La fresque du climat à l’Hôpital général de Montréal
Quand les neuf participants pénètrent dans la Salon Livingston de l’HGM, deux grandes tables recouvertes de papier brun (où ils pourront gribouiller à souhait) les attendent. En ce mardi avant-midi, une « Fresque du climat » y est organisée par le comité de développement durable du CUSM pour évaluer comment il est possible de sensibiliser les employés aux changements climatiques.
La Fresque du climat est un atelier ludique et pédagogique, qui permet de poser en trois heures les grands principes du réchauffement climatique. Largement fondé sur les rapports du GIEC, qui eux-mêmes reflètent le consensus scientifique établi sur le sujet, il consiste à placer sur une table 42 cartes, représentant chacune un aspect du phénomène (combustion des énergies fossiles, fonte des glaciers, puits de carbone, réfugiés climatiques, par exemple), en fonction de leurs liens entre elles. L’objectif est de reconstituer sur la table un enchaînement de causes et de conséquences : la fameuse Fresque.
À l’aide de cette activité, l’état français s’est même engagé pour former à la transition écologique les 25 000 cadres supérieurs de la fonction publique d’État, d’ici la fin de 2025. Dans une démarche d’exemplarité, les 200 directeurs d’administration centrale sont d’ailleurs formés en priorité.
Mickael Brard, l’animateur de la Coop Sens climat, tend un paquet de cartes au petit groupe. « Activités humaines », « émissions de CO2 », « Effet de serre additionnel » : il faut placer les cartes dans un ordre où les causes et les conséquences s’enchaînent. Deux participantes discutent : qu’est-ce que l’acidification des océans, est-ce causé par le CO2 ?
Les premières cartes prennent place sur la grande table. La séquence n’est pas linéaire : « Une conséquence peut avoir plusieurs causes, et une cause peut avoir plusieurs conséquences », dit Mickael pour rassurer les participants. L’important est d’en parler.
À l’issue de l’activité, les deux équipes discutent des solutions possibles. Ils constatent que c’est l’activité humaine qui cause les changements climatiques, et que l’humanité subit les conséquences de ces activités. « C’est causé par l’humanité et cela lui nuit par la suite », nous dit Francine.
« Les conséquences des changements climatiques, ça me stresse beaucoup, confie Tania. Qu’est-ce qu’on peut faire ? Même si j’ai une vision pessimiste de l’avenir de la planète, il n’en reste pas moins qu’on constate avec l’activité que nous avons des solutions et la capacité de changer les règles du jeu. »
« C’est important qu’on en parle au sein du milieu hospitalier parce qu’il y a des solutions spécifiques que l’on peut apporter dans notre environnement de travail. Certaines mesures peuvent même permettre au CUSM d’économiser tout en aidant l’environnement. C’est pour cela qu’il faut en parler de façon rationnelle. Ce qui est certain est qu’on a besoin de poser des gestes individuels et collectifs », affirme Marie-Christine.
La formation aura des suites, car Pierre-Marc Legris, le directeur des services techniques du CUSM, va de l’avant et organise une 1re fresque du climat pour une partie des gestionnaires à l’automne prochain !