Le Centre des naissances remporte un Prix Hippocrate
Lauréat du Prix d’innovation soins infirmiers du CUSM 2022, le projet « Accoucher loin de chez soi dans de bonnes conditions ; favoriser un accouchement culturellement sûr pour les femmes autochtones dans le cadre d’une grossesse à haut risque » du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) vient de remporter de nouveaux honneurs.
Le 17 octobre dernier, le projet a reçu un prestigieux Prix Hippocrate dans la catégorie Innovation – Prestation de services adaptés, inclusifs et transversaux aux populations, notamment les plus vulnérables. Les Prix Hippocrate visent à récompenser les initiatives innovantes dans le domaine de la santé et des services sociaux, qu’elles viennent d’organisations publiques, privées ou associatives. Celles-ci doivent avoir des retombées démontrées sur la santé et le bien-être de la population.
Le projet
Imaginez être évacuée par avion après une grossesse à risque pour donner naissance à des centaines de kilomètres de chez soi, parfois sans le soutien de ses proches, afin de bénéficier des soins d’un hôpital spécialisé.
C’est ce que doivent vivre chaque année plus de 300 femmes autochtones du Nord-du-Québec qui viennent accoucher au CUSM. Pour rendre ce passage plus aisé, le CUSM et ses partenaires des communautés crie et inuite ont décidé de mettre en place des mesures afin d’assurer une meilleure sécurité culturelle à ces patientes.
L’an dernier, des sages-femmes autochtones sont venues au CUSM afin de former le personnel en obstétrique. À travers le partage d’histoires, elles ont enseigné différents aspects culturels de la naissance et de la vie des Inuits et illustré les répercussions des événements passés sur la population d’aujourd’hui. Les sujets abordés comprenaient l’histoire de la profession de sage-femme inuite et des Inuits au Nunavik, les pratiques culturelles traditionnelles inuites en matière d’accouchement et la façon de soutenir l’accouchement à la manière des Inuits.
Le personnel a été sondé avant et après la formation afin de déterminer si ces rencontres ont permis d’effacer des biais inconscients. Les résultats ont été partagés avec les sages-femmes. Les séances ont également été filmées afin de transmettre le savoir des sages-femmes aux nouvelles infirmières en obstétrique qui seront embauchées au CUSM.
L’équipe a aussi travaillé avec une sage-femme crie et une coordonnatrice des naissances crie, qui ont présenté un exposé sur le choix éclairé c. le consentement éclairé lors des réunions scientifiques obstétricales. Une vidéo de formation distincte partageant notamment des histoires sera également développée.
De multiples étapes franchies
Des réfrigérateurs, congélateurs et bouilloires sont désormais à la disposition des familles autochtones pour qu’elles puissent apporter des aliments traditionnels. Des chariots munis de diffuseurs d’huile et de pulvérisateurs pour les cérémonies de purification sont également disponibles. De l’art traditionnel autochtone a été installé pour fournir un environnement familier aux patientes.
Un projet-pilote afin de permettre une plus grande présence familiale dans la salle d’accouchement a été lancé. La naissance est un événement collectif important pour les communautés crie et inuite, et les membres de la famille jouent un rôle essentiel, notamment pour la transmission du savoir traditionnel.
Tout cela est le résultat de consultations avec des patients partenaires inuits et cris. Les recommandations issues de ces consultations ont ensuite été validées auprès de membres de la communauté crie : mères, sages-femmes, médecins, etc.
Merci à la Fondation du CUSM et à la succession d’Herta Vodstrcil pour leur généreux don.