Une travailleuse sociale du CUSM inspirée et inspirante : Claire Duchesneau
Claire Duchesneau est une travailleuse sociale du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), spécialiste du VIH/sida, qui exerce depuis 27 ans à l’Institut thoracique de Montréal. Née dans une famille de musiciens, elle a commencé à chanter à un très jeune âge et n’a jamais arrêté, et ce, malgré qu’elle souffre aujourd’hui de problèmes auditifs. C’est cet aspect de sa vie, ainsi que sa compassion et son inlassable travail auprès des réfugiés séropositifs, qui lui ont valu d’être le sujet central d’un documentaire portant sur la musique et la guérison.
Il suffit d’écouter Mme Duchesneau quelques minutes pour comprendre à quel point elle se dévoue à ses patients, dont plusieurs sont des réfugiés originaires de la République démocratique du Congo, du Burundi et du Rwanda, où ils ont vécu des atrocités et perdu des proches. Avec le temps, ceux-ci sont devenus pour elle une source d’inspiration. « Plusieurs de ces patients sont des plus vulnérables », dit-elle, « mais ils sont aussi des modèles de résilience pour moi ».
Il y a quatre ans, Mme Duchesneau a combattu un cancer. Craignant que la chimiothérapie n’affecte davantage son audition, elle a enregistré un disque. « La musique m'a aidé dans ma lutte contre le cancer », mentionne-t-elle. « C’est comme un fil dans ma vie qui m'aide à composer avec les tristes histoires que j'entends jour après jour ». Désirant offrir la musique en cadeau à ses patients, elle a permis à un groupe de femmes africaines qui sont suivies à sa clinique d’enregistrer un disque à leur tour.
Après 17 années à soutenir ces patients, à écouter leurs histoires et à se renseigner sur les guerres qui ont marqué leur vie, Mme Duchesneau sent qu’elle et ses collègues font maintenant partie de leur histoire. « Nous l’avons vécue à travers leurs yeux et leur coeur » affirme-t-elle. Néanmoins, il y a encore beaucoup de choses qui sont au-delà de sa compréhension. « Leurs histoires sont tellement loin de notre réalité qu’il est parfois impossible d’imaginer ce qu’ils vivent et ce qu’ils ont traversé ».
En avril 2014, Mme Duchesneau se rendra au Rwanda, à l’occasion de la commémoration nationale du génocide de 1994. Elle espère revenir avec une compréhension encore meilleure de la réalité de ses patients. Durant ce voyage, elle accompagnera une femme rwandaise qui a perdu plusieurs membres de sa famille lors de la guerre. Pour aider cette patiente à amasser la somme nécessaire pour réaliser ce voyage, Mme Duchesneau offrira un concert-bénéfice, en compagnie de Mme Barbara Lewis et de M. Chad Linsey, le 14 février, de 12 h à 13 h, à la salle Livingston de l’Hôpital général de Montréal. L’entrée au concert est publique et gratuite, mais Mme Duchesneau espère que les gens contribueront à la cause. Avec ce concert, elle souhaite aussi sensibiliser la communauté à l’histoire du Rwanda, parce que, comme elle le dit, « le génocide est non seulement une attaque aux victimes réelles, mais à l'ensemble de l'humanité ».