planification des soins.
« Bien que l'expérience du patient n'ait pas été officiellement mesurée, une enquête réalisée par les infirmières gestionnaires dans les deux unités a indiqué que les patients et leurs familles se disent mieux informés sur les soins de l’AVC », note Mme Sourial.
L’amélioration de l'accès aux soins, de leur continuité et leur qualité dans les deux unités avantage également les patients qui ne faisaient pas initialement partie du groupe cible du programme de prévention des AVC, tels que les victimes d’accidents ischémiques transitoires (AIT). Ce succès est encore plus considérable si on considère qu’il a été obtenu dans une période difficile.
« Le processus d'accréditation s’est déroulé dans un contexte de contraintes budgétaires, alors même que l'Hôpital Royal Victoria, qui accueillait nos patients victimes d’AVC, était en pleine période de transition vers le Glen », explique le Dr Côté.
Comme le dit Mme Sourial, l'ensemble du processus a constitué « un travail colossal, mais un beau défi. »
« Nos équipes ont uni leurs forces pour améliorer la santé de la population et nous pouvons maintenant en apprécier les résultats », dit-elle. « On ne l’a pas fait pour nous, mais pour nos patients. J’espère que les deux centres de prévention des AVC continueront à s’améliorer encore ».
Nouvelle Aire de réception à Hôpital neurologique de Montréal
À la suite du déménagement des activités de l'Hôpital Royal Victoria au nouveau site Glen, les patients victimes d’AVC et ayant reçu un diagnostic positif à l’échelle préhospitalière de Cincinnati seront transportés par Urgences-Santé à l’HNM. L’aire de réception est située dans l’Unité des soins intensifs (USI) de l’HNM et est gérée par cette unité. L’aire comprend deux civières avec équipement spécial de I’USI; un médecin neuro-intensiviste et une infirmière gestionnaire adjointe qui répondent aux besoins 24 heures sur 24, sept jours sur sept et du personnel clinique et administratif additionnel.
La Clinique de prévention des AVC, version améliorée, bonifie les services de santé offerts au CUSM
Le travail d’accréditation effectué aux deux centres de prévention des AVC comporte un autre résultat bénéfique. Depuis la dernière année, la Clinique de la prévention des AVC du CUSM, située à l'Hôpital général de Montréal (HGM), offre des services d'évaluation améliorés pour les victimes d’attaque ischémique transitoire (AIT).
« Une AIT produit des symptômes semblables à ceux d'un AVC, tels qu’une faiblesse soudaine d'un côté du corps, l’affaissement du visage ou la difficulté à trouver ses mots », explique Heather Perkins, infirmière clinicienne à la Clinique de prévention de l’AVC. « L’AIT ne dure que quelques minutes et ne provoque bien souvent aucun dommage permanent, mais il doit être pris au sérieux, car les victimes d’AIT sont à risque plus élevé de subir un AVC. »
La clinique accepte les références venant de services d'urgence et d’omnipraticiens dans la communauté. Elle a accès, au même titre que le service d'urgence, aux services de radiologie et aux équipements à ultrasons, de sorte que tous les examens peuvent être effectués aussi rapidement que possible. Le suivi des patients qui se remettent d'un AVC est également effectué à la clinique. Ces patients sont rapidement dirigés vers des spécialistes en réadaptation.
En plus des nouveaux services, la clinique conserve sa vocation première, celle de renseigner les professionnels de la santé et leurs patients sur les AIT et les AVC. Comme l’explique le neurologue et directeur médical du Programme de prévention des AVC du CUSM, le Dr Robert Côté : « La Clinique de prévention des AVC a une fonction extrêmement importante. Nous pouvons traiter les victimes d'AVC aigu et les envoyer en réadaptation, mais nous ne voulons pas qu'ils nous reviennent avec un autre AVC.