Difficile de convaincre les esprits réticents à se faire vacciner: la plus vaste étude sur la disposition de la population canadienne d’âge avancé à recevoir le vaccin contre la COVID-19
Source : McGill et CLSA
À l’automne 2020, avant l’apparition des vaccins contre la COVID-19, l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ÉLCV) a interrogé près de 24 000 adultes d’âge moyen ou mûr afin de connaitre leur disposition à se faire vacciner. La nouvelle étude des universités McGill et McMaster, récemment publiée dans le American Journal of Epidemiology, jette un éclairage sur les facteurs pouvant engendrer de l’hésitation face au vaccin chez les adultes âgés, dont on sait qu’ils sont plus à risque de développer des symptômes graves de la maladie.
Un faible pourcentage de membre de la communauté demeure difficile à convaincre
Les scientifiques ont constaté que sur l’ensemble des adultes de plus de 50 ans qui ont été interrogés, environ 84 % étaient très ou assez susceptibles de se faire vacciner contre la COVID-19, alors qu’environ 10 % étaient indécis, et que 6 % étaient très ou assez peu enclins à recevoir le vaccin.
Ces résultats d’enquête concordent avec les taux actuels de vaccination au Canada, ce qui porte à croire que les personnes qui au moment du sondage étaient soit hésitantes, soit très ou assez prédisposées à se faire vacciner l’ont effectivement fait lorsqu’elles en ont eu la possibilité. Les personnes s’étant montrées très réticentes dans le cadre du sondage ne se sont pas fait vacciner.
« Avant même que les vaccins contre la COVID-19 ne soient disponibles au Canada, la majorité des personnes âgées étaient disposées à se faire vacciner, et ont donné suite quand elles en ont eu l’occasion », explique Nicole Basta, auteure principale de l’étude et professeure associée au Département d’épidémiologie, biostatistique et santé au travail de l’Université McGill. « Notre étude démontre que nous avons peu progressé à convaincre le faible pourcentage de personnes initialement hésitantes à se faire vacciner de passer à l’acte dans l’année qui a suivi la distribution des vaccins. »
Réticence liée au sentiment de sécurité
L’équipe de recherche a déterminé que les personnes qui ne souhaitaient pas recevoir le vaccin étaient plus susceptibles d’être moins âgées (entre 50 et 64 ans), de sexe féminin, d’avoir un niveau d’éducation et de revenu inférieur, de ne pas être de race blanche et de vivre dans une zone rurale. Les préoccupations relatives à la sécurité et à l’efficacité du vaccin se sont avérées le plus fréquemment invoquées par les individus peu intéressés à se faire vacciner.
Les antécédents de vaccination ont constitué un autre facteur important lié à la volonté de se faire vacciner contre la COVID-19. Les personnes ayant déjà reçu un vaccin contre la grippe ou envisageant de le faire se sont montrées plus enclines à se faire vacciner contre la COVID-19. La disposition à se faire vacciner pouvait également être reliée à la croyance de ne jamais avoir contracté le SRAS-CoV-2 (virus responsable de la COVID-19), ou au fait de subir des conséquences négatives de la pandémie.
Sensibiliser des groupes ciblés pour renforcer les taux de vaccination
« Il est primordial que nos taux de vaccination contre la COVID-19 soient élevés, particulièrement au sein de la population âgée qui est plus à risque de développer des symptômes graves », affirme Dr. Parminder Raina, professeur au Department of Health Research Methodology, Evidence, and Impact (HEI) de l’Université McMaster et directeur scientifique du McMaster Institute for Research on Aging (MIRA). « Notre objectif premier a été d’identifier quels groupes bénéficieraient d’une sensibilisation ciblée pour favoriser l’adoption du vaccin, et de fournir des données utiles pour informer les programmes de vaccination. »
Financement
L’étude par questionnaire sur la COVID-19 de l’ÉLCV, une étude secondaire de l’ÉLCV, a été financée par le Juravinski Research Institute, l’Université McMaster, le McMaster Institute for Research on Aging, la Nova Scotia COVID-19 Health Research Coalition et l’Agence de santé publique du Canada.
L’ensemble de la plateforme de recherche de l’ÉLCV est financé par le gouvernement du Canada par l’intermédiaire des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et de la Fondation canadienne pour l’innovation.
Au sujet de l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ÉLCV)
Cette étude a fait appel à une collaboration nationale de chercheurs et a été supervisée par Parminder Raina, chercheur principal de l’ÉLCV, et par les co-chercheures principales Christina Wolfson de l’Université McGill et de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM), et Susan Kirkland de l’Université Dalhousie.