Le retraitement des dispositifs médicaux — peu connu, mais essentiel !

Au CUSM, plus de 100 préposés travaillent à l’unité de retraitement des dispositifs médicaux, communément appelée URDM. Ils sont à l’œuvre 24 heures par jour, 7 jours par semaine.

Un processus unidirectionnel

Une frontière d’équipement à double porte sépare les secteurs de ce département. Ce qui entre souillé ressort décontaminé et/ou stérilisé. Les secteurs sont étanches, accessibles par des entrées de secteurs distincts pour éliminer les risques de contamination croisée. Nous sommes dans l’unité de retraitement des dispositifs médicaux (URDM), en somme le cœur de l’hôpital, car sans elle, le personnel médical ne disposerait pas d’instruments stériles pour faire leurs procédures et interventions.

Après une procédure clinique ou une opération chirurgicale, tout le matériel qui a été utilisé est prénettoyé au point d’utilisation avant d’être mis dans un chariot de transport. Direction, l’ascenseur de transport souillé pour acheminer les divers instruments et leurs contaminants biologiques, bactériens et viraux. Celle-ci mène à la salle de décontamination de l’URDM. C’est là que les instruments chirurgicaux sont traités de multiples façons. D’abord un lavage avec un produit enzymatique dans des laveurs et décontaminateurs de grande capacité.

« Il est parfois nécessaire, avec des instruments chirurgicaux plus délicats, d’effectuer un lavage manuel. Nous utilisons aussi des ultrasons qui permettent de déloger les résidus tenaces », nous dit aussi Micael Lampron. Il connaît forcément les rouages de l’URDM car, avant de devenir gestionnaire, il a été préposé pendant 23 ans.

« Le matériel est alors prêt à passer du côté propre où il est inspecté, réassemblé et emballé », nous indique Diane Raymond qui nous fait faire la visite en compagnie de EnzaVolpe qui vient d’arriver au département comme gestionnaire. Le réassemblage est une opération complexe et chaque panier d’outils à son code àbarres et son manuel d’instruction — ou sa recette — conservé dans la base de données.Les instruments du robotDavinci, qui permet d’opérer de façon minimalement invasive et qui est contrôlé à distance par ordinateur, y sont traités de façon séparée.

Les dispositifs médicaux passent alors à l’étape de la stérilisation. C’est fait dans de gigantesques autoclaves qui font monter la température à 135 degrés. Chaque chariotest muni d’un indicateur chimiqueinterne et externe auquel s’additionne un indicateur biologique. L’indicateur chimique externequi entre d’une couleur d’un côté doit ressortir d’une autre couleur, attestant du caractère stérile du paquet.L’indicateur biologique est alors incubé pour assurer la destruction des spores, ce qui confirme la stérilisation. La stérilisation peut aussi se faire dans le Sterrad, unité qui permet de passer les dispositifs médicaux à la basse température par un procédé chimique au peroxyde d’hydrogène.

L’URDM,c’est aussi plusieurs unités satellites pour les dispositifs endoscopiques flexibles. Le procédé de retraitement est connu comme étant une désinfection de haut niveau. Un procédé liquide pour des dispositifs qui ne tolère pas la stérilisation.L’endoscopie, l’urologie, l’ORL et la pédiatrie sont desservies par des unités satellites.

Une équipe enthousiaste

« On fait un travail méticuleux qui se doit d’être exécuté à la perfection. À la fin d’une journée, on a le sentiment du devoir accompli », confie Salah Amrane.

« Quand un patient qui a subi une chirurgie sort de l’établissement avec le sourire, on sait qu’on a aussi contribué », ajoute sa collègue Carizza Daduyo « On n’est pas visibles… mais on est indispensables ! », conclut Xiaoxian Yang

Dans le cadre de la Semaine des préposés en retraitement des dispositifs médicaux, on vous dit : merci d’être fidèle au poste jour après jour afin d’offrir un service exceptionnel aux patients, petits et grands !

Le saviez-vous :

Le département est toujours à la recherche de candidats pour pourvoir ses postes
Il existe une nouvelle formation spécialisée, un DEP qui permet d’accéder à la profession.
Le CUSM en collaboration avec le gouvernement du Québec offre huit (8) bourses de dix mille dollars (10 000 $) pour encourager ceux qui désirent la formation DEP pour rallier les rangs des professionnels de l’URDM.