C'est le Mois national du travail social!
Au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), nos travailleurs sociaux exercent leur art dans tous nos hôpitaux. Ils se spécialisent dans différents domaines de la santé, mais ils travaillent tous avec la même compassion. Nous avons fait une incursion dans la vie de certains d'entre eux. Jour après jour, nos travailleurs sociaux contribuent à offrir les meilleurs soins à nos patients et leur famille; nous souhaitons que cette courte série honore leur importante contribution.
Véronique Després, travailleuse sociale, oncologie ambulatoire, Hôpital général de Montréal, CUSM
La meilleure partie de mon travail, c’est les échanges privilégiés que j’ai avec mes patients, qui me confient les soucis engendrés par leur diagnostic de cancer, leurs traitements et parfois leur sombre pronostic. Je prends le temps d’écouter les patients et je sensibilise l’équipe médicale aux répercussions envahissantes du cancer sur leur vie. Je cherche des ressources et des solutions créatives aux problèmes qu’ils vivent, comme se rendre fréquemment à l’hôpital, composer avec leurs responsabilités familiales ou subir un manque de revenus. En fait, ce que je préfère, c’est le travail d‘équipe avec le patient, sa famille et l’équipe de soins. Je dis à mes patients que je suis dans leur équipe et qu’ils font partie de la mienne.
Nathalie Cloutier-Fons, travailleuse sociale, Hôpital neurologique de Montréal, CUSM
Je travaille dans une équipe multidisciplinaire composée de médecins, de résidents, d’une infirmière clinicienne, d’infirmières, d’un neuropsychologue, d’un ergothérapeute, d’un physiothérapeute, de représentants des services spirituels et j’en passe. Pour offrir les meilleurs soins aux patients et à leur famille, il faut communiquer avec cette équipe au quotidien.
Par exemple, nous passons les cas en revue. Une infirmière peut m’informer qu’un patient pleure beaucoup et est très anxieux. Je lui rendrai alors visite et l’évaluerai. Les maladies, les nouveaux diagnostics et les chirurgies peuvent susciter beaucoup d’anxiété. Les patients et les familles reçoivent de l’aide sous forme de thérapie individuelle, conjugale et familiale. Ensemble, nous coordonnons aussi la planification des congés et orientons les patients vers des partenaires communautaires.
Avec l’infirmière clinicienne, j’informe également les patients et leur famille de leur maladie. Nous communiquons tous les jours.
Kimberly Brown, travailleuse sociale, médecine interne, Hôpital Royal Victoria, CUSM
Être travailleuse sociale, en particulier dans un contexte de soins de santé, a été un de mes buts depuis que j'ai commencé à travailler comme coordonnatrice d'unité dans un hôpital. Le fait de travailler dans divers départements (centre des naissances, médecine, gériatrie et psychiatrie) m'a donné l'occasion d'être exposée à des personnes de différentes cultures, langues et populations. De plus, comme employée de la première ligne, j’ai pu améliorer et développer des compétences telles que l'empathie, la patience et le travail d'équipe.
Depuis que je suis travailleuse sociale, j'ai eu l'occasion de voir comment le système de santé peut avoir des répercussions sur les patients ou leur famille. J'ai également été en mesure de comprendre comment notre travail clinique peut faire une différence dans la vie des patients et de leurs familles, particulièrement lorsque nous les aidons à faire face aux expériences que leur diagnostic leur fait vivre et aux obstacles qu'ils peuvent avoir à surmonter.
Debbie Lewis, travailleuse sociale, Institut thoracique de Montréal, CUSM
Entant que travailleuse sociale, il y a plusieurs histoires de patients qui m’ont touchée. Récemment, j’ai travaillé avec un patient qui a été admis à l’Institut thoracique de Montréal (ITM) avec une détresse respiratoire. L’homme a rapidement appris qu’il souffrait d’un cancer grave des poumons. Ce diagnostic inattendu était déchirant, car il prévoyait prendre sa retraire l’année suivante. Son état s’est par la suite rapidement détérioré et l’homme a éventuellement eu besoin de traitements palliatifs. J’ai passé quelques moments à discuter avec lui, mais j’ai surtout passé beaucoup de temps avec sa femme, qui était son aidante naturelle. Chaque personne fait face à ce genre de situation de façon différente et je l’ai aidé tout au long de cette épreuve. Son mari est finalement décédé quelques mois plus tard. Plusieurs semaines après son décès, elle est venue à me rendre visite de façon imprévue à mon bureau afin de me dire à quel point j’avais aidé son mari et elle durant ces moments difficiles. Savoir que mon travail a eu un impact positif dans la vie de ce couple m’a vraiment touché.
Kevin Brady, USIN de l’Hôpital de Montréal pour enfants, CUSM
Kevin Brady est l’un des deux travailleurs sociaux assignés à plein temps à l’Unité de soins intensifs néonatals (USIN) de l’HME. On envoie les patients à l’USIN pour y subir une évaluation et des traitements exigeants, et le rôle des travailleurs sociaux est de fournir des services d’évaluation et de soutien à presque toutes les familles qui y sont admises. Pour lui, l’USIN est un endroit stimulant où travailler, et il affirme que l’approche basée sur un travail d’équipe est source de motivation.
« Au bout du compte, c’est la famille qui doit s’adapter pour donner les soins à l’enfant, explique Kevin. Chaque famille est différente, et c’est important de procéder à une évaluation exhaustive afin de répondre aux besoins spécifiques de chaque famille. » Cela veut dire prendre en considération la composition et la structure de la famille, ses croyances culturelles et religieuses, sa capacité d’adaptation et son niveau d’éducation. Le travailleur social est aussi là pour faciliter la communication, trouver des ressources dans la communauté et aider à planifier les congés, des tâches qui toutes font de lui un partenaire indispensable des soins aux familles.
Marie-Carmélite Millien, travailleuse sociale, Hôpital de Lachine, CUSM
En tant que travailleuse sociale œuvrant à l'Hôpital de Lachine depuis une vingtaine d'années, je considère que le plus important en ce 21e siècle, c'est de ne jamais oublier qu'on travaille avec des êtres humains vulnérables qui ont un savoir, comme nous. On doit voir l'être humain dans sa globalité, le traiter avec respect, justice, amour et dignité. Actuellement, les gens sont confrontés à des problèmes stressants qui les déstabilisent et peuvent les rendre dysfonctionnels. On doit les écouter avec empathie et créer un lien de confiance, afin de partager le savoir et redonner du pouvoir. Tout en tenant compte de l’environnement des personnes, il faut les encourager à changer et trouver les moyens pour les aider. En se concentrant sur leur mieux-être et en évitant toute attitude infantilisante, nous nous assurons que nos interventions respectent leur dignité et s’inscrivent dans une perspective de justice sociale équitable.