De jeunes adultes atteints d'un cancer se détendent pendant la retraite estivale de CanSupport des Cèdres

La première fois que Noémie Robidoux, 24 ans, a participé à la retraite annuelle d’un week-end de CanSupport des Cèdres, elle venait de terminer une année de réadaptation après une chirurgie du cancer des os. Hospitalisée à l’Hôpital général de Montréal du Centre universitaire de santé McGill (HGM-CUSM), où elle s’était fait enlever une partie du bassin, Noémie avait profité des services de CanSupport des Cèdres, tels que l’art-thérapie, la massothérapie et le groupe de soutien pour les adolescents et les jeunes adultes (AJA). En juillet 2014, elle se sentait assez bien pour faire le trajet d’autobus avec 26 autres jeunes patients atteints du cancer, animateurs et professionnels de la santé jusqu’au Centre de villégiature Jouvence, dans le parc national du Mont-Orford.

« C’était la première fois que je sortais de ma zone de confort à titre de personne à mobilité réduite, explique Noémie. Au début, j’étais un peu intimidée, mais tout le monde m’a bien accueillie. Nous étions tous là parce que nous avions, ou avions eu, le cancer. Il n’y avait pas de pitié, de malaise, de nécessité de s’expliquer. Je sentais que je pouvais parler librement de ma maladie. C’était libérateur. »

La retraite de trois jours, financée par la Fondation du cancer des Cèdres, accueille des patients de 18 à 39 ans de tous les hôpitaux de Montréal. Elle combine des activités de groupe, des ateliers et des temps libres afin d’inciter les AJA à nouer des liens, à profiter d’activités extérieures ou à simplement relaxer.

« Être un adolescent ou un jeune adulte atteint de cancer comporte des défis particuliers », souligne Jennifer Finestone, coordonnatrice des thérapies complémentaires et des groupes de soutien et dramathérapeute pour CanSupport. « Pendant la vingtaine et la trentaine, on ne pense pas à la mort. Si vous recevez un diagnostic de cancer, vos amis ne comprendront pas nécessairement ce que vous traversez. Vous vous sentez très isolé. La retraite éveille un sentiment de communauté. Les AJA se rendent compte qu’ils ne sont pas seuls. »

Apprendre à composer avec la maladie


« Les retraites contribuent à nous guérir l’âme et à recharger nos batteries. Elles nous apportent la tranquillité, un répit et nous permettent de nous sentir un peu moins seuls. C’est une expérience très enrichissante et mobilisatrice, qui change une vie. » – La participante Laura Loebenberg (avec le cardigan vert clair)


« Les liens que nous créons nous permettent de vaincre les barrières de l’isolement et de partager nos expériences. C’est précieux. » – La participante Noémie Robidoux


« J’ai participé à plusieurs ateliers et activités qui ont suscité des changements très positifs chez moi. J’ai beaucoup appris des excellents animateurs et des formidables participants. Il est si important de savoir qu’on n’est pas seul à vivre notre combat et à éprouver nos sentiments. » – La patiente Sarah Labelle (à droite), en compagnie de la patiente Julie Szasz lors de la retraite estivale de CanSupport en 2014.


Les jeunes patients atteints du cancer pouvaient parler en toute liberté avec la docteure Geneviève Chaput (à gauche, accompagnée de Monique Joseph, une participante) pendant la retraite.


La retraite et toutes les autres activités de CanSupport sont financées par la Fondation du cancer des Cèdres.


CanSupport est l’un des rares programmes au Québec à offrir des thérapies complémentaires aux patients en milieu hospitalier, tels que l’art-thérapie, la dramathérapie, la relaxation, le yoga et la massothérapie. – Jennifer Finestone, coordonnatrice des programmes de CanSupport, et Andréanne Robitaille, directrice de CanSupport.

Les ateliers portent sur des thèmes auxquels les patients peuvent s’identifier à tous les stades du cancer, tels que l’incertitude face à l’avenir, les changements dans les relations ou l’image corporelle. Les participants sont encouragés à y assister, et ceux qui ne veulent pas s’exprimer peuvent simplement écouter.
« Les ateliers nous incitent à nous poser des questions, à trouver des moyens d’intégrer la maladie à notre quotidien et à aller de l’avant, révèle Noémie Robidoux. Même s’il n’en reste plus aucune trace, le cancer nous suivra tout au long de notre vie. »

Pour certains patients, la retraite peut être une première expérience au sein d’un groupe de soutien ou une occasion de s’évader pendant un week-end après des mois de traitements. Pour d’autres, c’est une possibilité de se faire des amis.

Lorsqu’elle attribue les chambres partagées, Mme Finestone essaie de jumeler des participants qui s’entendront bien.

« L’été dernier, j’ai jumelé Julie et Sarah, deux mères de jeunes enfants, et elles se sont immédiatement découvert des affinités, se réjouit-elle en sortant la photo de deux jeunes femmes souriantes. Malheureusement, Sarah est décédée l’automne dernier. C’était un pilier des retraites, des groupes de soutien et de l’ensemble de la communauté des jeunes adultes. »

Pendant la retraite, les AJA peuvent parler à divers professionnels et animateurs dans un autre contexte que celui de l’hôpital. Pour la première fois depuis le lancement des retraites en 2007, la Dre Geneviève Chaput, directrice du Programme de soins de survie au cancer du CUSM, était l’une des responsables de la retraite.

« Tout le monde était enchanté de la présence de la Dre Chaput, indique Mme Finestone. Elle est d’une ouverture et d’une accessibilité exceptionnelles, et les gens se sentent à l’aise de lui parler. »
Noémie, qui a décidé de renouveler l’expérience de la retraite en 2015, l’a trouvée « encore plus enrichissante cette fois-ci. »

« J’étais plus à l’aise de raconter mon expérience et d’écouter les histoires des autres. Ce sentiment de communauté est primordial. Nous retournons dans nos familles en sachant que d’autres comprennent notre situation, que nous pourrons échanger avec eux de nouveau. J’ai un tas de nouveaux amis sur Facebook, avec qui je garde le contact. La retraite crée des liens qui perdurent au-delà de la fin de semaine. »

CanSupport des Cèdres : un allié compatissant des patients du CUSM dans la lutte contre le cancer

L’an dernier, CanSupport des Cèdres du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) a célébré son 25e anniversaire. Le service bilingue gratuit propose une série de services pratiques et de services d’éducation, ainsi qu’un soutien affectif pour faciliter quelque peu la difficile lutte des patients contre le cancer.

« CanSupport est un programme complémentaire, mais combien essentiel, aux services offerts au sein du système de santé, affirme la directrice, Andréanne Robitaille. Nous allons au-delà de la maladie et du traitement et offrons des services de soutien opportuns qui répondent aux besoins des patients pendant une période cruciale de leur vie. Nous sommes là pour eux au moment du diagnostic et du traitement, après le traitement et, au besoin, en fin de vie. »

Grâce au financement de la Fondation du cancer des Cèdres et au travail de huit employés à temps plein, de neuf thérapeutes en thérapies complémentaires et de 150 bénévoles formés, CanSupport offre à ses patients :

  • • des perruques gratuites, des vignettes de stationnement réservé, des rafraîchissements dans les salles d’attente et des fonds humanitaires;
  • • des thérapies complémentaires pour les aider à prendre en charge leur douleur et les effets secondaires des médicaments ou pour réduire leur taux d’anxiété : yoga, reiki, relaxation, exercice, massages, art-thérapie, dramathérapie et musicothérapie;
  • • divers groupes de soutien et ateliers pour les patients et les membres de leur famille;
  • • des programmes et des retraites annuelles réservés aux adolescents et aux jeunes adultes;
  • • des programmes organisés par les bénévoles, comme le Tea@2 (un thé servi aux patients hospitalisés tous les jeudis à 14 h), l’accueil, l’orientation dans l’hôpital et les visites aux patients hospitalisés.
Le récent déménagement au site Glen a incité CanSupport à améliorer ses services et à créer de nouveaux programmes et des projets de recherche. Les ateliers sur la survie des patients dirigés par la Dre Geneviève Chaput seront lancés à l’automne. Parmi les projets en cours, soulignons la transformation du Centre d’apprentissage et de sa bibliothèque en carrefour d’information fiable sur le cancer pour les patients.

« Nous croyons en la mobilisation des patients et de leur famille, déclare-t-elle. Lorsqu’ils possèdent l’information pertinente sur leur maladie, ils se sentent mieux. »

Selon Mme Robitaille, la démarche interdisciplinaire au CUSM constitue un atout considérable pour CanSupport.

« Certains patients en grande détresse peuvent être vus en oncologie psychosociale, par une infirmière pivot, par un travailleur social, et ils peuvent aussi venir nous voir, dit-elle. Ce mode novateur de prestation des soins est essentiel et peut seulement être bénéfique aux patients. »

Les Régates et festivals de bateaux-dragons beau temps/mauvais temps de CanSupport des Cèdres – la principale activité de collecte de fonds pour CanSupport des Cèdres – aura lieu le 19 septembre.

 

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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