Une meilleure santé, un pas à la fois

Montréal – Cela peut paraître surprenant mais les Canadiens qui habitent dans des régions à forte densité de population, situées à proximité des magasins, des banques, des écoles et des autres services, ont tendance à ne pas marcher autant qu’ils le devraient. C’est ce que montre une étude publiée aujourd’hui dans BMJ Open par une équipe de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM). Cette analyse transversale d’un vaste échantillon de Canadiens avait l’originalité de combiner des mesures objectives d’activité physique à une carte numérique des quartiers qui sont « propices à la marche ».  


Samantha Hajna, Département d’épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail, Université McGill.

« Bien des villes au Canada sont pourvues de quartiers propices à la marche, mais il faut les parcourir pour qu’ils contribuent à réduire le risque de maladies chroniques comme le diabète de type 2 et ses complications, affirme l’auteure principale de l’étude, Dre Kaberi Dasgupta, spécialisée en médecine interne au CUSM et professeure agrégée de médecine à l’Université McGill. C’est un peu comme d’avoir un tapis roulant dans son sous-sol. C’est un excellent outil pour rester en forme en autant qu’on l’utilise. »

Les chercheurs ont utilisé des données de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé. Une cohorte de près de 3 000 adultes répartis dans 15 grandes villes à travers le Canada ont répondu à un questionnaire sur la marche utilitaire quotidienne (ex : marcher avec un but comme se rendre à l’arrêt de bus ou à l’épicerie) et ont utilisé un accéléromètre pour mesurer le nombre de pas effectués chaque jour. Les chercheurs ont combiné l’information sur la latitude et la longitude à des cartes numériques pour calculer le potentiel piétonnier des quartiers.

« Le calcul quotidien des pas incluait à la fois la marche utilitaire et la marche récréative. C’est un bon indicateur de l’activité physique totale, explique la première auteure de l’étude, Samantha Hajna, postdoctorante au département d’épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail à l’Université McGill. Contrairement à nos attentes, l’étude a révélé que, même si les résidents des quartiers plus propices à la marche déclaraient favoriser davantage la marche utilitaire, ils n’étaient pas globalement plus actifs que ceux des quartiers au moins grand potentiel piétonnier. Le nombre total de leurs pas quotidiens demeurait inférieur à la recommandation de 10 000 pas par jour. Ces résultats diffèrent de ceux obtenus dans des études menées en Belgique, en République tchèque ou au Japon, où le fait d’habiter dans des quartiers plus propices à la marche favorise une fréquence globale de marche plus élevée. »

D’après Dre Dasgupta, le potentiel piétonnier d’un environnement devrait constituer une occasion supplémentaire d’intégrer l’activité physique à sa journée : « Si on habite dans un quartier propice à la marche, il faut en profiter pour contribuer au total de nos activités physiques. »

 

Au sujet de l’étude

Cette recherche était financée par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC)) et le Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS). 

Les coauteurs de l’article, intitulé Neighbourhood walkability, daily steps and utilitarian walking in Canadian adults (DOI: 10.1136/bmjopen-2015-008964), sont Samantha Hajna (département d’épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail, Université McGill; Département de médecine, Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill), Nancy Ross (département de géographie, Université McGill), Lawrence Joseph (département d’épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail, Université McGill; Département de médecine, Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill), Sam Harper (département d’épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail, Université McGill) et Kaberi Dasgupta (département de médecine, Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill et Université McGill ).

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