Les vaccins contre la COVID-19 sont très efficaces chez les personnes atteintes de maladies inflammatoires à médiation immunitaire

Source: GITC

Dre Sasha Bernatsky
Dre Sasha Bernatsky, responsable de l’étude et chercheuse au sein du Programme en maladies infectieuses et immunité en santé mondiale à l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill et professeure aux Divisions de rhumatologie et d'épidémiologie clinique du Département de médecine de l’Université McGill

Montréal, le 3 mai 2022 – De nouveaux résultats, publiés dans The Lancet Rheumatology, suggèrent que les personnes atteintes de maladies inflammatoires à médiation immunitaire (MIMI) répondent bien à la vaccination et que les vaccins contre la COVID-19 au Canada sont très efficaces pour les protéger contre l'hospitalisation due à la COVID-19. Les résultats de cette étude sont très pertinents pour les personnes vivant avec la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante (un type d'arthrite qui affecte typiquement la colonne vertébrale), le psoriasis (une affection cutanée) et les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) – les quatre populations de patients incluses dans l'étude financée par le gouvernement du Canada par l'intermédiaire de son Groupe de travail sur l'immunité face à la COVID-19 (GTIC).

Menée sur la période allant du 1er mars au 22 novembre 2021, l'étude montre que les vaccins à ARNm ont été très efficaces (92 à 97 %) contre les conséquences graves de la COVID-19 (définies comme l'admission à l'hôpital ou le décès dû à la COVID-19) pour les personnes vivant avec des MIMI au cours de cette période. Ces personnes suivent souvent des traitements immunosuppresseurs, qui peuvent compromettre leur système immunitaire. Elles peuvent donc être plus sensibles aux maladies graves dues à la COVID-19.

Bien que l'on ait constaté une légère baisse de l'efficacité contre l'infection au fil du temps, la vaccination est restée très efficace même au-delà de 120 jours après la deuxième dose et a remonté après l'administration d'une troisième dose.

« L'efficacité des vaccins pour les Canadiens vivant avec des maladies inflammatoires à médiation immunitaire n'a pas été étudiée en profondeur jusqu'à présent, principalement parce qu'ils ont été exclus des essais cliniques des vaccins contre la COVID-19 », explique la Pre Jessica Widdifield, auteure principale de l'étude et scientifique au sein du Holland Bone and Joint Program du Sunnybrook Health Sciences Centre. « Nos résultats encourageants commencent à donner une image plus claire de l'efficacité des vaccins chez les personnes atteintes de MIMI. »

« Beaucoup de ces patients ont essayé de nombreux traitements pour parvenir à bien contrôler leur maladie et recouvrer leur capacité fonctionnelle », explique la Dre Sasha Bernatsky, auteure principale de l'étude, chercheuse au sein du Programme en maladies infectieuses et immunité en santé mondiale à l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill et professeure aux Divisions de rhumatologie et d'épidémiologie clinique du Département de médecine de l’Université McGill. En même temps, les médicaments dont les patients ont besoin pour gérer leurs maladies peuvent également augmenter leur susceptibilité aux infections. Ces résultats, jusqu'en novembre 2021, démontrent qu'il est possible pour les personnes atteintes de MIMI d'obtenir une protection adéquate par la vaccination contre la COVID. 

Dans les quatre groupes de maladies, l'efficacité des vaccins contre l’infection s'est avérée plus élevée chez les personnes ayant reçu le vaccin contre la COVID-19 Spikevax de Moderna que chez celles ayant reçu le vaccin Comirnaty de Pfizer-BioNTech.

« Au Canada, plus de sept millions de personnes de plus de 16 ans vivent avec une maladie inflammatoire à médiation immunitaire », a déclaré la Dre Catherine Hankins, coprésidente du Groupe de travail sur l'immunité face à la COVID-19. « Nous avons financé cette recherche afin de produire des données probantes qui aideront les régulateurs, les médecins et les patients à prendre des décisions fondées sur des faits concernant la vaccination contre la COVID, non seulement dans la population générale, mais aussi dans les populations ayant des problèmes de santé spécifiques, comme les personnes atteintes d'une MIMI. Tous les membres de la société ont le droit d'être protégés de manière adéquate. »

L'équipe de l'étude a recueilli des résultats de tests PCR de diagnostic du SRAS-CoV-2 effectués sur des personnes âgées de 16 ans et plus vivant avec une MIMI en Ontario. Des dossiers de vaccination, d'hospitalisation et de décès dus à la COVID-19 ont également été recueillis pour tous les participants. L'étude s’est déroulée lorsque les variants préoccupants Alpha et Delta circulaient. Les auteurs de l'étude soutiennent donc qu'il est important de réévaluer ces résultats dans le contexte du variant Omicron et des vagues futures.

L'étude est le fruit d'une collaboration entre des scientifiques du Sunnybrook Health Science Centre, de l'IC/ES et de l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill.

Plus de renseignements :

Widdifield J., Kwong J.C., Chen S., Eder L., Benchimol E.I., Kaplan G.G., Hitchon C., Aviña-Zubieta J.A., Lacaille D., Chung H., Bernatsky S. Vaccine effectiveness against SARS-CoV-2 infection and severe outcomes among individuals with immune-mediated inflammatory diseases tested between March 1 and Nov 22, 2021, in Ontario, Canada: a population-based analysis.The Lancet Rheumatology. 14 avril 2022. Doi: 10.1016/S2665-9913(22)00096-0

À propos de Sunnybrook Health Sciences Centre

Le Sunnybrook Health Sciences Centre invente l'avenir des soins de santé pour les 1,3 million de patients que l'hôpital soigne chaque année grâce au dévouement de ses plus de 10 000 employés et bénévoles. En tant que chef de file reconnu à l'échelle internationale en matière de recherche et d'éducation et établissement entièrement affilié à l'Université de Toronto font de Sunnybrook l'un des principaux centres universitaires de sciences de la santé au Canada. Sunnybrook est spécialisé dans les soins aux personnes ayant une grossesse à risque élevé, aux nouveau-nés et aux adultes gravement malades, dans la réadaptation spécialisée, ainsi que dans le traitement et la prévention du cancer, des maladies cardiovasculaires, des troubles neurologiques et psychiatriques, des problèmes orthopédiques et arthritiques et des blessures traumatiques. L'hôpital dispose également d'un programme national de premier plan à l’échelle nationale pour les soins des anciens combattants du Canada.

À propos de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM)

L'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) est un centre de recherche biomédicale et de soins de santé de renommée mondiale. L'institut, qui est affilié à la Faculté de médecine de l'Université McGill, est l’organe de recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), un centre de santé universitaire situé à Montréal, au Canada, qui a pour mandat de se concentrer sur les soins complexes au sein de sa communauté. L'IR-CUSM finance plus de 450 chercheurs et environ 1 200 stagiaires de recherche qui se consacrent à un vaste éventail de recherches fondamentales, cliniques et sur les résultats de santé au site Glen et à celui de l'Hôpital général de Montréal du CUSM. Ses installations de recherche offrent un environnement multidisciplinaire dynamique qui favorise la collaboration et met à profit les découvertes visant à améliorer la santé des patients tout au long de leur vie. L'IR-CUSM est financé en partie par le Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS). rimuhc.ca

Au sujet du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19

Le gouvernement du Canada a créé le Groupe de travail sur l'immunité face à la COVID-19 (GTIC) à la fin d'avril 2020 pour catalyser, soutenir, financer et harmoniser la recherche sur l'immunité contre le SRAS-CoV-2 pour les décideurs fédéraux, provinciaux et territoriaux dans leurs efforts pour protéger les Canadiens et minimiser l'impact de la COVID-19. À ce jour, le GTIC a financé plus de 100 études dans l'ensemble du pays qui génèrent des connaissances essentielles sur les niveaux, les tendances, la nature et la durée de l'immunité découlant de l'infection par le SRAS-CoV-2 et de la vaccination contre la COVID-19. Le GTIC est supervisé par un groupe de direction composé de bénévoles, dont des scientifiques et des décideurs de premier plan à l'échelle nationale. Le groupe de travail et son secrétariat travaillent en étroite collaboration avec toute une série de partenaires, notamment les gouvernements, les organismes de santé publique, les institutions, les organisations sanitaires, les équipes de recherche, les autres groupes de travail, et mobilise les collectivités et les parties prenantes.

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