Hépatite B – une maladie nécessitant un traitement à long terme
Pour prendre une décision éclairée au sujet d’un traitement, un patient gagne à avoir une relation de confiance avec son médecin. Lorsqu’il s’agit de l’hépatite B, – une maladie nécessitant un traitement à long terme et un suivi très serré – cela s’avère être indispensable. Mary*, une patiente du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) atteinte de l’hépatite B, raconte son histoire.
Lorsqu’elle a appris qu’elle était atteinte d’hépatite B il y a plus d’une décennie, Mary, qui est d’origine asiatique, a été complètement prise au dépourvu. Comme plusieurs individus atteints de cette maladie virale chronique répandue (et potentiellement fatale en l’absence de traitement), elle ne présentait aucun symptôme.
« Ma mère est diabétique et reçoit régulièrement des soins médicaux, raconte Mary. Au début des années 2000, son médecin lui avait dit qu’une forte proportion d’individus d’origine asiatique était porteur d’hépatite B et l’avait invitée à se soumettre à un test de dépistage, qui s’était avéré positif. Toute la famille a donc dû passer une prise de sang. Nous avons appris que mon père et mon frère n’étaient pas porteurs du virus, mais que moi, je l’avais contracté dès ma naissance. ;»
Mary menait une vie bien remplie et en l’absence de symptômes, elle n’a pas consulté de médecin pendant plusieurs années. En 2005, elle a finalement « décidé de prendre le temps » de voir un spécialiste du foie. On lui a référé l’hépatologue Dr Peter Ghali, directeur du service d’hépatologie et de transplantation hépatique du CUSM, et professeur agrégé de la division de gastroentérologie et d’hépatologie de l’Université McGill. « Le Dr Ghali m’a tout expliqué de A à Z et m’a dit que si j’avais un partenaire dans le futur, il faudrait qu’il soit vacciné. Et, évidemment, puisqu’il s’agit d’une maladie contagieuse qui se transmet par le sang et les liquides biologiques, il fallait désormais prendre des précautions. »
« Le suivi à long terme est essentiel pour les personnes atteintes d’hépatite B, explique le Dr Ghali. Il s’agit d’une maladie silencieuse, donc plusieurs patients ne présentent aucun symptôme jusqu’à ce qu’ils développent de sévères complications, comme la cirrhose, l’insuffisance hépatique ou le cancer du foie. L’hépatite B est une maladie incurable, mais traitable, et le risque de transmission peut être presque entièrement éliminé. Avec l’attention médicale appropriée, la plupart des patients vivent une vie normale. »
Après une longue période d’hésitation et de nombreux rendez-vous avec Dr Ghali, Mary en est venue à la conclusion qu’il était temps de commencer à prendre des médicaments oraux pour contrôler sa maladie. Selon Dr Ghali, forger « une relation complètement ouverte et empreinte de confiance entre le patient et le médecin », c’est la seule façon d’aider les patients atteints d’hépatite B à prendre des décisions éclairées au sujet de leur traitement.
« L’hépatite B peut représenter un défi parce qu’il n’y a pas de symptômes et le traitement si simple, qu’au fil du temps, les patients commencent à penser qu’ils n’ont plus besoin de médicament, dit-il. Lorsqu’ils me font confiance et partagent leurs états d’esprit avec moi, je peux les aider à comprendre que cesser le traitement de façon prématurée peut être beaucoup plus dangereux que prendre des médicaments en premier lieu. »
Mary, qui voit Dr Ghali tous les six mois dans le but de s’assurer que sa maladie est maîtrisée, croit que la relation franche et transparente qu’elle a forgée avec son médecin à travers les années lui a certainement facilité la vie.
« J’admire le dévouement enthousiaste dont le Dr Ghali fait preuve dans son travail, dit-elle, et je suis très reconnaissante de bénéficier de ses soins professionnels. »
*Le prénom a été modifié pour protéger l’intimité du patient.
La Clinique d’hépatologie du CUSM : des soins de haute qualité prodigués aux patients atteints d’hépatite B et d’autres maladies du foie
L’hépatite B chronique est l’une des infections virales les plus communes au monde. Selon l’Organisation mondiale de la santé, environ 240 millions de personnes vivent avec cette maladie partout au monde et environ 780,000 en meurent chaque année. Au Canada, l’hépatite B est assez commune chez les populations immigrantes provenant des pays situés d’Asie et d’Afrique, où elle sévit de façon endémique.
Selon l’hépatologue Dr Peter Ghali, directeur du service d’hépatologie et de transplantation hépatique du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), adopter une attitude libre de tout jugement est essentiel lorsqu’il s’agit de communiquer avec des patients atteints d’une maladie hépatique.
« Il y a une stigmatisation sociale associée aux maladies du foie , explique-t-il. Plusieurs personnes sont gênées d’avouer qu’elles en sont porteuses à leurs proches, leurs amis et leurs collègues, et même à leurs médecins, parce qu’ils ne veulent pas être étiquetés comme étant des alcooliques ou des consommateurs de drogues. En réalité, la grande majorité de mes patients ne sont ni l'un ni l’autre. Et le fait demeure, peu importe son profil, chaque patient a besoin d’être traité. C’est une maladie comme une autre. »
Bien que cette maladie soit incurable, la plupart des gens atteints d’hépatite B peuvent vivre une vie normale, pourvu qu’ils soient suivis de près. La Clinique d’hépatologie du CUSM, située au site Glen, ainsi que le Service des maladies virales chroniques, qui s’y installera bientôt, prodiguent des soins aux patients atteints d’hépatite B, d’hépatite C et d’autres sortes de maladies du foie.
« Nous traitons des cas relativement simples et des cas complexes. En plus des soins infirmiers, nos patients aux prises avec une maladie hépatique à un stade avancé reçoivent des soins de la part d’une équipe multidisciplinaire composée d’un hépatologue, d’un chirurgien du foie, d’un radiologue, d’un psychiatre, d’un diététiste et d’un travailleur social. Nous offrons également aux patients nécessitant une greffe des services pré et post transplantation. Grâce à l’appareil FibroScan, conçu pour diagnostiquer la fibrose du foie et la stéatose hépatique (aussi connue sous le nom de stéatose hépatique non alcoolique), nous indiquons maintenant précisément à nos patients comment progresse leur maladie. Cet outil a révolutionné la façon dont les soins sont prodigués au sein de notre clinique. »