Arriver à ses fins : le doctorant Steven Jones vise une carrière en santé publique

Steven Jones

Le doctorant Steven Jones semble avoir trouvé son bonheur dans le laboratoire de la Dre Martine Culty à l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) au site Glen. Après avoir obtenu un baccalauréat ès sciences à l'École d'environnement de McGill et une maîtrise à l'INRS (Institut national de la recherche scientifique), il a décidé de poursuivre sa formation en médecine expérimentale à l'Université McGill.

« C'est l'endroit idéal pour étudier si vous trouvez le bon laboratoire et un domaine de recherche qui vous passionne », explique le montréalais d'origine dont le père était chercheur dans l'industrie pharmaceutique. 

Jones aimerait tirer profit de son expérience en recherche pour éventuellement travailler pour un organisme de réglementation ou une ONG internationale visant à promouvoir la santé.

« Je me suis dirigé vers la recherche pour faire une certaine différence dans la société », dit-il.

Pour le moment, Jones espère que la recherche fondamentale qu'il mène avec ses collègues dans le laboratoire de la Dre Culty sera un jour utilisée pour influencer les décisions politiques ou des interventions en santé.

« Nous nous intéressons à la biologie reproductrice masculine et comment celle-ci peut être affectée par des expositions environnementales », explique-t-il. « La fertilité masculine a diminué dans le monde au cours du siècle et il y a une plus grande incidence d'anomalies de la reproduction masculine, comme le cancer des testicules chez les jeunes hommes. Notre laboratoire et d'autres croient que l'exposition à des toxines environnementales communes en début de vie explique ces tendances perturbantes ».

Steven veut prouver qu'il y a un lien entre l'exposition à des classes spécifiques de toxines, individuellement ou en combinaison, et ces anomalies de la reproduction masculine. Ses travaux portent sur des  perturbateurs endocriniens, des produits chimiques naturels et artificiels capables de nuire au fonctionnement normal des hormones pendant les phases critiques du développement. À l'heure actuelle, la plupart de ses expériences tournent autour des phytoestrogènes, des composantes naturelles des graines de soja et des produits dérivés du soja, y compris le lait maternisé à base de soja, et autour des phtalates, des additifs industriels utilisés dans les plastiques en PVC. De nos jours, les phtalates se retrouvent dans un grand nombre d'articles, y compris dans les fournitures d'hôpitaux, les produits domestiques et les produits, dont les jouets, pour bébé.

« Le soja contient des phytoestrogènes, des substances chimiques naturelles qui ressemblent à des hormones sexuelles féminines », dit-il. « Les phtalates sont des composés qui ont été signalés comme étant capables de supprimer la production de testostérone. Le problème, c'est qu'ils ne sont pas liés chimiquement aux matières plastiques et peuvent se décomposer, entraînant une ingestion accidentelle. » « Nous soupçonnons que l'exposition aux phytoestrogènes et aux phtalates lors d'une grossesse et aux débuts de la vie postnatale peut modifier le développement normal et prédisposer les hommes à des anomalies de la reproduction. »

Depuis début mars, Steven travaille dans les toutes nouvelles installations de l'IR-CUSM au Glen, où il a accès à un bon nombre de ressources et où il peut apprendre et interagir avec ces collègues.

« Le genre de travail que je fais, en recherche fondamentale en toxicologie, pourra intéresser des organismes de santé publique tels que Santé Canada ou des ONG internationales telles que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) », explique-t-il. « Ils ont besoin de monde à tous les niveaux. »

Bien que le domaine de la recherche soit plus difficile et plus concurrentiel qu'il ne l'était il y a 20 ans, Steven estime qu'il existe toujours des possibilités pour les étudiants « qui acquièrent des compétences recherchées et qui se trouvent un créneau. »

« Les doctorants sont valorisés parce qu'ils ont de fortes capacités d'analyse et de résolution de problèmes, savent travailler en équipe, et peuvent bien écrire et bien parler. Cependant, il est important de faire quelque chose d'original ou quelque chose qui a de multiples applications afin de sortir du lot. »

Présentement, Steven suit des cours facultatifs en épidémiologie et en santé mondiale pour aider à combler le fossé entre la recherche fondamentale et la recherche et les politiques à plus grande échelle en matière de santé.