Une première dans le réseau de la santé et des services sociaux du Québec : le CUSM se dote d’une feuille de route de décarbonation de ses bâtiments

Avec le soutien de l’ASPQ, de la Ville de Montréal et de Dunsky Énergie+Climat, le CUSM renforce son leadership en développement durable en devenant le premier établissement de santé au Québec à adopter une feuille de route de décarbonation pour guider sa transition vers la carboneutralité.

Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) poursuit son engagement à réduire son empreinte écologique en devenant le premier établissement de santé au Québec à se doter d’une feuille de route de décarbonation, pour ce qui est de ses bâtiments. Alors que le secteur de la santé génère 3,6 % des émissions de gaz à effet de serre au Québec, le CUSM reconnaît sa responsabilité dans la lutte aux changements climatiques et fait du développement durable une priorité pour protéger la santé de la population et devenir un chef de file en pratiques durables.

Réalisée avec le soutien de l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ), l’appui financier de la Ville de Montréal et grâce à l’expertise de Dunsky Énergie+Climat, cette feuille de route offre au CUSM une base claire pour mieux comprendre ses émissions et orienter ses décisions en matière de décarbonation.
 

Site Glen, Hôpital général de Montréal, Hôpital de Lachine

« Cette feuille de route guidera notre décarbonation en visant les leviers prioritaires issus de notre premier bilan carbone, réalisé en collaboration avec Synergie Santé Environnement et la firme Shadow en mars 2025. Elle reflète un mouvement à l’échelle de l’établissement de poursuivre des cibles audacieuses et de prendre des actions concrètes, structurées et durables pour les atteindre, déclare la Dre Lucie Opatrny, présidente-directrice générale du CUSM. Comme établissement public et membre actif de la communauté, nous voulons démontrer qu’il est possible d’offrir des soins de calibre mondial tout en réduisant notre empreinte écologique ». 

Un enjeu central pour la santé et la résilience du réseau

L’ASPQ rappelle que les changements climatiques représentent aujourd’hui la plus grande menace pour la santé selon l’Organisation mondiale de la santé. Face à ce défi, le Réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) se doit d’être cohérent et poursuivre l’atteinte de la carboneutralité d’ici 2040, tel que l’ASPQ et la firme Dunsky Énergie + Climat proposait en 2023. La transition énergétique des bâtiments du RSSS constitue d’ailleurs une occasion importante de réaliser des économies à long terme dans un contexte de rationalisation des coûts d’exploitation. C’est dans cette perspective que l’ASPQ tient à souligner l’engagement du CUSM et le soutien financier de la Ville de Montréal pour ce projet.

« L’ASPQ salue le leadership du CUSM. Cette initiative s’aligne avec la volonté grandissante des professionnels de la santé à faire leur part face au défi climatique, se réjouit Cyril Frazao, directeur santé et climat à l’ASPQ. Pour sortir de cette crise, il faut de l’audace et de l’investissement responsable. Cette feuille de route présente concrètement l’ampleur du chemin à parcourir pour répondre à l’ambition du gouvernement de réduire les émissions de GES, tout en renforçant la résilience énergétique des services essentiels et en favorisant la santé publique ».

Comprendre nos émissions, les mesures envisagées et les résultats anticipés

L’analyse montre que la majorité de la consommation d’énergie et des émissions du CUSM provient de ses trois principaux hôpitaux, l’Hôpital général de Montréal étant la source la plus importante en raison de son âge et de sa dépendance au gaz naturel pour le chauffage. Le site Glen consomme plus d’énergie, mais émet moins grâce à des systèmes plus modernes et électrifiés. Ce portrait précise où les interventions auront le plus grand impact.

Pour réduire les émissions, la feuille de route propose une séquence progressive de mesures. La première étape consiste à optimiser les systèmes existants, notamment par le recommissioning, la conversion à l’éclairage DEL et l’amélioration du réseau de vapeur. Viendront ensuite des travaux majeurs d’électrification, l’installation de thermopompes pour le chauffage, suivis du remplacement des équipements alimentés au gaz naturel et au diesel.

Les résultats préliminaires pour l’Hôpital général de Montréal indiquent une baisse constante des émissions menant à la carboneutralité en 2040. La majorité des réductions provient de l’électrification du chauffage et des gains d’efficacité, tandis que le gaz naturel renouvelable éliminera les dernières émissions. La consommation d’énergie devrait diminuer d’environ 25 % une fois l’ensemble des mesures déployées.

« Selon notre analyse, plus de 75 % des réductions d’émissions de GES identifiées pourraient être réalisées à coût nul pour le CUSM, explique Stéphanie Breton, consultante technique principale, Dunsky Énergie + Climat. Cette étude s’inscrit dans la continuité des travaux de notre équipe visant à soutenir un avenir énergétique plus propre et plus résilient pour le secteur de la santé. »

Néanmoins, la feuille de route rappelle que des investissements continus seront nécessaires pour soutenir les modernisations et l’adoption de technologies requises afin de réduire davantage les émissions.

Cet exercice s’ajoute aux nombreuses démarches déjà entreprises par le CUSM pour réduire son empreinte écologique et renforcer une culture de soins durable, qui allie la santé humaine à la santé de la planète. De l’efficacité énergétique à la gestion responsable des ressources, en passant par la mobilité durable et la réduction des déchets, le CUSM met en œuvre des actions concrètes pour atteindre ses objectifs ambitieux. (Voir annexe