D’une grossesse à l’autre : attention aux complications qui se répètent

Une nouvelle étude montre que lorsque le diabète ou l’hypertension de grossesse se répètent, les risques cardio-vasculaires montent en flèche

Montréal, le 5 décembre 2023 - Les femmes enceintes développent parfois un diabète gestationnel ou une hypertension gestationnelle, des complications associées à un risque accru de maladie cardiaque et d'accident vasculaire cérébral dans les années qui suivent la grossesse. Une nouvelle étude basée sur des données québécoises et menée à l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) montre que lorsque les femmes connaissent plus d'un épisode de diabète gestationnel ou d'hypertension gestationnelle, leur risque de crise cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral peut doubler, voire tripler. Avec l'aide de leur famille, de leur communauté et des professionnels de la santé, ces femmes auraient tout intérêt à prendre des mesures pour réduire leur risque.

Dre Kaberi Dasgupta« Les personnes qui ont souffert ne serait-ce qu'une fois de diabète gestationnel ou d'hypertension gestationnelle ont besoin d'aide pour agir. Chez celles qui ont souffert plus d'une fois, la nécessité d'agir est encore plus urgente. Nous espérons que nos résultats inciteront ces personnes, leurs prestataires de soins de santé, leurs communautés et le gouvernement à trouver les moyens de prévenir les maladies cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux, » dit la Dre Kaberi Dasgupta, scientifique sénior au sein du Programme de recherche en désordres métaboliques et leurs complications à l’IR-CUSM et auteure principale de l’étude récemment publiée dans Diabetes Research and Clinical Practice.

Une étude à grande échelle et des résultats percutants

Les chercheurs ont inclus dans leur échantillon près d'un demi-million de femmes ayant eu au moins deux accouchements. Ils ont exclu les femmes qui souffraient de diabète ou d'hypertension avant de tomber enceinte ou entre les grossesses. Ils ont ensuite examiné ce qui était arrivé à ces femmes après leur deuxième grossesse, sur une période moyenne de plus de 15 ans, et ils ont calculé les risques à l’aide de programmes statistiques.

Les personnes présentant le risque le plus faible étaient celles qui n'avaient pas souffert de diabète gestationnel ou d'hypertension gestationnelle durant leurs grossesses. Par rapport à elles, les personnes ayant souffert une fois de diabète gestationnel ou d'hypertension gestationnelle au cours de l'une ou l'autre grossesse avaient un risque 50 % plus élevé de subir une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral à l'avenir. Les personnes présentant deux cas de diabète ou d’hypertension gestationnels avaient un risque deux fois plus élevé. Les personnes présentant trois cas ou plus triplaient le risque.

« La grossesse est généralement une période où les jeunes adultes souhaitent s'attaquer aux problèmes de santé afin d'améliorer la santé à court et à long terme de leur famille. Nous espérons que notre travail incitera les mères à consommer des aliments sains pour le cœur, à faire régulièrement de l'exercice et à se rendre régulièrement aux visites de suivi à l'hôpital après la naissance de leur bébé, » déclare Joseph Mussa, candidat au doctorat en épidémiologie à l'Université McGill, stagiaire au Centre de recherche évaluative en santé de l'IR-CUSM et premier auteur de l'étude.

Un mot d’ordre: prévenir

Les maladies cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux sont des pathologies difficiles qui peuvent avoir un impact sur la productivité et le fonctionnement quotidien. Or, il existe des moyens de réduire les risques. Le fait d'être plus actif physiquement, de manger plus de fruits et de légumes et moins d'aliments transformés, et d'avoir accès à des ressources pour être plus actif et manger sainement peut réduire le risque de crise cardiaque et d'accident vasculaire cérébral.

« Si les femmes sont soutenues dans leurs efforts de prévention, notamment par leurs familles et leurs équipes de soins, cela aura des répercussions positives sur leur santé et sur toutes les personnes avec lesquelles elles sont en relation et qui comptent sur elles - leurs familles, leurs collègues, leurs amis et leurs communautés, » ajoute la Dre Dasgupta, qui est également professeure titulaire au Département de médecine de l’Université McGill.

Ce travail complexe a été financé par la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada (Cœur + AVC). Les analyses ont été effectuées dans les centres de données sécurisés de l'Institut de la statistique du Québec.

« Nous savons que les femmes qui souffrent d'hypertension pendant au moins deux grossesses sont deux à trois fois plus susceptibles de développer une maladie cardiaque ou un accident vasculaire cérébral et deux fois plus susceptibles de mourir d'une maladie cardiovasculaire avant l'âge de 70 ans, déclare Diego Marchese, premier vice-président, Mission, recherche et entreprises sociales, Cœur + AVC. Les femmes sont confrontées à des facteurs de risque uniques tout au long de leur vie, y compris pendant la grossesse. Cœur + AVC s'engage à soutenir et à élargir la recherche afin de mieux comprendre la santé du cœur et du cerveau des femmes au Canada. »

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À propos de l’étude

L’étude Considering gestational diabetes and gestational hypertension history across two pregnancies in relationship to cardiovascular disease development: A retrospective cohort study a été réalisée par  Joseph Mussa, Elham Rahme, Mourad Dahhou, Meranda Nakhla et Kaberi Dasgupta.

DOI: https://doi.org/10.1016/j.diabres.2023.110998

 

À propos de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill

L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) est un centre de recherche de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et de la santé. Établi à Montréal, au Canada, l’institut, qui est affilié à la faculté de médecine de l’Université McGill, est l’organe de recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) – dont le mandat consiste à se concentrer sur les soins complexes au sein de sa communauté. L’IR-CUSM compte plus de 450 chercheurs et environ 1 200 étudiants et stagiaires qui se consacrent à divers secteurs de la recherche fondamentale, de la recherche clinique et de la recherche en santé évaluative aux sites Glen et à l’Hôpital général de Montréal du CUSM. Ses installations de recherche offrent un environnement multidisciplinaire dynamique qui favorise la collaboration entre chercheurs et tire profit des découvertes destinées à améliorer la santé des patients tout au long de leur vie. L’IR-CUSM est soutenu en partie par le Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS). ircusm.ca

 

Personnes-ressources pour les médias

Fabienne Landry
Communications, Recherche, CUSM
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Alicia D’Aguiar
Gestionnaire, Communications, Mission| Cœur + AVC
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