Les infirmières praticiennes en renfort aux unités COVID : une histoire unique

Pour affronter les semaines houleuses de la deuxième vague du tsunami COVID-19, l’équipage des infirmières praticiennes spécialisées (IPS) des sites adultes du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) vient en renfort aux professionnels de la santé dans la bataille. Le CUSM est le premier centre hospitalier à avoir déployé des IPS au sein de ses unités COVID.

Elles sont 10 infirmières praticiennes spécialisées aux sites adultes et deux infirmières praticiennes en santé mentale au CUSM. Quel que soit leur domaine de spécialité soit, la cardiologie, la chirurgie cardiaque, l’endocrinologie, l’oncologie ou la traumatologie, tous nos IPS pour adultes ont procédé à des ajustements de leurs tâches habituelles dans le but de venir en aide à leurs pairs dans la lutte contre la COVID-19. Lucy Wardell, chef de service au Centre de dépistage COVID et de la pratique infirmière avancée, en atteste.

« L’ensemble de nos IPS se sont mis à la tâche pour faire leur part. C'était merveilleux de voir à quel point ils étaient tous prêts à contribuer à la lutte contre la pandémie, même ceux qui sont restés pour fournir des soins dans leurs domaines de spécialité afin de ne pas compromettre les soins aux patients. Nous avons soigneusement élaboré un plan pour assurer la meilleure couverture possible de tous les secteurs, tout en aidant ceux qui en ont le plus besoin », affirme Lucy.

Les IPS, souvent appelées « super infirmières », ont une formation avancée de 2e cycle en sciences infirmières et en sciences médicales qui leur permet d’établir des diagnostics, d’évaluer des patients, de prescrire des examens et des traitements, ainsi que de pratiquer certaines interventions médicales de manière autonome. En tant qu’IPS elles ont une vision globale du plan de traitement des patients et assurent la continuité des soins qui leur sont prodigués, un grand atout pour les unités médicales.

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De gauche à droite et de haut en bas : Lélia Holden (Cardiologie), Marsha Guzman (cardiologie), Loredana Talos (cardiologie), Luc-Etienne Boudrias (traumatologie), Andréane Chevrette (oncologie), Ya Jun Liang (endocrinologie), Mélanie Lamontagne (IPS cardiologie), Amale Ghandour (cardiologie), Julie Dicaire (cardiologie), Alexis Parent (oncologie). Manquante sur la photo : Marie-Joëlle Bédard (psychiatrie).

Au cœur de l’action

Les IPS, d’abord déployées lors de la première vague, reviennent à la rescousse avec un plan de match bien établi. Le but : avoir en tout temps trois IPS en fonction sur l’unité COVID pour une durée de huit semaines consécutives, débutant la première semaine de janvier.

Il s’agit d’un véritable travail d’équipe : chaque IPS travaille en trio avec un médecin et un résident, en plus de collaborer quotidiennement avec une équipe multidisciplinaire incluant entre autres les médecins spécialistes, les infirmières, les physiothérapeutes, les ergothérapeutes et travailleuses sociales. Il y a beaucoup de roulement dans le personnel des unités COVID, mais les IPS sont en fonction cinq jours par semaine, ce qui leur permet de bien connaitre les patients sous leur charge. « Le fait que nous soyons là pendant plusieurs semaines crée une stabilité pour l’équipe, les patients et les familles », explique l’IPS en cardiologie Marsha Guzman.

Malgré avoir été plongée dans un domaine peu familier, Lélia Holden, IPS en cardiologie, estime que les IPS sont bien supportées et guidées dans cette épreuve. « Même dans la deuxième vague, je sens qu’il y a une énergie dans l’équipe. Les gens sont encore souriants, ils sont contents de travailler ensemble. C’est stimulant et rafraîchissant. Je me trouve très fortunée de travailler dans l’équipe. Je trouve tout le monde très professionnel, et c’est un plaisir de collaborer avec eux tous les jours », soutient Lélia.

Le moral des troupes tient bon, confie pour sa part Loredana Talos, IPS en endocrinologie. « Ce qui me motive à être au combat, c’est le fait de travailler avec mes collègues, comme les infirmières au chevet, qui sont tellement dévouées envers leurs patients. En tant qu’IPS nous sommes aussi là comme ressources pour elles, et être capable de les aider me motive d’autant plus ». Marsha seconde : « Nous sommes des infirmières à la base. On comprend leur réalité et cela crée un lien de confiance plus facile avec elles ».

Un renfort aux soins intensifs

Certaines IPS offrent leurs services à temps partiel en tant qu’infirmière clinicienne aux soins intensifs de l’Hôpital général de Montréal tout en continuant d’assurer les soins spécialisés aux patients à mi-temps dans leurs départements respectifs: Mélanie Lamontagne en cardiologie et Luc-Étienne Boudrias en traumatologie.

« Pour moi les soins intensifs c’est comme retrouver mes premières amours. C’est un retour aux sources! », déclare Mélanie. « Les gens sont supers gentils, accueillants et j’ai l’impression que nous leurs sommes utiles. Les infirmières travaillent très fort et pouvoir leur donner un coup de main est particulièrement valorisant », estime-t-elle.

Tenir le fort

Afin de continuer à assurer les soins aux patients dans les domaines de spécialité, alors que certaines IPS se relaient tour à tour pour prêter main-forte aux autres départements, d’autres restent à temps plein dans leur secteur, comme Marie Joëlle Bédard en psychiatrie, Amale Ghandour et Julie Dicaire en cardiologie et en chirurgie cardiaque et Alexis Parent en oncologie.

« Je trouve ça génial de pouvoir travailler ainsi ensemble. Il y a des besoins dans chaque unité et, malgré la COVID, il y a aussi des patients en attente de chirurgie ou de chimiothérapie, explique Amale, qui a intégré l’unité COVID lors de la première vague, mais assure cette fois-ci la poursuite des soins en chirurgie cardiaque et en clinique. L’union fait la force; on est une belle équipe qui veut aider au mieux qu’elle le peut. C’est une belle opportunité de démontrer notre rôle envers les autres professionnels de la santé. »

L’ensemble des IPS sont d’accord sur un point : le succès vient de la mobilisation de notre équipe de manière à être le plus utile possible au système de santé en ces temps difficiles. Elles lancent également un message commun : « Il faut rester fort »!

Bravo pour votre dévouement!