L'Ère des Ingénieurs de la Santé : une révolution technologique en marche

Aujourd’hui, les ingénieurs en biotechnologies sont non seulement indispensables mais vitaux au bon fonctionnement d’un hôpital, surtout en contexte universitaire, où leur expertise est absolument cruciale.

La robotisation spectaculaire de certaines manipulations ainsi que l'intégration fulgurante de technologies de pointe comme la fibre optique et la caméra vidéo ont littéralement métamorphosé l'univers des interventions chirurgicales. On n’opère plus seulement avec un simple bistouri. Une panoplie de technologies innovantes et révolutionnaires sont désormais utilisées, conférant au rôle des ingénieurs biomédicaux une importance et une influence considérables.

Patrick Doivoungui
Patrick Divoungui, ingénieur biomédical.
Operating room at the MGH
Salle d'opération à l'HGM.

Patrick Divoungui, ingénieur biomédical du CUSM, nous transporte dans un monde où de nombreuses opérations sont désormais assistées par des images d'une qualité exceptionnelle. Il faut alors une excellente résolution, un potentiel de grossissement impressionnant et une grande rapidité de transmission pour accompagner ces avancées étonnantes. Les instruments médicaux miniatures permettent ainsi d’offrir des opérations qui sont non seulement beaucoup moins invasives mais aussi d'une précision et d'une finesse extraordinaires.

Si cela n’était pas encore suffisant pour illustrer l'ampleur de cette révolution, en contexte universitaire, on a parfois des opérations assistées de façon virtuelle, un véritable sommet de l'innovation et de la collaboration internationale. Patrick nous conte un cas fascinant où un médecin, au Japon, a assisté virtuellement à une opération qui se déroulait à l’Hôpital général de Montréal. Ce sont des choses qui se réalisent désormais de plus en plus couramment dans le contexte de partage et d'échange des connaissances exceptionnelles que l'on retrouve dans les hôpitaux universitaires. Ces technologies de pointe exigent et valorisent les connaissances en électricité, en imagerie médicale et en biologie et en gestion de projets pluridisciplinaires que possèdent les ingénieurs biomédicaux.

Une salle d’électrophysiologie est en préparation pour la réception d’un appareil d’angiographie périphérique. Cette salle d’opération et va permettre des procédures cardiaques à l’aide de cathéters guidés à l’intérieur du cœur.
Patrick examine les plans de la salle.

Patrick a d’abord fait ses études en génie mécanique, mais c’est dans un second temps, avec une passion indéfectible, qu’il s’est plongé en génie biomédical. Au CUSM, il est un véritable chef d'orchestre, pilotant de grands projets reliés aux nouvelles technologies. Il s’assure d’abord avec un souci constant du détail que ce que l’hôpital achète répond parfaitement aux besoins de ses clients les plus exigeants, les différentes équipes de médecineet qu’elles sont conformes aux normes et aux règlementations d’aujourd’hui.

La façon d’intégrer la solution retenue aux infrastructures du CUSM doit alors être examinée avec une rigueur sans faille. Par exemple, lorsqu'on souhaite acquérir un nouvel appareil d’intervention cardiovasculaire, il faut s’assurer que la technologie permette des performances optimales, qu’elle soit aussi conçue pour permettre une grande flexibilité de mouvement autour du patient afin que les interventions cliniques soient à la fois confortables, sécuritaires et efficaces. Il faut aussi parfois s’assurer que les murs des locaux soient enveloppés dans un cocon de sécurité ultime, garantissant ainsi des taux de radiation en deçà des limites sécuritaires les plus strictes.

Les ingénieurs biomédicaux doivent également collaborer étroitement avec les ingénieurs en infrastructure, les experts de divers domaines et tous les autres chargés de projets organisationnels de l’hôpital pour construire ensemble un avenir médical toujours plus audacieux.

Tout un département derrière ce processus

C’est tout simplement phénoménal de posséder cette technologie, mais il est évidemment essentiel d’avoir les compétences techniques les plus pointues pour les maintenir en état de bon fonctionnement, jour après jour, sans aucune faille. C’est à ce moment que des techniciens biomédicaux entrent en jeu. Patrick ne tarit pas d’éloges pour Jacques –Ardy Mardius technicien en génie biomédical. Jacques-Ardy est un des rares employés non médicaux qui peut aller en salle d’opération lorsqu’un patient s’y trouve. Il lui est arrivé de devoir apporter des correctifs à des équipements ou répondre à des codes d’erreurs de logiciel pendant une opération, une démonstration éclatante de sa maîtrise et de sa réactivité impressionnante.

Jacques-Ardy Mardius.
operating room
Vue de la salle d'opération à partir du bureau.

En bref, dans cette époque d'une technologie sans précédent, la présence, l'expertise et l'engagement sans faille des ingénieurs, des techniciens et de tout le département de génie biomédical sont devenus essentiels dans la prestation des soins et dans la qualité des services offerts aux patients, un véritable tour de force technologique