De préposé à l'entretien ménager à bénévole à l'Hôpital général de Montréal, George a toujours brillé

George Hine, ou comme il aime le dire à la blague, MGH pour « monsieur George Hine (au lieu de Montreal General Hospital), a commencé à travailler à l’entretien ménager de l’Hôpital général de Montréal en 1972. Dès le premier jour, il a compris l’importance de son travail et a su qu’il ferait toujours de son mieux pour son hôpital.

« J’ai commencé comme préposé à l’isolement, puis j’ai été chef de groupe de l’unité des grands brûlés, et je suis ensuite devenu “responsable des rideaux”, c’est-à-dire que je changeais tous les rideaux lorsque les patients rentraient chez eux, explique monsieur Hine. Par la suite, je suis devenu le “dépanneur” officiel, c’est-à-dire que je réparais ou j’améliorais à peu près n’importe quoi. »

Monsieur Hine ne s’est pas limité à ses tâches officielles pour soutenir son hôpital. Il est devenu membre du comité des suggestions, qui prenait les suggestions du personnel et tentait de les mettre en œuvre, puis pompier de l’hôpital.

« Nous étions tenus d’acquérir une formation à l’une des casernes de la ville, et nous avions régulièrement des exercices d’entraînement sur les terrains de l’hôpital, se rappelle monsieur Hine. Les sept premières minutes nous appartenaient avant l’arrivée des camions d’incendie. »

Monsieur Hine assumait également avec fierté la tâche de « contact des patients avec l’extérieur. »

« À mon avis, les préposés à l’entretien sont tout aussi importants que les médecins et les infirmières pour ce qui est du confort des patients. Le médecin entre, regarde le patient et lui dit : “Comment allez-vous aujourd’hui ?”, et le patient répond qu’il va bien. Puis l’infirmière arrive et lui annonce qu’elle va lui refaire son pansement, et il lui répond que c’est d’accord. Mais quand les bons vieux préposés à l’entretien arrivent, le patient leur demande “Est-ce que les Canadiens ont gagné hier soir ?” et “Quel temps il fait au juste ?”, et ainsi de suite. »

Monsieur Hine est fier de l’effet positif qu’il a eu sur les patients et leur famille, et bien sûr, de son rôle essentiel pour la désinfection. Au fil des années, il a rencontré Pierre Trudeau, Jean Béliveau, Roger Doucet (qui chantait l’hymne national au début des parties de hockey) et Toe Blake (un entraîneur du Canadien) lorsqu’ils ont séjourné à l’hôpital. Comme à son habitude, il leur faisait son sourire chaleureux et, rapidement, une amitié naissait.

« Que mes enfants étaient jeunes, je leur disais que j’étais un “moppetologue” pour donner de l’importance à mon travail, se rappelle monsieur Hine. Ils pensaient que j’avais le meilleur emploi au monde, et je savais que c’était le cas. »

En 1997, monsieur Hines a pris sa retraite, mais il est demeuré loyal à son second chez-soi. Depuis, il a fait toutes sortes d’activités bénévoles, du père Noël (pour lequel il semble réputé) jusqu’à l’aide apportée pour amasser des milliers de dollars à la vente hâtive organisée tous les ans par les auxiliaires, en passant par l’idée récente de concevoir une librairie de livres usagés, qu’il a créée avec l’aide des auxiliaires et du service des bénévoles. Il s’est retrouvé avec la tâche de la construire, avec des chutes de bois qui ont coûté 99 $, et de fournir les livres.

« De janvier 2012 à janvier de cette année, la librairie a permis d’amasser 20 000 $ », indique monsieur Hine, qui a été nommé auxiliaire honoraire et a récemment remporté un prix du Gouverneur général pour son bénévolat. « Le tout est directement réinjecté dans les soins aux patients. »

Comme dans tout ce que monsieur Hine touche, un vent semble souffler sur la réussite de ce projet. Lorsqu’on a su qu’il avait besoin de livres, sa bibliothèque locale lui en a promis un lot tous les mois. Un jour, un autobus scolaire s’est arrêté devant sa maison pendant que sa femme et lui ratissaient et lui a laissé deux sacs de livres. Il est déjà arrivé chez lui pour découvrir des sacs de livres dans son entrée.

Il a une réponse simple pour expliquer le poids de ses idées : dans tout ce que je fais, il y a des gens pour m’aider. J’ai un excellent système d’entraide.

Si on lui demande pourquoi il trouve si important de donner d’aussi grand cœur à tant d’égards, il répond que c’est parce qu’il peut toucher tellement de vies et rendre tant de gens heureux. « Ça ne coûte rien et ça prend si peu de temps, répond-il. Et j’en retire tellement. Je reçois autant que je donne. »

« Je suis traité comme un administrateur et pourtant je viens de l’entretien ménager, remarque monsieur Hine. Peu importe ce qu’on fait dans la vie, ce qui compte, c’est comment on le fait. »