L'évolution de la technologie entraîne une amélioration des soins aux patients en électrophysiologie cardiaque au CUSM.

L'équipe du Laboratoire d'électrophysiologie cardiaque se doit d'être au fait de l'évolution rapide de la technologie en matière de soins cardiovasculaires.

La vie de Vladimir Grishin a changé pour le mieux le jour où il est entré dans le Laboratoire d'électrophysiologie cardiaque du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et a accepté de participer à un essai clinique coordonné par l'Institut de recherche du CUSM (IR-CUSM), le premier du genre au Québec, pour traiter ses problèmes de fibrillation auriculaire.

Ayant des antécédents d'arythmie (battements cardiaques irréguliers), l’homme de 52 ans avait déjà subi une intervention un peu plus simple au niveau de l'oreillette droite (ou chambre supérieure droite de son cœur), dont l'ablation avait été réalisée avec succès en 2014. Cependant, depuis 2020, il a commencé à souffrir d'un nouveau type d'arythmie, la fibrillation auriculaire, provenant de la partie supérieure gauche de son cœur.

« L'arythmie est une maladie terrible, on se sent étourdi, on ne peut pas trop bouger. C'était une période très difficile pour moi ; les épisodes se produisaient parfois jusqu'à 14 fois par mois. Pendant presque un an, j'étais faible et je ne pouvais pas bien dormir parce que le cœur ne battait pas normalement. Ce n'est pas une bonne vie », note M. Grishin.

L'ablation crée des cicatrices dans le cœur qui stabilisent les courts-circuits électriques. L'essai clinique visait à évaluer un nouveau type de thérapie d'ablation, le système d'ablation à champ pulsé (PFA) PulseSelect™. Cette procédure peu invasive a été développée par Medtronic et pré-approuvée par Santé Canada pour une utilisation clinique. Également appelée ablation de la fibrillation auriculaire (FA), elle utilise un cathéter pour délivrer des champs électriques pulsés, un nouveau type de source d'énergie pour traiter la FA. Alors que les cathéters actuellement approuvés utilisent soit l'ablation par radiofréquence (brûlure), soit l'ablation par cryothérapie (congélation), ce nouveau type de cathéter utilise les champs pulsés ou l’électroporation pour interrompre les rythmes cardiaques irréguliers et réduire les dommages indésirables aux tissus environnants.

« En prévenant les complications à long terme de la fibrillation auriculaire, comme les accidents vasculaires cérébraux et l'insuffisance cardiaque, l'ablation a le potentiel d'améliorer la santé et de réduire l'utilisation des ressources de soins de santé et les admissions à l'hôpital », explique le Dr Vidal Essebag, directeur médical de l'Électrophysiologie cardiaque au CUSM. Le Dr Essebag a effectué la procédure sur M. Grishin au Laboratoire d'électrophysiologie cardiaque de l'Hôpital général de Montréal (HGM) en octobre 2021. L'intervention a été un succès, et le patient a pu rentrer chez lui le lendemain matin.

« Après une semaine, je pense que j'étais prêt à courir un marathon, plaisante M. Grishin. J'ai beaucoup apprécié le traitement, l'équipe de soins et son professionnalisme », dit-il.

« Du point de vue du patient, le traitement a été très bien toléré", déclare le Dr Essebag. « Il est encourageant de savoir qu'à l'avenir, un nombre croissant de patients pourront bénéficier de cette procédure, car elle devient plus efficace et plus sûre. »

La fibrillation auriculaire (FA)

- La FA est le trouble du rythme cardiaque le plus courant

- Plus de 350 000 personnes sont diagnostiquées chaque année au Canada; ce nombre devrait passer à plus d'un million d'ici 2050.

- La FA présente un risque accru de caillots sanguins, d'accident vasculaire cérébral, d'insuffisance cardiaque et de décès.

 

Un stimulateur cardiaque de nouvelle génération améliore le traitement de l'insuffisance cardiaque

L'équipe d'électrophysiologie cardiaque se tient également au courant de l'utilisation des stimulateurs cardiaques de pointe. En juillet dernier, un patient souffrant d'insuffisance cardiaque grave est devenu le premier au Canada à subir avec succès l'implantation d'un stimulateur cardiaque et d'une thérapie de resynchronisation cardiaque (TRC) équipés d'un nouveau logiciel avancé. L'intervention a eu lieu au Laboratoire d'électrophysiologie cardiaque du site de Glen.

« Lorsque la patiente est arrivée, son insuffisance cardiaque était si grave qu'elle avait moins de la moitié de sa fonction normale, explique le Dr. Essebag. Elle souffrait également d'une arythmie grave provoquant des battements cardiaques dangereusement trop rapides ou trop lents, ainsi que d'une anomalie de la conduction électrique entraînant une perte de synchronisation de la contraction cardiaque et contribuant à l'insuffisance cardiaque. Quelques semaines après la procédure, sa fonction cardiaque était redevenue entièrement normale. »

Également fabriqué par Medtronic, le stimulateur cardiaque Percepta™ Cardiac Resynchronization Therapy (CRT) est doté d'algorithmes logiciels améliorés qui permettent au dispositif de s'ajuster finement en permanence.

"C'est comme si l'on comparait un iPhone 11 et un iPhone 13 pro. Leur taille est la même et vous composez le numéro de la même façon, mais l'appareil et les algorithmes qu'il utilise sont plus sophistiqués et peuvent faire un meilleur travail pour prévenir un rythme cardiaque lent et resynchroniser les battements cardiaques", explique le Dr Essebag.

Le Dr Essebag fait l'éloge de l'équipe d'électrophysiologie cardiaque, qui doit constamment s'adapter à l'évolution rapide de la technologie.

"Nous avons la chance d'avoir une équipe vraiment exceptionnelle. Ils sont toujours prêts à apprendre de nouvelles procédures. Plus important encore, ils prennent à cœur le bien-être de nos patients et sont toujours à l'écoute de leurs besoins."

Le Laboratoire d'électrophysiologie cardiaque de l'HGM et le Laboratoire d'électrophysiologie cardiaque du site Glen ont reçu un soutien financier de la Fondation de l'HGM et de la Fondation du CUSM, respectivement.

L'équipe du Laboratoire d'électrophysiologie cardiaque de l'Hôpital général de Montréal
L'équipe du Laboratoire d'électrophysiologie cardiaque de l'Hôpital général de Montréal.
Devant, de gauche à droite : Bernard Soucy, Antonella Cantera, Natalie Bourne
Deuxième rangée, de gauche à droite : Hasan Gholami, Peggy Vehoef, Vidal Essebag, Stephanie Doray
Arrière, de gauche à droite : Daniel Donnici, Francesco Donatelli, Noushin Bayat, Louise Kezerle, Eric Lafontaine

L'équipe du Laboratoire d'électrophysiologie cardiaque du Glen
L'équipe du Laboratoire d'électrophysiologie cardiaque du Glen.
Devant, de gauche à droite : Noushin Bayat, Yoel Bitton, Vidal Essebag, Julie Laliberté, Stacey Mooney, Renée Bienkowsky, Stéphanie Martin
Derrière, de gauche à droite : Julie Guimond, Vincent Piché-Roy, Kerwin Chahal

Vladimir Grishin was the first patient in Quebec to participate in a clinical trial to assess a new type of ablation therapy.
Vladimir Grishin (deuxième, de gauche à droite) a été le premier patient au Québec à participer à un essai clinique visant à évaluer un nouveau type de thérapie d’ablation.

Last October, Dr Vidal Essebag and his team performed a novel atrial fibrillation ablation for the first time in Quebec.
En octobre dernier, le Dr Vidal Essebag et son équipe ont procédé à l’ablation de la fibrillation auriculaire avec une nouvelle technologie utilisée pour la première fois au Québec.