CUSM 25: La chirurgie en transformation
Pour souligner le 25e anniversaire du CUSM, nous avons fait une entrevue avec la chirurgienne en chef du CUSM, la Dre Liane Feldman, au sujet de l’évolution des pratiques chirurgicales dans nos hôpitaux au cours du dernier quart de siècle.
Quels ont été les changements les plus importants au cours des 25 dernières années ?
Des efforts ont été déployés pour améliorer la récupération des patients après une chirurgie et pour diminuer la durée de séjour d’un patient à l’hôpital de même que les complications pouvant survenir. Les deux principales stratégies pour y arriver ont été de procéder à des opérations moins intrusives, notamment les chirurgies laparoscopiques et robotiques, ainsi que le Programme de récupération après une chirurgie (PRAC) pour les patients.
Étant une institution de soins tertiaires et quaternaires, nous avons contribué à régionaliser les soins complexes, cela fait partie de notre mission. Plusieurs exemples illustrent cette situation, comme les chirurgies de type thoraciques, cardiaques, vasculaires, pour les sarcomes, les traumas, la transplantation et plusieurs autres. Nous sommes devenus plus spécialisés.
Évidemment, l’emménagement dans le nouveau site Glen a été un moment charnière pour nous. Les installations sont superbes et à la fine pointe de la technologie. Les projets de modernisation de l’Hôpital général de Montréal et de l’Hôpital de Lachine sont aussi très excitants.
Pouvez-vous en dire plus long sur le Programme de récupération après une chirurgieet la diminution de la durée de séjour et des complications ?
Le PRAC est un parcours multidisciplinaire qui standardise les différents éléments liés à une opération. Le tout commence par la manière dont nous optimisons et éduquons les patients avant l'opération, par l'utilisation de techniques chirurgicales et anesthésiques avancées qui réduisent la douleur, par la manière dont nous fournissons une alimentation et un exercice physique beaucoup plus tôt - soit une vingtaine d'éléments de soins différents.
La chirurgie colorectale est un bon exemple de l'impact du PRAC. Il y a vingt-cinq ans, lorsque nous utilisions la chirurgie ouverte et les soins traditionnels, les patients séjournaient au moins une semaine à l'hôpital, c'était la routine. Aujourd'hui, grâce à cette nouvelle approche, notre équipe de chirurgie colorectale a réussi à réduire la durée du séjour à moins de trois jours et, étonnamment, environ 25 % de nos patients rentrent chez eux le jour même de l'opération.
Nous utilisons des applications de santé pour le suivi à distance. C'est une grande réussite, car non seulement le taux de satisfaction des patients est très élevé, mais cela permet de libérer des lits d'hôpitaux pour que davantage de patients aient accès aux ressources.
Quels sont les défis à venir dans le domaine de la chirurgie?
Les chirurgies sont meilleures et plus sécuritaires. Elles sont également une des meilleures façons pour guérir ou améliorer la qualité de vie d’un patient. Même des patients très malades avec des comorbidités peuvent profiter de chirurgies. Avec le vieillissement de la population, il y a plus de patients qui ont besoin d'une chirurgie et qui peuvent en bénéficier. C’est une situation enviable, mais notre capacité à faciliter l’accès n’est pas encore au point. Ce n’est pas seulement sur le plan de la pénurie de main-d’œuvre, mais aussi sur le plan de la population qui vieillit dont les besoins sont en augmentation.
Le CUSM était un chef de file il y a 25 ans en adoptant des pratiques chirurgicales moins intrusives et en épousant, il y a 15 ans, le Programme de récupération après une chirurgie. Nous devons maintenant nous positionner pour jouer un rôle de premier plan au cours des 25 prochaines années. La chirurgie continuera d'évoluer et sera de moins en moins intrusive. Pour suivre le rythme, nous avons besoin de nouveaux équipements en robotique, de nouvelles personnes qualifiées pour les utiliser, de nouvelles approches de formation, de la recherche et des nouveaux programmes en sciences interventionnelles.
Où étiez-vous en 1997?
Je crois que j’étais au CUSM, en tant que résidente en chef à l’Hôpital général de Montréal. J’étais très enceinte au mois de novembre. Mon fils Zach est né juste après la tempête de verglas qui a eu lieu au début de l’année 1998. Il aura 25 ans.