En vie contre toute attente
Lorsque Amélie Bourassa raconte son séjour à l’Hôpital Royal Victoria du Centre universitaire de santé McGill (RVH-MUHC) et la naissance de sa fille Florence, il lui arrive encore de vivre des moments de stupéfaction.
« Quand je repense à tout ce qui m’est arrivé, j’ai du mal à croire que mon corps a été capable de surmonter tout ça et qu’on en est là aujourd’hui, moi et Florence », dit la jeune femme de 35 ans.
En avril 2014, Amélie était enceinte de 28 semaines, quand elle a commencé à se sentir faible et fiévreuse. Un diagnostic de pneumonie a été posé, mais les antibiotiques qui lui ont été prescrits ne l’ont pas soulagée. Son état a continué à se détériorer et elle a été finalement admise à l’HRV-CUSM.
Peu après, la situation a pris un tournant critique et son équipe médicale a décidé de la placer dans un coma artificiel. Branchée à un respirateur, Amélie avait le cœur qui ne battait plus qu’à 20 % de sa capacité et ses reins ont arrêté de fonctionner. Deux jours plus tard, alors qu’elle était encore dans le coma, les médecins ont décidé de pratiquer une césarienne d’urgence pour sauver le bébé. « On craignait que je ne passe pas la nuit. Ils allaient donc essayer de sauver le bébé ».
Florence Marcil est née à 29 semaines et ne pesait que 1,6 kg. Elle a aussitôt été transférée à l’unité de soins intensifs néonatals (USIN) de l’HRV. Même prématurée, Florence était vigoureuse. Elle a commencé à prendre du poids, puis on lui a retiré l’oxygène dès que ses poumons ont été assez matures. Enfin, à 38 semaines, Florence était prête à rentrer à la maison – mais pas sa mère.
Contre vents et marées
Les organes internes d’Amélie avaient commencé à décliner après la naissance de Florence. Elle avait été placée sous oxygénation extracorporelle par membrane (ECMO), une technologie qui fournit une assistance cardiaque et respiratoire quand le cœur et les poumons d’un patient sont trop faibles pour faire leur travail. Pour Samuel, le conjoint d’Amélie, la période a été terrible.
« Je faisais le va-et-vient entre l’unité de soins intensifs pour adultes et l’unité de soins intensifs néonatals, puis je me précipitais à la maison pour m’occuper de Delphine, notre autre fille, se souvient Samuel. C’était tellement difficile de lui expliquer pourquoi elle ne pouvait pas parler à sa maman. »
Quand les médecins d’Amélie sont arrivés à identifier le type de virus qui s’attaquait à ses poumons, ils ont enfin réussi à la traiter.
« Ils ont découvert que c’était un type de virus qui pouvait toucher n’importe qui sans grand danger, mais s’il m’a affectée si gravement, c’est parce que j’étais enceinte », explique Amélie.
Ce n’est que le 7 mai qu’Amélie est sortie du coma, sans savoir qu’elle avait déjà donné naissance. Elle a rencontré Florence pour la première fois le 23 mai, un mois après sa naissance. Amélie a été ensuite transférée dans un centre de réadaptation. Après des semaines dans le coma, elle devait réapprendre à marcher. Six semaines plus tard, c’était enfin le retour à la maison. Dans ses valises, Amélie apportait un cadeau précieux – un album de photos fait par l’équipe de soins primaires de Florence à l’HRV et rempli de souvenirs des premiers jours de sa fille : des photos, de touchants messages des membres du personnel et de petits trésors, comme une empreinte du minuscule pied de Florence.
« Cet album représente tellement pour moi, affirme Amélie. Je suis profondément reconnaissante pour tout ce que l’hôpital a fait pour nous. Tous ont fait preuve d’un dévouement exceptionnel. »