L'équipe de pathologie, derrière chaque diagnostic au CUSM

En l’espace d’un an, l’équipe de pathologie du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) examine 75 000 pièces opératoires prélevées chez des adultes et 7 000 autres prélevées chez des enfants, de même que 70 000 prélèvements cytologiques. Elle pose plus de 400 diagnostics par jour.

L’équipe médicale dépend souvent des conseils d’un pathologiste. Qu’il s’agisse d’un dermatologue qui veut déterminer si une lésion cutanée est un mélanome ou un simple grain de beauté de forme inhabituelle, d’un chirurgien qui cherche à établir le type et l’étendue de l’opération à effectuer ou d’un oncologue qui évalue le meilleur traitement d’un cancer, tous se tournent vers l’équipe de pathologie pour obtenir une réponse définitive.

La plupart des patients ne rencontrent pas leur pathologiste, bien que ces derniers peuvent participer à leurs soins avant même leur naissance (par le dépistage prénatal de problèmes médicaux) et continuer d’y collaborer jusqu’à leurs vieux jours.

La salle de macroscopie, où les technologistes et les assistants de pathologie décrivent la morphologie grossière du prélèvement et soumettent les échantillons en vue d’en poursuivre le traitement. À gauche : Un spécialiste des sciences biologiques, Afjal Hossain, assistant de pathologie au CUSM; à droite : Melissa Trickey, coordonnatrice, et Danielle Mc Kenna, technologiste médicale.
La salle de macroscopie, où les technologistes et les assistants de pathologie décrivent la morphologie grossière du prélèvement et soumettent les échantillons en vue d’en poursuivre le traitement. À gauche : Un spécialiste des sciences biologiques, Afjal Hossain, assistant de pathologie au CUSM; à droite : Melissa Trickey, coordonnatrice, et Danielle Mc Kenna, technologiste médicale.

Les pathologistes travaillent également dans la salle d'autopsie pour déterminer la cause de la mort, la possibilité d'une maladie héréditaire ou même l'efficacité de certains traitements.

Le CUSM compte sur une équipe surspécialisée de 26 pathologistes, qui donnent leur avis d’expert sur chaque prélèvement soumis au laboratoire. Cette équipe fournit également des services de consultation dans des milliers de cas difficiles en provenance du reste de la province et du Canada. « Grâce à l’équipe des TI, nous pouvons désormais déclarer chaque cancer au moyen de la liste synoptique du College of American Pathologists, affirme le Dr Zu-hua Gao, pathologiste en chef au CUSM. Nous possédons également la meilleure équipe provinciale en immunohistochimie, en technique FISH et en colorations spéciales, ce qui nous permet de lever le voile sur certains cas épineux et complexes. »

Chaque prélèvement qui arrive au laboratoire suit un rigoureux processus d’identification. « Nous devons nous assurer que le prélèvement demeure rattaché au bon patient tout au long des diverses étapes, afin que chaque patient reçoive le bon diagnostic », déclare la Dre Miriam Blumenkrantz, directrice de l’assurance-qualité au Département de pathologie du CUSM. 

« Et le diagnostic doit toujours être rapide, car les cliniciens et les patients attendent anxieusement de nos nouvelles pour prendre des décisions thérapeutiques », précise le docteur Kevin Watters, chef adjoint du département. 

« Au CUSM, nous travaillons par quarts de travail et avec le concept LEAN à chaque étape de nos processus, ajoute la Dre Manon Auger, directrice de la cytopathologie, qui étudie les cellules plutôt que les tissus. Grâce à la qualité et à l’efficacité de l’équipe, notre service de cytopathologie est devenu l’un des centres de référence de la province. »

« Nous avons une excellente équipe, qui fait toujours de son mieux pour fournir la meilleure qualité de diagnostic aux patients, constate Marie Vachon, gestionnaire en chef du laboratoire de pathologie du CUSM.

Melissa Scalzo, technologiste médicale, à la station d’enrobage, où les prélèvements sont déposés dans des blocs de paraffine
Melissa Scalzo, technologiste médicale, à la station d’enrobage, où les prélèvements sont déposés dans des blocs de paraffine

Les technologues et les assistants de pathologie prennent les tissus et les montent sur des lames afin qu’il soit possible de poser un diagnostic. Il faut fixer le tissu, le couper, l’enrober de paraffine, couper la paraffine, puis en déposer de fines couches sur les lames, qui sont colorées afin de révéler les différentes caractéristiques des tissus au microscope. Tout au long de ce processus, chacun s’assure que tout est bien identifié. En comptant les prélèvements pour adultes et pour enfants, nous préparons environ 300 000 blocs de paraffine par année. »

Le Dr Van-Hung Nguyen, un autre pathologiste du CUSM, souligne que chaque membre du département, des secrétaires médicales aux pathologistes, a tout autant d’importance dans la réalisation des étapes suivant l’arrivée d’un prélèvement. « Chacun a son rôle à jouer et sans lui, il est impossible d’arriver au produit final et de poser un diagnostic », dit-il.

Le laboratoire d’immunohistochimie, l’un des plus grands au Québec! On y effectue un test visuel de l’expression des protéines que les pathologistes du CUSM et d’autres hôpitaux peuvent interpréter. De gauche à droite : Huimin Wang et Christine Lavallée, technologistes médicales, Alfred Cuellar, coordonnateur, et Miriam Blumenkrantz, pathologiste
Le laboratoire d’immunohistochimie, l’un des plus grands au Québec! On y effectue un test visuel de l’expression des protéines que les pathologistes du CUSM et d’autres hôpitaux peuvent interpréter. De gauche à droite : Huimin Wang et Christine Lavallée, technologistes médicales, Alfred Cuellar, coordonnateur, et Miriam Blumenkrantz, pathologiste
Le laboratoire de cytopathologie, où les diagnostics sont posés à partir de cellules plutôt que de tissus. De gauche à droite : Sonia Lambert, Lydia Lubrano, George Kaoumi, Kaven Larouche, Julie Brodeur, Sylvie Chakouayeu, Anna Elisio, Valentina Kalcenko et Élodie Bilodeau, étudiante en cytologie.
Le laboratoire de cytopathologie, où les diagnostics sont posés à partir de cellules plutôt que de tissus. De gauche à droite : Sonia Lambert, Lydia Lubrano, George Kaoumi, Kaven Larouche, Julie Brodeur, Sylvie Chakouayeu, Anna Elisio, Valentina Kalcenko et Élodie Bilodeau, étudiante en cytologie.
Fateh Beckhir, technologiste médical, à la station de coupe, où de minces couches de tissus sont coupées du bloc de paraffine et déposées sur les lames.
Fateh Beckhir, technologiste médical, à la station de coupe, où de minces couches de tissus sont coupées du bloc de paraffine et déposées sur les lames.

D’après le Dr Badia Issa-Chergui, pathologiste au CUSM, « notre rôle ne s’arrête pas au diagnostic. Nous examinons aussi les tumeurs réséquées pour confirmer les diagnostics posés par biopsie, évaluer l’étendue de la tumeur et en déterminer les marges, ce qui fait partie du processus de détermination du stade de cancer, qui influence le choix du traitement. Nous analysons ces observations lors des rencontres du comité de thérapie du cancer, où nous décidons des prochaines étapes de prise en charge des patients. »

 

Le travail d’équipe et l’imagination viennent à bout d’un problème en salle d’autopsie

Dans toute nouvelle construction, il y a toujours un risque de devoir modifier une chose ou deux une fois l’installation terminée. C’est ce qui est arrivé à la salle d’autopsie du site Glen du Centre universitaire de santé McGill (CUSM). La salle elle-même était parfaite, mais le problème provenait de l’usage régulier du formaldéhyde, nécessaire pour fixer les organes devant être examinés. 

Louise Turcot, assistante-chef technologiste médicale au Département de pathologie du CUSM, s’est attaquée au problème sans hésiter. Elle a vite découvert que si elle demandait à une entreprise externe de trouver une solution, il faudrait beaucoup d’argent que le département n’avait pas. Louise a donc cherché plus près de nous et trouvé les réponses qu’il lui fallait.

« Je savais que si nous avions une pompe pour transférer le formaldéhyde toxique du contenant dans lequel il arrive au seau dans lequel il doit aller, nous réglerions notre problème, explique Mme Turcot. J’ai fini par trouver une pompe à 200 $ qui convenait parfaitement à nos besoins dans un atelier de mécanique automobile. Je l’ai apportée à Carlos Noriega, au Département de technologie biomédicale du CUSM, qui a fabriqué la structure de soutien de la pompe avec ses collègues. Nous sommes passés du transfert manuel du liquide toxique, qui risquait d’éclabousser quelqu’un, à ce nouveau système qui isole le transfert du formaldéhyde et évite toute contamination. »

Carlos confirme que son équipe règle souvent les problèmes par des solutions techniques faisant appel à des matériaux dont un autre département n’a plus besoin et à des compétences à l’interne. Le duo dynamique a ensuite trouvé un moyen plus sécuritaire de se débarrasser du formaldéhyde en attendant l’installation du nouveau système.

Excellent travail!