La tente de réanimation de l’HGM offre une capacité accrue essentielle pendant la pandémie COVID-19
Alors que l’HGM continue à remplir son mandat de centre de traumatologie de niveau 1 pendant la pandémie de la COVID-19, la nouvelle structure minimise les risques d’infection pour les patients et le personnel.
En tant que centre de traumatologie de niveau 1*, l’Hôpital général de Montréal n’est pas étranger à la prise en charge des victimes d’accidents de voiture, de fusillades et d’accidents de vélo. Mais avec le besoin d’isolement et d’espace supplémentaire en forte demande pendant la crise de la COVID-19, le processus de prise en charge de ces patients gravement blessés a dû être ajusté.
« Nous devons absolument minimiser les risques d’infection », déclare le Dr Kosar Khwaja, chirurgien traumatologue et intensiviste. « Normalement, notre service de traumatologie peut prendre en charge jusqu’à trois patients à la fois, mais avec l’arrivée de la COVID-19, nous devons prendre des précautions supplémentaires pour nous assurer que les patients sont isolés les uns des autres. Les soins de traumatologie impliquent souvent la réanimation et l’administration de médicaments en aérosol i, des procédures qui doivent être effectuées en toute sécurité et de manière isolée. Comme nous n’avons qu’une seule salle de traumatologie à l’HGM, nous avons dû reproduire les mêmes installations au cas où nous recevrions plusieurs victimes en même temps, ce qui arrive souvent ».
Le Dr Khwaja raconte que l’expérience que ses collègues et lui-même ont acquise dans le domaine de la préparation aux catastrophes et en travaillant avec la Croix-Rouge canadienne et le CICR (Comité international de la Croix-Rouge) dans des hôpitaux de campagne du monde entier a facilité l’évaluation des besoins. « Il s’agit essentiellement d’un petit hôpital de campagne où nous pouvons pratiquer la médecine et la chirurgie. Nous pouvons effectuer des radiographies et toutes les interventions majeures, même les transfusions sanguines massives. Si nous recevons plusieurs traumatismes à la fois, cette tente pourrait accueillir jusqu’à trois patients gravement malades en même temps ».
Lorsqu’on lui demande comment le projet a vu le jour en une semaine seulement, le Dr Khwaja répond que c’est grâce à la vitesse de réaction et à la collaboration de nombreux départements du CUSM.
Jacques Avital, un superviseur de projet qui travaille au CUSM depuis 12 ans, était le responsable des services techniques du projet. « Dans les circonstances actuelles, le projet devait être livré “hier”, donc nous devions vraiment travailler 24 heures sur 24 pour le terminer le plus rapidement possible. Tout le monde s’est mis au travail : services de construction, entretien ménager, prévention et contrôle des infections, logistique, soins infirmiers et mesures d’urgence. L’efficacité et la collaboration de tous ont été remarquables ».
Après avoir évalué les besoins des équipes de traumatologie et d’urgence, Jacques s’est rapidement mis au travail pour trouver du revêtement de sol, de l’électricité et du chauffage, ainsi qu’un système d’échange d’air, un évier mobile et des moniteurs. Même le Wi-Fi a été installé. En fait, comme la température se réchauffe, il prévoit déjà le remplacement du chauffage par un climatiseur.
Jacques dit qu’il a dû consulter Urgences Santé pour voir si la zone des ambulances devait être modifiée pour s’adapter à la nouvelle configuration. « Nos chirurgiens et nos équipes d’urgence voulaient que la tente soit aussi proche que possible de l’urgence, ce qui nécessitait de modifier l’aménagement de la zone des ambulances. Nous devions valider cela avec nos collègues d’Urgences Santé pour nous assurer que ces changements ne perturberaient pas les transferts de patients. Afin de rendre la zone des ambulances plus simple et plus sûre, des salles de bain et une tente de décontamination ont été installées pour que les ambulanciers puissent nettoyer et désinfecter leur matériel en dehors de la zone d’urgence. Grâce à ces installations, ils n’ont plus besoin d’entrer dans l’hôpital, ce qui en fait un environnement plus sûr pour tous ».
Lorsqu’on lui demande ce qu’il prévoit pour les deux prochains mois, le Dr Khwaja s’attend à une augmentation des cas de traumatisme. « Nous avons en fait constaté une légère diminution du nombre de cas pendant le confinement. En général, la saison de pointe commence en mai, lorsque le temps devient plus doux et que la ville est plus active. Nous prévoyons une augmentation des cas de traumatismes à mesure que le confinement est progressivement levé, et que davantage de personnes reprennent leur vélo et leur voiture. Heureusement, cette nouvelle structure nous aidera à mieux répondre aux patients en traumatisme de notre communauté, de l’île de Montréal et de nombreuses régions du Québec pendant la période de la COVID-19 ».
* Un centre de traumatologie de niveau I est capable de fournir des soins complets pour chaque aspect des blessures - de la prévention à la réadaptation.