Des applaudissements mérités…
Venir à bout des infections acquises à l’hôpital, ces infections dites nosocomiales, est un véritable défi qui exige, de la part de tous, des efforts soutenus et constants. Parmi les mesures de contrôle et de prévention des infections, celles concernant l’hygiène des mains, notamment, peuvent grandement contribuer à réduire le nombre d’éclosions et à protéger les patients, le personnel et les visiteurs contre la transmission de virus et de pathogènes qui causent la grippe, le clostridium difficile, la gastroentérite virale, et bien d’autres infections.
D’importants efforts sont donc mis en place au Centre universitaire de santé McGill (CUSM) pour renforcer les pratiques exemplaires en matière d’hygiène des mains et améliorer les taux de conformité aux cibles établies par le ministère de la Santé et des Services sociaux.
Ces efforts font partie du programme Contrôle Spécifique des Infections - Stratégies de Succès (CSISS) qui vise à garantir la vérification systématique des pratiques dans l’ensemble de l’organisation et à assurer un accès aux lavabos et aux désinfectants pour les mains à base d’alcool.
Le programme met aussi l’accent sur l’enseignement, le bon exemple, le leadership et la communication.
Ces efforts font partie du programme Contrôle Spécifique des Infections - Stratégies de Succès (CSISS) qui vise à garantir la vérification systématique des pratiques dans l’ensemble de l’organisation et à assurer un accès aux lavabos et aux désinfectants pour les mains à base d’alcool. Le programme met aussi l’accent sur l’enseignement, le bon exemple, le leadership et la communication.
Chaque lavage compte
« Si se laver les mains est considéré comme un geste simple, il n’est pas toujours évident de respecter les plus hauts standards d’hygiène des mains en milieu hospitalier », explique Anaïck Briand, gestionnaire de projets à la Direction des soins infirmiers. « Cela implique de se laver les mains à répétition, des dizaines de fois par jour, avant et après être entré en contact avec chaque patient ou son environnement, peu importe que l’on soit infirmière, médecin, préposé aux bénéficiaires ou préposé à l’hygiène et à la salubrité. »
En effet, n’importe qui peut être porteur de microbes sans le savoir. La meilleure façon d’éviter de se contaminer et de contaminer les autres, c’est d’avoir les mains propres.
Dans les unités où le programme CSISS a été implanté, des centaines d’observations des mesures relatives à l’hygiène des mains sont effectuées par année. Anaïck explique : « Je travaille en collaboration avec les équipes de leadership des unités de soins, les consultantes en prévention des infections et les superviseurs du service d’hygiène et de salubrité. Ensemble, nous observons le personnel et prenons des notes. Cela nous permet de dresser un portrait de la situation et d’établir des statistiques que nous affichons sur un tableau dans toutes les unités de soins ».
De plus, une réunion hebdomadaire (huddle) se déroule autour de ce tableau blanc, appelé « station qualité ». Tout le personnel présent sur l’unité au moment du huddle est invité à y participer.
Cette réunion permet d’évaluer les taux d’infection, qui sont inscrits au tableau, et d’analyser les résultats des audits de l’hygiène des mains. Les réunions sont une occasion de célébrer les petites victoires et de mentionner sur-le-champ ce qui ne fonctionne pas, afin de remédier aussi rapidement que possible aux situations problématiques.
« La méthodologie est un important facteur de réussite du programme CSISS, souligne Alyson Turner, directrice adjointe, soins infirmiers. Avoir des données à jour, et avoir l’occasion d’en discuter en équipe, comme nous le faisons durant les huddles, c’est vraiment clé ».
Alyson Turner et Anaïck Briand
Une saine compétition
La reconnaissance du progrès et des résultats obtenus est également très importante. C’est la raison pour laquelle le comité de pilotage du programme CSISS organise dorénavant une compétition annuelle d’hygiène des mains entre les unités de soins et prend le temps de récompenser les équipes ayant obtenu les meilleurs résultats.
Les équipes gagnantes sont celles qui obtiennent le meilleur taux d’hygiène des mains.
Cinq équipes ont remporté la compétition en 2018 et ont été félicitées lors d’une petite célébration, qui s’est tenue durant l’été dans chaque unité de soins gagnante.
« J’ai commandé des gâteaux pour chaque équipe gagnante, en m’assurant qu’il y ait suffisamment de parts pour tout le personnel, de jour comme de nuit, dit Anaïck. La petite pause-gâteau a été bien appréciée, et on en a profité pour rappeler l’importance de maintenir les efforts et les bons résultats, bien entendu! »
« Au quotidien, c’est difficile de prendre une pause pour se féliciter, précise Alyson. Sur le plancher, ça roule toujours. Mais les gens apprécient recevoir du feedback positif; c’est important de leur en donner. »
Nous avons profité de ces réunions informelles pour demander à chaque équipe quel était le secret de son succès. Voici les cinq équipes gagnantes, leur taux d’hygiène des mains et un sommaire des réponses obtenues.
Unité C10, Hôpital Royal Victoria Résultat obtenu : 93 %Facteurs de succès mentionnés :
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Unité B7, Hôpital de Montréal pour enfants Résultat obtenu : 89 %Facteurs de succès mentionnés :
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Unité du 15e, Hôpital général de Montréal Résultat obtenu : 91 %Facteurs de succès mentionnés :
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Unité D8, Soins intensifs respiratoires, Institut thoracique de Montréal Résultat obtenu : 81 %Facteurs de succès mentionnés :
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Urgence, Hôpital Royal Victoria Résultat obtenu : 78 %Facteurs de succès mentionnés :
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Le saviez-vous?
- Si on touche une seule surface contaminée, on peut transférer des agents pathogènes sur les surfaces qu’on touche par la suite, et contaminer ainsi jusqu'à sept surfaces.
- Les entérocoques résistants à la vancomycine (ERV) peuvent vivre sur une surface jusqu’à quatre mois et C.difficile peut vivre sur une surface jusqu’à deux ans.