L’architecture et le design au CUSM: une conversation avec Teresa Di Bartolo

Cette année, le CUSM célèbre son 25e anniversaire. Étiez-vous au CUSM il y a 25 ans?

Oui, j’étais ici! J’ai commencé à travailler à l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME) le 14 septembre 1992.

C’est fantastique! Vous faisiez quoi, et dans quel établissement?

J’ai été embauchée comme coordonnatrice des installations, aux services architecturaux de l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME) L’histoire de mon embauche est plutôt intéressante!

À l’époque, je faisais de la gestion immobilière pour Steinberg Inc. au siège social de la Place Alexis Nihon, juste en face de l’HME. Lorsque l’entreprise a été vendue et morcelée, sur un coup de tête, quelques-unes de mes amies et moi sommes allées chercher des formulaires de candidature à l’HME. Mes amies ont finalement décidé de ne pas se donner la peine de soumettre leur candidature, mais m’ont mis au défi d’envoyer la mienne! C’est ce que j’ai fait, mais j’ai reçu une lettre des RH m’informant qu’aucun poste ne correspondait à mon expérience et à ma formation. Mes amies ont bien ri… 

Six mois plus tard, j’ai découvert que l’hôpital avait conservé mon C.V. ! On m’a appelé au sujet d’un emploi de coordonnatrice des installations pour gérer les espaces et superviser les projets de rénovation. Après avoir passé une entrevue devant un comité de sélection et effectué un examen écrit, j’ai obtenu le poste! 

Wow! À quoi ça ressemblait quand vous avez commencé?

On a converti une salle de photocopie dans laquelle on m’a installé un petit bureau et une chaise en bois. Il y avait un seul ordinateur pour tout le bureau, et nous devions tous réserver des plages horaires pour l’utiliser. C’était toute une adaptation par rapport à mon emploi précédent, mais j’ai vite pris le rythme. L’une des premières révélations que j’ai eues dans mes nouvelles fonctions, a été de constater à quel point le décor de l’hôpital était austère. Les murs étaient tous peints d’un blanc immaculé, parfois ponctués d’un éclat de jaune canari ou d’orange Halloween. Avec un peu de chance, on tombait sur un soupçon de vert « blouse de chirurgien ». Tout avait l’air aseptisé et il y avait très peu de stimulation visuelle.

Je me suis donné comme mission de m’assurer que nous créerions un milieu chaleureux, réconfortant et invitant pour diminuer la peur et l’anxiété. Je voulais des espaces qui réduiraient la frustration pendant l’attente d’un rendez-vous. Les environnements aux couleurs attrayantes, aux finis colorés et aux superbes œuvres d’art peuvent être réconfortants. Ils peuvent nous aider à nous sentir mieux.

une salle d'attente
2006 : Une salle d’attente de l’HME fait peau neuve
une salle d'attente

 

C’est incroyable de votre part, Teresa. Parlez-moi maintenant de 1997, cinq ans après le début de votre carrière. De quoi vous souvenez-vous au sujet de la fusion? 

L’idée de la fusion a germé plusieurs années avant sa véritable mise en œuvre en 1997. En fait, quand je suis arrivée en 1992, nous étions sur le point de nous lancer dans les plans et devis en vue de la modernisation de l’HME. Nos plans incluaient un tout nouvel édifice adjacent à ceux déjà en place. 

Cependant, le directeur général de l’époque, le docteur Nicholas Steinmetz, trouvait complètement fou d’investir dans les bâtiments existants, affligés d’une foule de contraintes et de limites. C’est ainsi qu’est née la vision d’un Centre universitaire de santé McGill à un seul emplacement. C’est le docteur Steinmetz qui a mené les discussions cliniques avec les hôpitaux pour adultes, mais il a demandé à notre équipe (de planificateurs, d’architectes et d’ingénieurs) de commencer à rêver! Nous nous sommes mis à imaginer une foule de scénarios et de possibilités pour l’emplacement du futur CUSM. 

Teresa Di Bartolo
Teresa Di Bartolo est la gestionnaire des services de planification du CUSM. Son souhait pour le CUSM pour les 25 prochaines années est « guérir les gens ».

C’est extraordinairement bien tombé. Si vous revenez sur votre carrière, quels sont quelques-uns de vos meilleurs souvenirs?  

Travailler à la planification et à la conception du futur HME au site Glen puis, plus tard, m’assurer que tout était en place pour recevoir le premier patient en 2015 — ce sont là quelques-unes de mes plus grandes sources de fierté et de satisfaction. Les lieux que nous avons créés au nouvel HME étaient adaptés aux besoins de la pédiatrie et propices à la guérison de notre jeune clientèle. J’ai été émue quand j’ai vu le premier patient arriver et regarder autour de lui la grandeur du site Glen. J’étais remplie d’amour pour mon travail! 

À l’époque, en 2015, j’ai été transférée au service de planification et de gestion de projets du CUSM et j’ai commencé à accepter des projets dans les sites pour adultes. J’ai eu le privilège de planifier plusieurs projets importants, comme la modernisation de l’Hôpital de Lachine, dont la construction a commencé il y a quelques semaines, et plusieurs projets à l’Hôpital général de Montréal, au Neuro et dans divers édifices administratifs. 

En toute honnêteté, je peux affirmer qu’il n’y a rien de mieux que de voir d’anciens espaces se transformer en zones lumineuses, accueillantes et fonctionnelles, où le personnel peut prodiguer les meilleurs soins possibles! Je me sens privilégiée d’avoir eu cette occasion de travailler au CUSM! 

En trois mots, que souhaitez-vous pour le CUSM d’ici les 25 prochaines années? 

Oh là là, c’est vraiment difficile en seulement trois mots! Mais j’imagine qu’au bout du compte, je souhaite que le CUSM continue à « guérir les gens » !

Après tout, c’est notre raison d’être.