Un intérêt mondial considérable pour la reproduction du programme phare de préadaptation du CUSM
La Dre Liane Feldman a récemment discuté du Programme de préadaptation novateur du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) lors du Congrès clinique 2024 de l’American College of Surgeons, un événement qui a rassemblé près de 10 000 chirurgiens du monde entier. La Dre Feldman est la chirurgienne en chef et la directrice médical de la mission chirurgicale du CUSM, et une fière ambassadrice du programme de préadaptation de l’Hôpital général de Montréal (HGM), qui est reconnu mondialement pour avoir développé cette approche extrêmement novatrice afin d’aider les patients à se rétablir plus rapidement après une intervention chirurgicale.
« Il s’écoule toujours un certain temps entre la décision de subir une opération et la date à laquelle celle-ci est pratiquée. Le programme de préadaptation utilise ce temps à bon escient, en améliorant l’état fonctionnel du patient, sa capacité à faire de l’exercice, sa nutrition et son état de santé avant l’opération », explique la Dre Feldman.
La préadaptation est un programme multimodal mis en place avant l’intervention chirurgicale. La tolérance à l’exercice, la force physique, la nutrition et la santé mentale du patient sont évaluées et un plan personnalisé est établi par une équipe multidisciplinaire. Les médecins périopératoires, les infirmières, les kinésiologues, les physiothérapeutes et les nutritionnistes y participent et apportent leur expertise. Le programme de préadaptation s’étend généralement sur 4 à 5 semaines avant l’opération et comprend des exercices en aérobie et en musculation, une supplémentation en protéines et en énergie, des stratégies anti-anxiété, la gestion de la glycémie et l’arrêt de l’alcool et du tabac.
« L’objectif est de stimuler les patients avant l’opération afin qu’ils aient plus de réserves pour faire face au stress métabolique d’une intervention chirurgicale majeure, en réduisant les complications et le temps nécessaire pour être prêt à reprendre une activité normale, ou pour être suffisamment fort pour recevoir d’autres traitements intensifs après l’opération, tels que la chimiothérapie. C’est un peu comme l’entraînement d’une personne avant un marathon », explique la Dre Feldman.
Le CUSM est considéré comme un pionnier de la préadaptation multimodale, en grande partie grâce aux travaux fondamentaux du Dr Franco Carli, ancien directeur du département d’anesthésiologie de McGill et anesthésiologiste retraité du CUSM, qui a été l’un des premiers à étudier et à mettre en œuvre la préadaptation dans le monde. « Le succès du CUSM en matière de préadaptation a permis d’établir une norme internationale, la recherche du Dr Carli en étant la pierre angulaire », note la Dre Feldman. « Ses travaux, qui comprennent des essais aléatoires et des études cliniques de grande envergure, ont démontré les avantages évidents de la préadaptation pour les patients qui subissent une intervention chirurgicale majeure ».
Un intérêt marqué pour le modèle du CUSM
Lors de la conférence, des chirurgiens du monde entier ont manifesté un vif intérêt pour le modèle du CUSM, plusieurs d’entre eux exprimant le désir de mettre en place un programme de préadaptation dans leur propre hôpital. Ces chirurgiens ont été particulièrement impressionnés par l’approche multidisciplinaire qui s’est avérée si efficace au CUSM.
« Notre clinique multidisciplinaire de préadaptation accueille actuellement environ 200 patients à haut risque par an, et nous constatons des réussites à répétition. Mais nous savons qu’il y a beaucoup plus de patients qui pourraient tirer profit de cette approche », note la Dre Feldman.
Le Programme de préadaptation du CUSM a en effet pris beaucoup d’ampleur depuis sa création en 2012, avec le soutien de la Fondation de l’Hôpital général de Montréal.
Récemment, une demande a été faite au ministère pour permettre un financement durable et étendre le programme davantage.
Le Programme de préadaptation est un prolongement naturel de nos programmes de récupération améliorée après chirurgie (RAAC), qui ont fait du CUSM un chef de file reconnu dans le domaine de la chirurgie. Avec l’utilisation de techniques minimalement invasives, robotiques, par cathéter et endovasculaires, ces programmes se complètent les uns les autres dans le but ultime de minimiser les risques chirurgicaux et de favoriser un rétablissement en douceur des patients.