Tête-à-tête avec...
« En tant que coach de programmes d'amélioration de la qualité, il faut être convaincant et établir une relation de confiance. Je dis aux gens : "Vous connaissez votre milieu de travail. Travaillons ensemble pour l’améliorer." »
Expliquez-moi comment vous vous êtes rendue où vous êtes en ce moment.
Je suis infirmière depuis 1987 et j’ai toujours travaillé au CUSM. J’ai commencé comme infirmière-soignante à l’Hôpital de Montréal pour enfants du CUSM, puis je suis devenue infirmière gestionnaire, d’abord aux soins intensifs de l’Hôpital neurologique de Montréal, pendant 12 ans, puis à l’unité de soins intensifs pédiatriques de l’Hôpital de Montréal pour enfants, pendant cinq ans. Après avoir été l’adjointe de l’ex-directrice des soins infirmiers, je suis devenue, en 2014, directrice associée des soins infirmiers par intérim, sous la direction d’Andréanne Saucier.
En quoi consistent vos responsabilités?
Je suis responsable du programme d’amélioration des soins infirmiers, qui responsabilise le personnel et qui lui donne des outils pour améliorer les pratiques et la qualité des soins au CUSM. Ce programme comprend la création d’un tableau de bord des soins infirmiers comportant des indicateurs sensibles ainsi que des projets mettant l’accent sur la productivité et une main-d’œuvre en santé, de même que sur l’expérience patient et les infections nosocomiales.
L’un des premiers projets sur lesquels vous vous êtes penchée a été celui des stratégies visant le contrôle des infections spécifiques. Pourquoi est-il essentiel de s’attaquer d’abord et avant tout aux infections nosocomiales?
Il s’agit d’une question importante qui nécessite une attention constante. Par exemple, au site Glen on recense toujours des infections nosocomiales malgré le fait que les patients soient dans des chambres individuelles. Il s’agit d’un signe indiquant que c’est la pratique de nos professionnels de la santé qui facilite la propagation de l’infection. Nous ne nous lavons pas les mains assez souvent ou ne désinfectons pas le matériel et l’environnement autant que nous le devrions au CUSM. Avec l’équipe des stratégies visant le contrôle des infections spécifiques (CIS), nous allons appliquer de nombreuses approches qui ont fait leurs preuves, afin de cibler des pratiques comme le lavage des mains, la prise de précautions additionnelles et la désinfection du matériel. Tous ensemble, nous pouvons améliorer considérablement la situation!
En tant que coach, que vous faut-il pour convaincre vos collègues d’adhérer à un programme d’amélioration de la qualité?
Il est certain qu’il faut être en mesure de communiquer une vision, d’écouter les autres et de leur offrir les bons outils pour atteindre leurs objectifs. Il faut être convaincant et établir une relation de confiance. Je dis aux gens : « Vous connaissez votre milieu de travail. Travaillons ensemble pour l’améliorer. » Il faut aussi évaluer les résultats, afin de démontrer la différence que le programme a faite sur le plan concret. Il est aussi important d’être passionné. J’adore et j’ai toujours adoré les soins infirmiers.
Qu’est-ce qui vous plait le plus dans votre travail?
Savoir qu’en collaborant avec les équipes de l’ensemble du CUSM, je peux influer sur la qualité des soins que nous offrons aux patients et à leur famille. Comme beaucoup d’autres infirmières et d’autres membres du personnel des Soins infirmiers, je me demande : « Est-ce que j’ai fait une différence aujourd’hui? »
Quels sont les autres projets et activités auxquels vous participez?
Il y en a quelques-uns : je dirige en ce moment l’équipe qui veille à mettre en place le programme d’établissement d’horaire personnel Logibec dans l’ensemble des sites, sauf à Lachine, où ce programme existe déjà; je suis responsable des centres de ressources en soins infirmiers; je travaille avec le service des achats à améliorer le processus d’acquisition, d’évaluation et de distribution de l’ensemble des produits et fournitures cliniques; je suis présidente du Conseil des infirmières du CUSM; j’enseigne à l’Université McGill et je suis coach à Ia Fondation canadienne pour l’amélioration des services de santé (FCASS).
Cela fait beaucoup d’activités! Il parait que vous faites aussi du bénévolat?
Je suis présidente du conseil de L’Autre Escale, un organisme sans but lucratif qui fait un travail extraordinaire auprès d’enfants victimes de violence familiale.
Vous reste-t-il du temps pour la vie de famille?
Certainement! J’ai deux enfants : Chloé, qui fait des études en arts et en design aux États-Unis, et Hugo, qui est au secondaire, option musique. Mon mari, Luc, est administrateur. Il est dans les chiffres, et je suis infirmière. Nous ne savons pas comment il se fait que nous ayons deux artistes dans la famille!
Que diriez-vous à une infirmière qui commence sa carrière?
Chacun de nous peut contribuer à l’amélioration des soins au CUSM. Le regard neuf que vous posez sur la situation est important.
Confidences…
Nommez trois choses dont vous ne pouvez pas vous passer : Les membres de ma famille, être dans la nature, regarder des films.
Votre passe-temps préféré : Lire des romans historiques, fabriquer des éléments de décoration et faire la cuisine.
Votre activité de conditionnement physique préférée : Pendant longtemps, je n’ai pas pris soin de moi. Avec une famille et un emploi exigeant, mon cerveau marchait, et mon corps suivait. Toutefois, je suis en train de me remettre en forme : je pratique le Tai Chi intégral et j’aime faire des randonnées pédestres en montagne. Je marche beaucoup avec mes voisins dans le parc de la Visitation. C’est comme si on était à la campagne!
Votre endroit préféré à Montréal : La chaleur de mon foyer
Votre destination de voyage préférée : L’Europe… au grand complet!
La qualité que vous préférez chez les autres : L’authenticité
Votre endroit préféré au CUSM : Tous les endroits où je peux être productive et recourir à l’humour avec le personnel du CUSM!