La chirurgie robotique au point de mire

Saviez-vous que le premier robot chirurgical a été développé et opéré pour la première fois au Canada en 1984? Depuis lors, la chirurgie robotique a fait un bond gigantesque, propulsée le progrès dans les secteurs de l’électronique et de l’informatique. Où en sommes-nous maintenant au Québec et où allons-nous dans ce domaine? C’est le thème de l’édition 2024 d’INNOVE-ACTION, un événement annuel qui réunit chercheurs, professionnels de la santé, partenaires industriels, décideurs et gestionnaires qui travaillent à réinventer la santé. Le Dr Simon Tanguay, urologue en chef au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), participera à titre de conférencier invité.

« Il y a de nombreux avantages à utiliser la chirurgie robotique : elle augmente la précision des opérations, peut améliorer le temps de récupération pour les patients et permet des interventions qui ne seraient pas possibles autrement. Par exemple, grâce à certaines études, nous nous sommes rendu compte que dans le domaine de l’urologie au Canada, les centres universitaires qui avaient implanté la chirurgie robotique réalisaient plus de chirurgies rénales où l’on préservait le rein plutôt que de l’enlever au complet, » affirme le Dr Tanguay.

Dr. Simon Tanguay, Chief Urologist at the MUHC
Dr Simon Tanguay, urologue en chef du CUSM

L’un des plus grands avancements dans ce domaine est le développement du robot Da Vinci, qui permet aux chirurgiens de manipuler des outils chirurgicaux. Ses multiples bras leur servent d’extension physique et leur permettent d’agir avec une plus grande précision. Le CUSM possède deux de ces robots, qui sont surtout utilisés lors d’interventions chirurgicales en urologie, gynécologie, ORL, chirurgie thoracique, ainsi que pour des chirurgies colorectales, et plus encore.

Robot Da Vinci at the Montreal General Hospital, credit: Montreal General Hospital Foundation

Robot Da Vinci à l’Hôpital general de Montréal, credit: Fondation de l’hôpital general de Montréal

Une journée pour réfléchir sur la chirurgie robotique

Cette année, INNOVE-ACTION aura lieu le 29 octobre. Le CUSM s’unit au CHUM et à six autres établissements du réseau de la santé.

« Cette nouvelle édition offre aux professionnels de la santé, issus de divers milieux, l’occasion de réfléchir aux avancées, aux défis et aux opportunités dans le secteur de la chirurgie robotique et de leur implémentation au Québec, et d’en discuter ensemble », explique le Dr Tanguay, qui fait également partie du comité scientifique et organisateur de l’événement.

L’implémentation de la chirurgie robotique au Québec n’est pas si simple. « Au Québec, l’un des principaux défis est que nous sommes limités dans la capacité d’acquérir davantage de robots, pour des raisons financières. Le coût d’un robot chirurgical est particulièrement élevé et la majorité d’entre eux s’acquièrent par des actions philanthropiques », explique le Dr Tanguay. « Toutefois, de plus en plus de compagnies développent des robots, et cela va indéniablement contribuer à faire descendre les coûts et augmenter l’accessibilité à la chirurgie robotique. »

« Cet événement est une opportunité de renforcer le message que ce genre de chirurgie est importante et mérite des investissements. La chirurgie robotique ne va pas disparaître, elle est, au contraire, appelée à grandir », dit-il.

Le futur de la chirurgie robotique à l’IR-CUSM

Le CUSM est déterminé à trouver des solutions d’avenir et travaille activement à développer la prochaine génération de robots chirurgicaux. Le laboratoire SuPER (Surgical Performance Enhancement and Robotics) est le centre de recherche et d'innovation pour la performance chirurgicale, l'intelligence artificielle et la recherche sur la robotique chirurgicale de nouvelle génération. Ce laboratoire est établi à l’Hôpital général de Montréal, et établi à l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) et au Département de chirurgie de l’Université McGill. Dirigé par le Dr Amir Hooshiar, Professeur adjoint de chirurgie et scientifique au sein du Programme en sciences chirurgicales et interventionnelles de l’IR-CUSM, le laboratoire abrite une équipe dynamique de 16 chercheurs actifs et stagiaires qui travaillent sur des projets de pointe. Il s’agit d’une initiative stratégique qui s’inscrit dans l’initiative « L’avenir de la chirurgie » de la Dre Liane Feldman, chirurgienne en chef et directrice du Département de chirurgie du CUSM.  Ce plan sur 10 ans, repose sur le perfectionnement de techniques chirurgicales plus sécuritaires et personnalisées afin d'améliorer le rétablissement de chaque personne.

Dr. Amir Hooshiar, Assistant Professor of Surgery and a scientist in the Surgical and Interventional Sciences Program at the RI-MUHC
Dr Amir Hooshiar, Professeur adjoint de chirurgie et scientifique au sein du Programme en sciences chirurgicales et interventionnelles de l’IR-CUSM

Depuis sa création en 2021, le laboratoire a établi de multiples collaborations actives avec des partenaires industriels et a permis la création de six « startups ». Les recherches du SuPER se concentrent sur l'amélioration des résultats chirurgicaux grâce à la robotique et à l'IA, avec des applications dans diverses spécialités médicales, notamment l'ORL, la chirurgie cardiaque, la laparoscopie, l'orthopédie, l’ophtalmologie et la neurochirurgie. Cet environnement collaboratif et innovant fait progresser la chirurgie de précision et les soins aux patients.

Des robots chirurgicaux à $25

L’un de ces projets consiste à développer des robots miniatures modulés par l’intelligence artificielle et qui pourraient effectuer des procédures à l’intérieur même d’un patient.

« Nos robots sont conçus pour un usage unique et coûtent environ 25 dollars chacun, tandis que les robots comme le Da Vinci coûtent des millions de dollars. En plus de réduire les coûts, ce projet améliorera la précision et permettra des interventions sans précédent, » explique le Dr Hooshiar.

« La première génération de robots chirurgicaux était une extension physique des capacités des chirurgiens. La prochaine génération, alimentée par l'IA, est une extension cognitive qui accroît la précision et réduit les erreurs. »

L’acquisition des robots Da Vinci au CUSM, la mise en place du laboratoire SuPER et la poursuite de ses activités ont été rendu possibles grâce au soutien de la Fondation de l’Hôpital général de Montréal.

Les questions relatives à la chirurgie robotique vous intéresse? Rendez-vous ici pour en savoir davantage sur la journée du 29 octobre 2024 : https://www.chumontreal.qc.ca/innovation/evenements-innovation/innove-action