Le CUSM ouvre la voie : premiers patients au Canada inscrits à un essai clinique mondial sur la thérapie par radioligands contre le cancer métastatique

Un an après avoir lancé un essai clinique mondial sur une thérapie par radioligands pour le cancer de la prostate métastatique, le CUSM propose un deuxième essai du même type, cette fois pour des patients atteints d’autres cancers avancés — un développement porteur d’espoir en médecine nucléaire de précision.

Des patients du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) atteints d’un cancer avancé du pancréas, du poumon ou du sein sont les premiers au Canada à tester l’innocuité et l’efficacité d’une nouvelle thérapie anticancéreuse par radioligands. Contrairement à la chimiothérapie, à l’immunothérapie ou à la radiothérapie traditionnelle, la thérapie par radioligands (RTL) utilise des éléments appelés ligands et radio-isotopes pour cibler et tuer les cellules cancéreuses, où qu’elles se trouvent dans l’organisme. Le médicament testé dans cet essai clinique international a montré une activité antitumorale significative dans les études précliniques et a donné des résultats positifs dans la première phase de l’essai.

Dans cette phase 2 de l’essai clinique LuMIERE, soutenu par Novartis, le médicament à l’étude — [177Lu] Lu FAP 2286 — sera administré par voie intraveineuse, soit en monothérapie à des patients atteints d’adénocarcinome canalaire pancréatique (ADCP), de cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) ou de cancer du sein, soit en association avec une chimiothérapie à des patients atteints d’ADCP non traité ou de CPNPC récidivant.

Farzad Abbaspour
Ramy Saleh

« Nous avons pris l’initiative de mettre la thérapie par radioligands à la disposition des patients canadiens atteints de cancer. Avec cet essai, nous franchissons une étape majeure qui renforce notre rôle de leader national en médecine nucléaire de précision. Notre objectif est clair : offrir un nouvel espoir et des options thérapeutiques expérimentales novatrices aux patients qui ont épuisé les thérapies conventionnelles », dit le Dr Ramy Saleh, oncologue médical au Centre du cancer des Cèdres du CUSM et directeur médical des essais cliniques en oncologie au Centre de médecine innovatrice de l’Institut de recherche du CUSM (L’Institut).

Comment le traitement fonctionne-t-il ?

Le traitement expérimental cible spécifiquement la protéine d’activation des fibroblastes (FAP), produite par les fibroblastes associés au cancer, c’est-à-dire par des groupes de cellules du micro-environnement tumoral qui interagissent avec la tumeur. C’est là que réside tout le potentiel de cette thérapie : en ciblant les FAP, elle pourrait améliorer l’efficacité du traitement tout en épargnant les tissus sains.
« Cette thérapie est conçue pour cibler les FAP, afin que le traitement radioactif atteigne les cellules cancéreuses tout en épargnant les tissus normaux. Ce niveau de précision pourrait redéfinir le traitement du cancer tel que nous le connaissons, explique le Dr Farzad Abbaspour, chef de la division de médecine nucléaire du département d’imagerie médicale du CUSM. Pour confirmer la présence de FAP dans leur organisme, les patients seront soumis à un dépistage par TEP scan à l’aide d’un agent d’imagerie spécialisé avant de commencer le traitement. »

« La thérapie par radioligands ouvre une nouvelle ère prometteuse en oncologie, et au CUSM, nous sommes résolus à être aux premières loges de cette révolution. Notre engagement est de repousser les limites du traitement du cancer et de proposer des essais cliniques de pointe à nos patients, au Québec et au Canada », ajoute le Dr Saleh, également chercheur au sein du Programme de recherche sur le cancer de L’Institut et professeur adjoint au Département d’oncologie Gerald Bronfman de l’Université McGill.

Avec cet essai clinique, rendu possible grâce à la collaboration des équipes d’oncologie médicale et de médecine nucléaire du CUSM et du Centre de médecine innovatrice de L’Institut, le CUSM confirme son engagement à demeurer à la fine pointe des essais sur le traitement du cancer, afin d’offrir les plus récentes innovations thérapeutiques aux patients québécois et de contribuer à l’avancement de la science.
 

Personne-ressource pour les médias

Fabienne Landry
Coordonnatrice des communications, Recherche, CUSM
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