Doux vent de changement à Lachine
L’ambiance au bloc opératoire (BO) de l’Hôpital de Lachine du Centre universitaire de santé McGill (HL-MUHC) est harmonieuse ces temps-ci : les équipes de soins travaillent avec enthousiasme et dans la bonne humeur. Ce climat agréable est le résultat d’une série de changements administratifs, comme l’explique Julie Marcil, infirmière gestionnaire par intérim au BO.
« Présentement l’atmosphère de travail est excellente! Mais il n’y a pas si longtemps, les chirurgiens, les infirmières et les préposés aux bénéficiaires (PAB), n’étaient pas aussi satisfaits, explique-t-elle. Une capacité de remplacement inadéquate du personnel infirmier amenait à une charge de travail supplémentaire et à la difficulté de faire respecter les pauses café et repas, ce qui provoquait des interruptions entre les opérations et des retards ou des annulations en fin de journée. La structure de travail des PAB était aussi problématique. Au fil du temps, tout cela a eu un impact négatif sur l’atmosphère au quotidien. »
Le vent de changement a commencé à souffler en janvier dernier, lors d’une rencontre entre Chantale Bourdeau, directrice associée en soins infirmiers par intérim, le Dr Serge Carrier, urologue et directeur chirurgical de site, et l’équipe de soins, dans le but de souligner l’entrée en poste de Julie et d’annoncer la mise en place d’un comité ad hoc formé par des membres du personnel clinique et administratif pour revoir les pratiques au BO.
« Ils ont tenu à affirmer que la performance individuelle des membres de l’équipe de soins n’était pas mise en cause. Toutefois, afin d'augmenter la performance du BO et donc d’atteindre les cibles opératoires, certains changements devaient être amorcés. Ils ont précisé que l’approche serait participative et que cela se ferait dans le respect, explique Julie. Après cette rencontre, les gens étaient pleins d’espoir. »
Une démarche couronnée de succès
Le comité a identifié des pistes de solutions alignées sur les besoins de l’équipe au complet. Le premier projet pilote, qui consistait à affecter chaque PAB à une seule salle d’opération, a fonctionné « du premier coup », dit Julie.
« Dans l’espace de quelques jours, on s’est aperçu que les infirmières appelaient moins souvent pour avoir de l’aide. Les PAB préparaient et faisaient entrer les patients en salle d’opération plus rapidement, car ils pouvaient mieux planifier leurs activités au cours de la journée. Pour leur part, les infirmières savaient à qui s’adresser selon la salle et pouvaient appeler les PAB par leurs noms. »
D’autres changements relativement simples ont suivi. Par exemple, afin d’éliminer le quart de travail de 13 h à 21 h et de diminuer le nombre d’heures supplémentaires, le comité a changé la planification des opérations, donnant priorité aux patients de la chirurgie d’un jour pour ensuite opérer les patients hospitalisés. À la fin de la journée, moins de patients restaient au BO. Le chirurgien-ophtalmologue Dr Manuel Perrier constate que « tout roule mieux, beaucoup mieux depuis que les changements ont été apportés au BO. »
« L’attitude du personnel, leur satisfaction au travail, leur entrain et leur bonne humeur en général, tout s’est amélioré, faisant en sorte qu’il y a des répercussions positives sur leur travail, sur leur approche avec les patients, sur l’efficacité et sur l’efficience. En d’autres mots, c’est du positif à 100 %, » note-t-il.
Pour l’infirmier Benoit Caron, l’implication des employés dans les décisions a fait toute la différence.
« Les gens se sentaient plus écoutés, et les changements ont contribué à améliorer les conditions de travail et le service aux patients, note-t-il. Je crois qu’on devrait continuer dans la même direction. »
Après ces changements de nature administrative, un nouveau comité examinera les services cliniques, d’abord à la chirurgie d’un jour et ensuite à la clinique préopératoire. Julie Marcil est confiante.
« Tous ont participé à l’effort avec des résultats extraordinaires, et en ce moment l’équipe est enthousiaste et flexible, dit-elle. Je pense que nous sommes prêts à relever de nouveaux défis. Ce que nous avons appris au cours des derniers mois contribuera certainement au redéploiement de l’Hôpital de Lachine. »