Patricia Lefebvre : Une carrière remarquable

À l’aube de sa retraite, Patricia clôture un important chapitre de sa vie professionnelle qu’elle a eu le privilège d’exercer au sein des hôpitaux qui constituent le Centre universitaire de santé McGill.

 « Le CUSM m’a tout donné. Il m’a offert les occasions, les opportunités et des défis. Je suis entrée au CUSM assez jeune, et dès le début, ça a été opportunités après opportunités. Ce n’est pas pour rien que je suis resté ici toute ma carrière.

« C’est comme ça que je vois le monde de la santé » affirme Patricia d’entrée de jeu. « Les défis sont énormes, on le sait, mais les opportunités, pour ceux qui s’intéressent à les saisir, ne manquent pas non plus. En tout cas, c’est ce qui m’est arrivé. »

Pharmacienne de formation, Patricia Lefebvre a fait ses stages cliniques à l’Hôpital Royal Victoria. Tout de suite après sa résidence en pharmacie, elle est revenue à l’Hôpital général de Montréal comme pharmacienne clinicienne. C’est là où, depuis 1985, on lui confiera plusieurs rôles spécialisés avant qu’elle ne devienne cheffe du département de pharmacie à l’Hôpital général de Montréal.

En 2001, ce fut le début des fusions et la pharmacie a été un des premiers départements cliniques à le faire. Durant son mandat, le volet académique, du département s’est énormément développé. De nombreux postes académiques ont été créés, ainsi que des résidences spécialisées en pharmacie, avec la faculté de pharmacie de l’Université de Montréal. Et le département de pharmacie est devenu, avec le CHUM, celui qui accueille le plus de stagiaires en pharmacie au Québec.

« Ça crée toute la dynamique des établissements universitaires », nous dit Patricia. « Lorsque notre mission est celle de l’enseignement, de la recherche et de l’évaluation, il faut être à l’avant-garde des meilleures pratiques, celles qui sont issues des plus récentes données scientifiques. Qu’on le veuille ou non, il faut, pour pouvoir bien enseigner, être constamment à jour. »

En 2010, une nouvelle opportunité s’offre à elle, la direction de la qualité, de l’évaluation, de la performance et de l’éthique (DQEPE). « Il fallait s’assurer que les différents services développent une offre de services experts dans leurs domaines respectifs et qu’ils développent des partenariats avec les services cliniques », nous confie-t-elle. Le rôle est parfait pour quelqu’un qui, comme Patricia, aime tant développer des équipes qui sont complémentaires. « Que les gens au sein des différents services soient des experts dans leur domaine, cela a toujours un effet sur le patient », affirme-t-elle. Patricia n’a pas à être convaincue qu’au CUSM, on apprend de tous. « La multidisciplinarité y est très développée. Tu partages ton expertise et tu apprends des autres. Il se développe une culture de respect pour chaque professionnel. J’ai été privilégiée d’exercer dans cette culture qui est particulière au CUSM. » C’est lors de son passage à la DQEPE que se prépare aussi le grand déménagement et les travaux de planification du Glen et les importants travaux d’harmonisation qui vont suivre.

Tous ces apprentissages vont la mener à des actions qui débordent le cadre du CUSM pour s’étendre à l’ensemble du réseau de la santé et des services sociaux. Ses expériences à la pharmacie et la DQEPE vont lui permettre de contribuer à des travaux qui ont mené à des changements législatifs et règlementaires liés à la qualité et la sécurité des soins. D’abord à travers son implication au sein du comité ministériel sur les accidents évitables au Québec et du groupe Vigilance pour la sécurité des soins du MSSS, puis au conseil d’administration de l’Institut canadien pour la sécurité des patients et de l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux.

En 2019-2020 arrive ce moment qui va rester dans les mémoires. En tout cas certainement dans les mémoires de ceux qui œuvrent dans le domaine de la santé : la pandémie de COVID-19. On lui demande alors de diriger la vaccination pour l’ensemble du CUSM et l’approvisionnement en équipements de protection individuelle. « On a pu mettre à profit le savoir-faire des directions de soutien aux services des cliniciens. Il fallait voir à tout, s’assurer de l’approvisionnement (vaccins, masques, produits critiques, etc.) », se rappelle-t-elle. « On a surtout constaté deux choses », dit-elle. « D’abord, le CUSM n’est jamais aussi fort qu’en temps de crise. C’est là où nous sommes les meilleurs et où la mission et l’excellence de toutes et tous prennent tout leur sens et toutes les spécialités s’allient pour donner des soins avec la plus grande empathie qui soit. Ensuite, il est certain qu’on ne s’en serait pas sorti si ce n’avait été des infirmières retraitées qui sont revenues en masse prêter main-forte à la vaccination. Cela témoigne très certainement du haut degré d’attachement des employés envers le CUSM et leurs collègues. »

Patricia a reçu, au long de sa carrière, de nombreux prix et reconnaissances : le prix Roger Leblanc-2002 remis par l’Association des pharmaciens d’établissements de santé du Québec, le fellowship de la Société canadienne des pharmaciens d’hôpitaux (2004), le prix Louis Hébert-2007 décerné par l’Ordre des pharmaciens du Québec, en 2008, un certificat honorifique décerné par l’Association des diplômés de l’Université de Montréal, en 2010, le Prix du mérite de l’Hôpital général de Montréal et enfin, de nouveau, en 2017, le fellowship de la Société canadienne des pharmaciens d’hôpitaux.

Patricia va prendre sa retraite le 22 décembre prochain, avec fierté et gratitude. « Le CUSM est une organisation formidable et je suis choyée d’avoir fait partie d’une équipe de direction dévouée et engagée et d’avoir côtoyé des personnes inspirantes avec qui j’ai pu contribuer et partager ma passion pour notre belle mission ! »

Elle quittera le CUSM pour des vacances de Noël qui vont se prolonger définitivement. Merci pour tout Patricia !