Une conversation avec Christine Bouchard, directrice adjointe, Mission des soins de cancer
Cette année, le CUSM célèbre son 25e anniversaire. Étiez-vous au CUSM il y a 25 ans?
Oui, j’ai commencé à travailler ici en 1991, au 14e étage de l’Hôpital général de Montréal (HGM), qui accueillait la neurochirurgie, la neurologie et l’unité de soins intensifs du Neuro.
C’est fascinant et très différent de ce que vous faites maintenant! Racontez-nous le 14e de l’HGM. À quoi ressemblait l’unité?
J’entretenais de belles amitiés au 14e de l’HGM. J’étais surtout une infirmière de nuit, et les histoires que mon équipe et moi avons vécues pendant la nuit… mon Dieu! C’était, en fait, de belles années.
J’étais infirmière junior au 14e Sud de l’HGM et je travaillais surtout avec des patients en neurologie et certains patients en neurochirurgie. Toutes sortes de choses nouvelles et passionnantes commençaient à se produire. Par exemple, notre équipe s’est mise à recevoir des patients sous assistance respiratoire chronique transférés des soins intensifs. À l’époque, c’était très nouveau comme pratique. Mes collègues et moi avons mis sur pied une nouvelle « unité d’AVC » pour admettre des patients de l’urgence quelques heures après une perfusion de rte-PA. Dans l’ensemble, j’étais une personne enthousiaste, toujours prête à apprendre et à donner un coup de main. L’unité est devenue ma seconde famille.
C’est formidable, Christine. Parlez-moi maintenant de 1997, l’année de la fusion. Comment décririez-vous cette époque?
Pour nous en neurosciences, c’était une période dynamique, mais aussi une période d’appréhension. En neurosciences, les activités étaient réparties sur deux campus : l’HGM et l’Hôpital neurologique de Montréal (HNM), ou le Neuro comme on l’appelle maintenant. Étant donné la fusion, nous devions déterminer quels programmes seraient affectés à quels endroits. Certains programmes de neurosciences devaient être déménagés à l’HNH et d’autres devaient rester à l’HGM.
Pendant cette période, le 14e de l’HGM est passé de deux équipes distinctes à une seule équipe dirigée par une seule infirmière gestionnaire. Je me souviens que nous avons traversé une période difficile et qu’il était important de démontrer de la compassion envers nos collègues, parce que certains craignaient le changement. Mais nous devions être forts. Nous le faisions pour nos patients!
Comment avez-vous commencé à former une seule unité, à la fois à l’unité du 14e étage et au sein de l’hôpital, le tout maintenant incorporé au Neuro?
Nous nous concentrions sur les forces individuelles. Les personnes qui étaient plus flexibles et prêtes à essayer de nouvelles choses, nous pouvions les déplacer en fonction des divers besoins.
En 2004, je suis moi-même arrivée au Neuro à titre d’infirmière gestionnaire au 4e étage. Je me souviens d’avoir eu le cœur gros, parce que je laissais derrière moi mes collègues bien-aimés de l’HGM, mais une fois au Neuro, j’ai intégré une équipe incroyable. Ces années au Neuro ont été extraordinaires! J’ai tellement appris. Les 15 années que j’y ai passées sont encore chères à mon cœur, et j’en ai de bons souvenirs.
Y a-t-il un moment dans votre carrière qui a une signification particulière pour vous?
Je chéris toutes les fois où j’ai eu l’impression que mes supérieurs voyaient du potentiel en moi. Mes supérieurs ont été mes modèles, si bien que quand ils m’abordaient et me disaient, Christine, nous pensons que ça te convient bien et nous t’imaginons ici… ça éveillait une flamme en moi. Je commençais à m’imaginer à un poste plus élevé et à relever le défi qui m’était proposé.
Je n’oublierai jamais Sharon Colton, ma première gestionnaire. Elle a contribué à mon perfectionnement professionnel parce qu’elle m’a aidée à me rendre compte de mon potentiel et même de ma capacité à devenir gestionnaire. Quand j’étais jeune infirmière, je n’imaginais pas devenir gestionnaire; ce n’était pas dans mes projets. Sous la direction de Patricia O’Connor et de Lucia Fabijan, la confiance en mon potentiel de devenir gestionnaire s’est renforcée.
J’ai consacré toute ma carrière au CUSM. Il arrive que mes enfants ne comprennent pas, parce que de nos jours, il n’est pas rare que les gens passent d’un établissement à l’autre. Mais le CUSM est un endroit où votre carrière peut vraiment évoluer si vous y restez. C’est de cette façon qu’on peut nouer des relations et des amitiés chaleureuses.
Merci d’être restée, Christine! Votre travail en neurosciences et maintenant, comme directrice adjointe de la Mission de soins de cancer, a changé la vie des patients et de leur famille.
En cette célébration de notre 25e anniversaire, quel est votre souhait pour le CUSM?
Je lui souhaite tout. Que nous continuions de bâtir notre réputation internationale, d’attirer les meilleurs candidats dans tous les secteurs des soins et d’offrir aux membres du personnel du CUSM des occasions d’avancement professionnel pour réaliser leurs objectifs. Par-dessus tout, que nous continuions d’offrir de meilleurs soins pour la vie!