Les technologues en radio-oncologie : au cœur des traitements et du soutien aux patients
Les technologues qui travaillent en radio-oncologie forment une équipe toute particulière. Ils jouent un rôle vital lorsque vient le temps d’administrer aux patients les traitements de radiation.
« Nous sommes en contact avec le patient tous les jours lorsqu’il reçoit son traitement. Nous sommes aux premières loges pour déceler les problématiques que vit le patient. Ces détails pourront ensuite être ramenés à l’équipe multidisciplinaire qui est toujours prête à intervenir sur le terrain », nous raconte Reeta Basdeo, coordonnatrice technique en radio-oncologie.
Des traitements d’une grande précision
Les traitements de radiation sont, aujourd’hui, de plus en plus ciblés sur la zone à traiter. La première étape qu’effectue un technologue est de planifier les accessoires et le positionnement que devra adopter le patient lors du traitement. Cela doit être fait de manière à permettre un traitement cible et précis. Pour le patient, c’est le rendez-vous du CT-scan.
Le plan de traitement s’élabore ensuite. Les calculs nécessaires au plan expliquent d’ailleurs le délai qui suit la visite du CT-scan. « Les cas plus urgents, comme la compression de la moelle épinière, sont mis en priorité », nous dit Shi Lei Chen, technologue dosimétriste.
La prochaine étape implique la planification; le technologue dosimétriste travaille en équipe avec le radio-oncologue et les physiciens pour déterminer le plan pertinent. Comme son nom l’indique, il s’agit du spécialiste qui voit à la planification et au calcul de la dose appropriée de rayonnement nécessaire au traitement ainsi que du nombre de séances et de la durée du traitement. Bien entendu, ce plan de traitement doit toujours être optimal.
Par exemple, un traitement en otorhinolaryngologie (ORL) demande souvent une trentaine de séances et se combine très souvent avec la chimiothérapie. Un traitement pour un cancer de la prostate peut demander un minimum de 5 traitements, tandis que celui pour le cancer du sein peut demander de 5 à 15 traitements. Chaque séance de radiation peut durer entre 2 à 12 minutes selon la nature du cancer ainsi que du plan de traitement. Les technologues sont formés pour manipuler les appareils, dont l’accélérateur linéaire, prendre des radiographies pour vérifier la position du patient, prendre un mini scan (CBCT) de la région d’intérêt et administrer le traitement. Il y a différent type d’accélérateur dans le département, incluant le prestigieux CyberKnife. Ce dernier est efficace pour traiter des petites lésions au cerveau et permet de garder les tissus environnants sains.
Une implication 360 degrés
Tout cela explique pourquoi le technologue en radio-oncologie a un champ d’action très varié.
« Nous suivons les patients de près dès leurs arrivées au Centre du cancer des Cèdres. Nous avons des technologues dédiés à l’établissement des horaires de traitement des patients ainsi que d’autres qui assurent la communication entre les autres départements (ex. : chimiothérapie, dentisterie, etc.). Nous sommes impliqués à toutes les étapes : planification, élaboration et administration du traitement », nous dit Reeta.
L’administration du traitement en tant que tel se fait bien sûr avec toutes les précautions nécessaires. Les technologues qui gravitent autour de la salle de traitement doivent porter un dosimètre thermo luminescent ou TLD. On s’assure ainsi qu’ils ne soient pas exposés à des radiations dépassant un certain seuil.
« Le dosimètre est surtout important en curiethérapie où la technique d’irradiation consiste à introduire des sources radioactives fortes (iridium) en contact ou à l’intérieur même de la tumeur », nous raconte Raul Sanchez, coordonnateur technique en curiethérapie.
L’empathie à chaque étape
« Nous formons une équipe soudée et nous devons être empathiques. Les patients qui viennent nous voir sont souvent bouleversés et cherchent du réconfort. Nous, on se doit de l’apporter. C’est sans doute ce qui explique pourquoi les technologues en radio-oncologie sont si dévoués et positifs — sans mauvais jeu de mots. Il faut le rappeler aux gens, nous ne sommes pas radioactifs », nous rappelle Elizabeth Sirois, coordinatrice technique en radio-oncologie.
Pour devenir technologue en radio-oncologie, on doit suivre un programme collégial d’une durée de trois ans. Anna Jenmowski effectue actuellement le stage qui complète ses études au Collège Dawson : « Il s’agit d’un amalgame idéal entre la partie théorique de notre cours et le terrain », nous a-t-elle confié.
Le saviez-vous ?
Le gouvernement offre une bourse pouvant aller jusqu’à 12 000 $ aux étudiants qui complètent le programme et travaillent 2 ans dans le domaine. Plusieurs postes restent toujours disponibles !