Le syndrome d’Asherman : une maladie difficile à diagnostiquer et à l’origine de l’infertilité.
Après la naissance d’Adriana, Christina et son mari, Michael, souhaitaient que leur aînée ait un frère ou une sœur. Le couple est heureux d’annoncer sa grossesse et n’est pas le seul : huit des collègues de Christina sont également enceintes, ce qui crée une ambiance de fête au bureau. La bonne nouvelle ne dure cependant pas longtemps pour Christina. Une échographie de routine à 13 semaines révèle que son bébé a cessé de grandir. S’ensuivent trois années difficiles d’infertilité.
Le couple n’a pas laissé la première fausse couche l’empêcher de réessayer à nouveau. Réussissant à quelques reprises, ces essais ont terminé en fausse couche. Déterminée à avoir un autre enfant, Christina a demandé l’avis de spécialistes de la fertilité, mais leurs réponses n’étaient pas satisfaisantes. On lui a dit qu’elle souffrait du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), mais elle avait le sentiment que ce n’était pas le cas. « Je n’ai eu aucun problème lorsque je suis tombée enceinte la première fois. Alors, ce n’était pas logique que je souffre du SOPK », dit-elle.
Insatisfaite des réponses qu’elle a reçues, Christina a décidé de faire appel à l’expertise du Dr Togas Tulandi, chef du service d’obstétrique et de gynécologie du CUSM. Une batterie de tests a révélé que Christina était atteinte du syndrome d’Asherman,un syndrome acquis lorsque des instruments sont introduits dans l’utérus, ce qui provoque un tissu cicatriciel et un amincissement de l'endomètre. Après sa deuxième fausse couche, Christina a subi une dilatation et un curetage (DC), une procédure courante pour retirer les tissus de l’utérus. Cette procédure a endommagé la muqueuse de son utérus et lui a causé des problèmes de fertilité.
« Le tissu cicatriciel empêche l’implantation de l’embryon, ce qui en fait un environnement malsain pour le fœtus Nous pratiquons donc une hystéroscopie pour couper délicatement le tissu cicatriciel à l’aide de ciseaux », explique le Dr Tulandi. Après l’intervention, nous prescrivons à la patiente des hormones pour faciliter la récupération de l’endomètre afin d’augmenter les chances de grossesse. »
Malheureusement, une fois le tissu cicatriciel retiré, il avait des chances que celui-ci se forme à nouveau. Christina a dû subir trois hystéroscopies et six inséminations intra-utérines ratées. À ce stade, elle était prête à abandonner. « Je me souviens avoir dit à mon mari que je n’en pouvais plus et que si cette troisième hystéroscopie n’aboutissait pas, j’abandonnerais », admet Christina. Le lendemain, le couple a appris que Christina était bel et bien enceinte.
Grâce aux soins du Dr Tulandi, aux interventions chirurgicales répétées, aux médicaments et au dévouement de l’équipe de soins, Christina et son mari ont accueilli au monde Matteo en novembre 2021. « Je veux que les femmes sachent qu’elles doivent s’écouter et qu’elles ne sont pas seules », déclare l’heureuse mère de deux enfants, qui partage son histoire pour donner un peu de force et d’espoir aux femmes et aux couples rencontrant également des difficultés à concevoir. "Et qu'elles ne sont pas seules", ajoute-t-elle.