L'Unité de soins secondaires hospitaliers du CUSM

Dr. Anita Brown-Johnson, Chantal Lefebvre and the Hospitalist Care Unit nursing staff
Dre Anita Brown-Johnson, Chantal Lefebvre et le personnel infirmier de l’Unité de soins secondaires hospitaliers.

Florence Mildred Reid s’est présentée à l’Unité de soins secondaires hospitaliers du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) en juin dernier souffrant d’une labyrinthite incessante et de difficultés à contrôler certaines fonctions motrices.

Reid souffre d’une rare affectation génétique autosomique dominante qui provoque une maladie neurodégénératrice dont les symptômes, comme l’ataxie, des troubles d’élocution, des étourdissements et des vertiges occasionnels débilitants, progressent lentement. Selon Dre Anita Brown-Jonhson, les cas comme celui de Reid qui requièrent des soins aigus chroniques et complexes sont beaucoup trop nombreux, et les modèles de soins de santé actuellement implantés à Montréal pour les gérer sont inadéquats. C’est pourquoi elle a décidé en 2012 de mettre sur pied une Unité de soins secondaires hospitaliers à l’Hôpital Royal Victoria avec l’aide de ses coéquipiers.

La vision de Dre Brown-Johnson était de fournir un modèle alternatif de soins de rétablissement, ce qui impliquait d’enrôler l’expertise d’une équipe interdisciplinaire incluant des médecins de famille, des infirmières, des travailleurs sociaux, des pharmaciens, des ergothérapeutes, des physiothérapeutes, des nutritionnistes et des infirmières cliniciennes spécialisées en gériatrie et en santé mentale, qui seraient aussi soutenus par des internistes, des psychiatres, des psychogériatriciens, des neurologues et d’autres consultants spécialisés. Grâce à ce modèle, la livraison des soins de santé serait mieux adaptée aux besoins des patients, améliorerait l’expérience générale du séjour hospitalier et permettrait de donner congé aux patients plus rapidement.

« Nous voulions uniformiser le traitement de nos patients qui sont typiquement des hommes et des femmes plus âgés, dans le but de réduire les réadmissions », explique Dre Brown-Johnson, la directrice de l’Unité de soins secondaires hospitaliers. « Les patients qui en sont à ce stade-ci de leur vie souffrent souvent de comorbidités complexes et de problématiques psychosociales occasionnelles qui doivent être adressées. Habituellement, les patients comme ceux-ci auraient d’abord été traités dans un département de soins, ce département de soins leur aurait ensuite donné congé, ils auraient alors été réadmis dans un autre département de soins et ainsi de suite, dans un cycle persistant. Notre unité a été conçue pour briser ce cycle. »

La mise sur pied de l’Unité de soins secondaires hospitaliers a été une lourde tâche. « En implantant le “Programme d’hébergement pour évaluation” à l’Hôpital Royal Victoria et à l’Hôpital général de Montréal en 2012, nous avons fermé deux unités de soins de transition, l’aile S7 Ouest (HRV) et l’aile 16e Est (HGM) et nous avons rénové l’étage alors que les patients  obtenaient leur congé », explique Brown-Johnson. « En gros, nous avons transformé l’unité de soins pour en faire un endroit plus sécuritaire, plus accessible et mieux adapté à notre clientèle. »

Chantal Lefebvre, Florence Mildred-Reid et Dre Anita Brown-Johnson
Chantal Lefebvre, Florence Mildred-Reid et Dre Anita Brown-Johnson.

La première vague de patients a été admise au début du mois de décembre 2012 et après six mois d’activité, les résultats dépassaient les attentes. « Nous avons admis 131 patients au cours des 6 premiers mois, ce qui représente deux fois et demie le volume qu’aurait géré l’ancienne Unité de transition à ce point-ci de l’année. », explique Brown-Johnson. « Et, j’aimerais ajouter avec grande fierté que nous avons réussi à accomplir tout ça en gardant exactement le même ratio d’infirmière-patient qu’avant. »

Chantal C. Lefebvre, l’infirmière gestionnaire de l’Unité de soins secondaires hospitaliers, explique à quel point la création de cette nouvelle unité a représenté un défi pour le personnel infirmier. « Nous avons mené un sondage de satisfaction auprès des infirmières de l’unité lors de la période de transition. Selon les résultats du sondage, il était bien clair que les niveaux de stress étaient élevés; il fallait adapter notre flux de travail à un achalandage plus élevé et à l’acuité de l’unité. Toutefois, lorsqu’on a refait le sondage au mois d’avril suivant, le moral était renouvelé. Environ 95 % des membres de mon équipe ont confirmé leur intention de rester à bord grâce à la réussite de l’Unité de soins secondaires hospitaliers. »

Reid est également très satisfaite des soins prodigués au sein de la nouvelle unité. Elle a particulièrement apprécié l’accueil chaleureux qu’elle a reçu de la part du personnel infirmier, médical et interdisciplinaire. « Je ne me sens pas aussi étourdie qu’avant et les gens sont tellement gentils ici. », dit-elle le sourire aux lèvres. « J’adore ça. »