Le Centre pour la chirurgie mondiale : des secours d'urgence et des effets positifs à long terme

La Journée mondiale de l’aide humanitaire, qui a lieu le 19 août, rend hommage aux personnes qui ont perdu la vie dans le cadre de leur action humanitaire et salue l’esprit qui inspire le travail humanitaire dans le monde. Chaque année, des médecins, des résidents et des infirmières du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) se rendent dans des pays comme Haïti, le Rwanda, le Mozambique et l’Uruguay pour s’adonner à du travail clinique, du renforcement des capacités et de la formation, de la recherche et des programmes d’échange. En plus d’apporter une aide indispensable à des régions aux ressources limitées, ces partenariats permettent à notre personnel d’acquérir une expérience précieuse et contribuent à accroître le rayonnement international du CUSM. Vous découvrirez ci-dessous quelques exemples du travail bénévole de nos médecins.

Le Dr Dan Deckelbaum (à droite), chirurgien traumatologue, enseigne à des médecins locaux des habiletés chirurgicales essentielles à l’hôpital de campagne de la Croix-Rouge canadienne de Dhunche, au Népal. Le printemps dernier, en deux semaines, deux gros tremblements de terre ont frappé la ville. Photo : Natasha Osmond.
Le Dr Dan Deckelbaum en compagnie de deux chirurgiens népalais, les Drs Nishedh (à gauche) et Prakash, qu’il a formés tandis qu’il était envoyé à Dhunche, au Népal par la Croix-Rouge canadienne en juin. De gauche à droite : Drs Deckelbaum, Nishedh et Prakash.
L’unité d’intervention d’urgence de la Croix-Rouge canadienne à Dhunche, un village situé dans une région montagneuse du Népal.

« Le travail international me donne les capacités mentales et professionnelles nécessaires pour mieux relever les défis qui surgissent au CUSM. C’est une source incroyable de stimulation, d’énergie et de plaisir », explique le Dr Tarek Razek, chirurgien traumatologue.

Au lendemain du tremblement de terre dévastateur qui a frappé le Népal le 25 avril, des douzaines d’unités internationales d’intervention d’urgence ont été déployées dans les régions touchées. Quelques mois après la catastrophe, le Dr Dan Deckelbaum, chirurgien traumatologue à l’Hôpital général de Montréal du Centre universitaire de santé McGill (HGM-CUSM), a participé aux efforts. Il a passé un mois dans un hôpital de campagne du village rural de Dhunche, au sein de l’unité d’intervention d’urgence de la Croix-Rouge canadienne.

« Puisque j’étais le seul chirurgien sur place, j’étais responsable de la chirurgie et des travaux cliniques et j’ai enseigné des habiletés chirurgicales essentielles aux médecins locaux », explique le Dr Deckelbaum. « J’ai également établi des collaborations pour améliorer les compétences chirurgicales au Népal. »

Le Dr Deckelbaum est codirecteur du Centre pour la chirurgie mondiale du Centre universitaire de santé McGill, un regroupement de chirurgiens, d’infirmières et de formateurs bénévoles des divisions de traumatologie et de chirurgie générale du CUSM qui mettent leur savoir-faire au service de régions où les ressources sont limitées. Depuis dix ans, les membres du centre sont impliqués dans des programmes d'éducation, de recherche et de renforcement des capacités locales et travaillent à réduire les décès et maladies reliés aux traumatismes dans différents pays d’Afrique, d’Amérique latine, d’Europe orientale et du Moyen-Orient. 

« Les traumatismes, causés par des accidents de la route, des accidents de travail, des chutes ou des actes de violence, sont responsables de plus de décès chaque année dans le monde que le VIH-sida, la tuberculose et le paludisme combinés, explique le Dr Deckelbaum. De plus, des dizaines de millions de gens ont besoin d’être traités après des blessures non mortelles. »  

Renforcer les capacités locales 

Avant de revenir à Montréal, le Dr Deckelbaum a passé une semaine à Odessa, en Ukraine, où il a formé des travailleurs de la santé locaux en compagnie du chirurgien Jeremy Grushka et des infirmiers Nancy Tze et Andre Belkin. Ce programme de formation financé par l’Organisation mondiale de la Santé fait partie d’une collaboration continue amorcée en 2011 par le Centre pour la chirurgie mondiale et des établissements de santé ukrainiens. 

« Pour nous rendre quelque part, nous devons être invités par un porte-parole local », précise le Dr Tarek Razek, chef des services de traumatologie des sites pour adultes du CUSM et codirecteur du Centre pour la chirurgie mondiale. Nous participons à la formation, et contribuons à optimiser la logistique, l’infrastructure administrative et la conception du système de traumatologie. Nous contribuons également à l’infrastructure d’enseignement et de recherche, afin que les médecins locaux puissent mieux comprendre leur milieu et cibler leurs interventions. » 

Des partenariats mutuellement avantageux

Le Dr Razek, qui a également travaillé en intervention d’urgence — il a été envoyé en Haïti après le tremblement de terre de 2012 —, affirme que même si c’est exigeant, les efforts sont mutuellement avantageux à plusieurs égards.

« Notre expérience en santé mondiale nous permet de nous épanouir sur le plan professionnel et de demeurer des leaders dans notre domaine. Ces programmes accroissent le rayonnement international du CUSM et attirent des médecins, des chirurgiens, des infirmières et du personnel non médical hautement qualifiés à l’Hôpital général de Montréal. » 

Des communautés du Grand Nord québécois aux ressources limitées profitent de ce savoir-faire acquis à l’étranger. Le Dr Razek et ses collègues importent au Nunavik les techniques de développement des bases de données sur les traumatismes qu’ils utilisent au-delà de nos frontières. 

En grande partie autofinancé, le Centre couvre ses frais grâce à la mise en commun et la redistribution d’une partie des revenus de tous ses membres. Il compte également sur le soutien financier de particuliers et d’organismes comme la Fondation de l’HGM. Le CUSM accorde aux participants la flexibilité nécessaire pour partir lorsque la situation l’exige. 

« C’est un privilège que de pouvoir participer à ces efforts, ajoute le Dr Deckelbaum, et nous remercions le CUSM, la Fondation de l’HGM et la collectivité de Montréal qui encouragent nos activités. »

Vidéo

Le Dr Deckelbaum parle à la CBC sur l’importance des interventions chirurgicales sécuritaires.

 

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