La santé de l'enfant et le développement humain à l'IR-CUSM
Dr Constantin Polychronakos, chercheur, chef du programme sur la santé de l’enfant et le développement humain de l’IR-CUSM et professeur au Département de pédiatrie de l’Université McGil.
De nombreuses maladies trouvent leur origine avant la naissance, et certaines avant même la conception. Ces maladies ont souvent des effets sur les patients tout au long de leur vie. Le programme sur la santé de l’enfant et le développement humain, créé récemment à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM), favorisera la collaboration entre chercheurs en pédiatrie et en santé des adultes. Ceux-ci pourront ainsi étudier toutes les étapes de la vie, de l’ovule et du spermatozoïde à l’embryon, et de la petite enfance et de l’enfance à la puberté et à l’âge adulte.
« Chez les adultes, l’organisme reste plutôt stable pendant des décennies, mais avant vingt ans, de nombreux changements se produisent, à la fois sur le plan biologique et psychologique », déclare le Dr Constantin Polychronakos, chercheur, chef du programme sur la santé de l’enfant et le développement humain de l’IR-CUSM et professeur au département de pédiatrie de l’Université McGill. « Au lieu d’examiner seulement une tranche de vie à un moment précis, nous nous pencherons sur des aspects de la santé tout au long de la vie, dans une perspective de changement constant. »
Plus de 50 chercheurs en laboratoire, en clinique et en santé publique participeront au nouveau programme et partageront leurs technologies, leur savoir et leur méthodologie au site Glen du CUSM*.
« Les chercheurs doivent se parler entre eux. Je vais vous donner un exemple : je fais des recherches sur l’ADN dans le diabète de type 1. Si j’ai besoin d’information sur les données en population liées à cette maladie, je ferais bien de parler aux épidémiologistes, aux biostatisticiens et aux autres chercheurs du Centre de recherche évaluative en santé (CRES) qui travailleront juste en face du site Glen. Le programme est créé précisément pour intégrer diverses méthodologies. »
Selon le, le programme sur la santé de l’enfant et le développement humain du CUSM fait partie de la nouvelle structure organisationnelle de l’IR-CUSM, qui décentralise la prise de décision dans certains secteurs
« Nous prenons de l’expansion, et il est logique de remettre une partie du pouvoir aux chercheurs, ajoute-t-il. Les directeurs de programme auront plus de responsabilités et un budget pour embaucher du personnel de soutien. »
D’après le Dr Polychronakos, la recherche au CUSM, où sont prodigués des soins tertiaires et quaternaires aux patients, n’est pas un luxe, mais une nécessité.
« Puisque la médecine se perfectionne de plus en plus, nous avons besoin des résultats les plus récents de la recherche pour toujours innover dans notre mode de prise en charge des maladies au CUSM. »
De même, les hôpitaux du monde entier peuvent utiliser les découvertes des chercheurs de l’IR-CUSM pour améliorer la vie de leurs patients.
« La recherche a une portée internationale », affirme le Dr Polychronakos, qui cite en exemple le travail de la Dre Geneviève Bernard, neurologue pédiatre et jeune recrue prometteuse au sein de son programme. « La Dre Bernard a découvert deux gènes responsables de la détérioration de la substance blanche dans le cerveau d’enfants qui semblaient en bonne santé à la naissance. Nous pouvons maintenant offrir un diagnostic prénatal aux familles qui prévoient avoir d’autres enfants et les informer du risque que leur prochain enfant présente le même problème. »
Le nouveau programme fonctionnera en étroite collaboration avec plusieurs chercheurs du programme de recherche translationnelle sur les maladies respiratoires de l’IR-CUSM. Selon le Dr Basil Petrof, chef de ce programme, chercheur à l’IR-CUSM et professeur de médecine à l’Université McGill, l’échange entre les chercheurs en santé des adultes et les chercheurs en pédiatrie est essentiel si on veut comprendre et traiter des maladies génétiques comme la fibrose kystique et la dystrophie musculaire.
« À l’âge adulte, les enfants atteints de fibrose kystique et de dystrophie musculaire sont aux prises avec de graves problèmes respiratoires qui peuvent être fatals, explique le Dr Petrof. C’est pourquoi il est important de comprendre l’évolution de la maladie entre l’enfance et l’âge adulte. Alors seulement, on pourra influer sur ce processus. »
La plupart des chercheurs qui font partie du programme sur la santé de l’enfant et le développement humain occuperont un étage et demi du Centre de biologie translationnelle (CBT) du site Glen, où ils auront accès à du matériel de pointe dans des installations ultramodernes. Le Dr Polychronakos espère améliorer encore davantage les échanges, grâce à diverses activités comme des séminaires hebdomadaires au cours desquels les scientifiques pourront présenter leurs découvertes les plus récentes.
« Nous tentons d’intégrer la recherche plutôt que de la diviser en fonction de la partie du corps ou de la méthodologie. Bien sûr, il y aura une période d’adaptation, mais je pense qu’après, nos recherches vont décoller. »
Le Dr Polychronakos s'entretient avec la Fondation canadienne pour l’innovation au sujet de ses recherches sur le diabète. Écoutez le podast (en anglais seulement):
Autres programmes de l’IR-CUSM situés au site Glen
Cancer
Recherche translationnelle sur les maladies respiratoires
Thérapeutique expérimentale et métabolisme
Santé mondiale : maladies infectieuses et immunité
Santé cardiovasculaire tout au long de la vie (une partie de ce programme sera localisée à l’Hôpital générale de Montréal)
* Le site Glen ouvrira ses portes au printemps 2015, accueillant l’Hôpital Royal Victoria, l’Hôpital de Montréal pour enfants, l’Institut thoracique de Montréal, l’Institut de recherche du CUSM et le nouveau Centre du cancer des Cèdres. Ce nouvel établissement s’ajoutera à l’Hôpital général de Montréal, à l’Hôpital Lachine et à l’Hôpital neurologique de Montréal pour desservir notre communauté.