Construire des ponts : Le programme de l'HGM favorise le soutien et la confiance avec les patients autochtones
« De plus en plus de patients autochtones commencent à entendre parler de notre programme et des services qui sont là pour les accompagner. Nous sommes bien contents de savoir qu’ils peuvent se sentir moins anxieux lorsqu’ils cherchent à obtenir un traitement médical au CUSM. » Camille Panneton et Sidonie Laurier sont des agents de liaison autochtones. Elles ont pris quelques minutes de leur journée bien remplie pour parler du programme qui va bientôt fêter son premier anniversaire.
Comment fonctionne le programme de liaison avec les communautés autochtones ?
Le programme a officiellement démarré dans toute la province en juillet dernier, à la suite des recommandations de la Commission Viens sur la sécurisation culturelle. Des agents de liaison ont été déployés dans 10 établissements de santé montréalais, dont le CUSM. Supervisé par le Bureau des partenariats du CUSM, il vise à renforcer les liens et à instaurer la confiance avec les communautés autochtones en fournissant des soins adaptés à la culture dans le réseau de la santé. Les agents de liaison défendent les intérêts des patients en plus de leur apporter confort et soutien. Ils donnent également, aux équipes cliniques, des conseils et des informations sur les pratiques pertinentes et respectueuses. « Nous ne sommes pas là pour marcher sur les plates-bandes de qui que ce soit ou pour dire aux gens quoi faire. Les équipes ont leur propre système, leurs propres méthodes de travail et leurs propres protocoles », précise Camille. « Nous sommes plutôt là pour les accompagner et les soutenir dans leur travail avec les patients autochtones. Nous sommes disponibles pour répondre aux questions, aux inquiétudes ou pour apporter un soutien supplémentaire », ajoute-t-elle.
Veiller à ce que les patients autochtones se sentent en sécurité et soient entendus
Quatre-vingts pour cent des patients rencontrés par Camille et Sidonie sont des Cris et des Inuits du Nord du Québec. La plupart d’entre eux commencent leur voyage au service des urgences de l’Hôpital général de Montréal. « Étant donné le manque de services de santé dans les communautés du nord, certains patients restent au CUSM pendant plusieurs mois. Ils n’ont pas toujours un proche qui peut rester avec eux à Montréal et peuvent s’isoler de leur culture et de leur communauté », explique Sidonie. « Nous essayons de suivre ces patients de plus près, parfois en leur rendant visite tous les jours. Il y a une relation qui se développe lentement au fil du temps ».
La continuité des soins est essentielle pour le duo. « Notre rôle est d’assurer la liaison entre les différents professionnels impliqués dans la prise en charge des patients. Nous essayons d’identifier les besoins du patient et de faire en sorte qu’il se sente en sécurité et écouté », explique Camille. « Nous n’avons pas de liste de services préétablis. Nous commençons par écouter. Parfois, il s’agit de donner accès à certains aliments ou d’aider à établir des liens avec la famille ou les membres de la communauté. » Les interprètes inuits et cris des organisations communautaires d'Ullivik et de Wiichiituwiin aident à surmonter les barrières linguistiques. « C'est très utile pour ma communauté », déclare Siasie Echalook. Siasie est l'une des trois interprètes inuits employés par Ullivik. Elle explique son rôle à l'HGM. « Sidonie vient me voir et me demande de l'aider, d'aller voir le patient, en particulier les personnes âgées. Je communique avec eux pour que Sidonie comprenne ce dont ils ont besoin. J'aide vraiment les gens et ils sont heureux quand elle leur demande s'ils ont besoin de quelque chose », dit-elle.
Cultiver sur un terreau riche
Bien que le programme en soit encore à ses débuts, la nouvelle a commencé à se répandre, tant au sein du CUSM que dans les communautés autochtones. Voici quelques-uns des projets qui ont démarré au cours de l’année écoulée :
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Un guide d’accueil pour les patients autochtones à l’HGM.
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Établir des relations solides entre les organisations communautaires de Montréal, les patients autochtones et les équipes cliniques.
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Collaboration avec les différents services du CUSM, c'est-à-dire les services alimentaires, les services de soins spirituels et l'ombudsman, pour répondre aux besoins spécifiques des patients et des familles autochtones.
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Travailler avec les organisations communautaires pour fournir aux patients autochtones des aliments traditionnels, lorsqu'ils sont disponibles.
Camille et Sidonie sont fières des progrès réalisés. Depuis que le programme existe, les deux femmes ont noué des liens étroits avec certains patients, restant en contact avec eux des mois après qu’ils ont quitté l’hôpital et sont rentrés chez eux.
Pour plus d'informations sur le programme des agents de liaison autochtones ou pour des ressources supplémentaires, y compris l'accès aux interprètes, envoyez un courriel à [email protected].