La Clinique de spondyloarthrite a été inauguré en décembre
Une nouvelle clinique de l’Hôpital général de Montréal du Centre universitaire de santé McGill (HGM-CUSM) accélérera le traitement et favorisera la prévention d’une grave atteinte causé par deux types de spondyloarthrite: l'arthrite psoriasique et la spondylarthrite ankylosante.
La Clinique de spondyloarthrite a été inauguré en décembre et compte sur un système d’aiguillage accéléré par les médecins de famille du Québec afin que les patients aient accès rapidement à des rhumatologues, à des tests spécialisés et à des interventions thérapeutiques personnalisées. Le Dr Alexander Tsoukas, rhumatologue au CUSM et codirecteur de la clinique avec le Dr Michael Starr, répond à quelques questions au sujet de cette nouvelle clinique.
Pourquoi traitez-vous ces deux maladies (l’arthrite psoriasique et la spondylarthrite ankylosante) ensemble?
A.T.n : Les deux maladies appartiennent à la même famille, celle de la spondylarthrite. Elles partagent des caractéristiques similaires, car toutes deux s’attaquent à plusieurs articulations et tendons, de même qu’à la colonne vertébrale. Le psoriasis, qui est causé par un dérèglement du système immunitaire, est une maladie cutanée courante qui touche plus d’un million de Canadiens. Une proportion non négligeable (de 10 % à 20 %) d’entre eux contracte l'arthrite psoriasique, responsable de l’inflammation des articulations, des tendons et de la colonne vertébrale qui entraîne souvent une douleur chronique et une invalidité. Quant à la spondylarthrite ankylosante, c’est une maladie inflammatoire de la colonne vertébrale qui atteint jusqu’à un pour cent des jeunes adultes. L’inflammation chronique provoque une atteinte articulaire et une fusion de la colonne vertébrale qui s’associent à de la douleur, à une restriction de l’amplitude des mouvements et à une invalidité. Malheureusement, puisqu’il peut être difficile de poser le diagnostic, la fusion irréversible de la colonne vertébrale se produit souvent avant d’y parvenir.
La difficulté à poser un diagnostic et les résultats néfastes potentiels expliquent-ils l’importance d’accélérer le processus d’aiguillage des patients?
A.T. : Exactement. L’un de nos objectifs consiste à diagnostiquer les patients rapidement et à entreprendre le traitement le plus vite possible afin de prévenir les dommages et l’invalidité. Dans le cas de l'arthrite psoriasique, nous tentons de créer un programme avec les dermatologues, afin qu’ils posent certaines questions aux patients qui consultent à cause d’un psoriasis. Si ces patients souffrent de douleurs inflammatoires dorsales qui s’aggravent la nuit et s’associent à une raideur le matin et à une enflure ou une sensibilité des articulations, ils doivent être orientés vers un rhumatologue afin de subir d’autres tests pour déterminer s’ils sont atteints d'arthrite psoriasique ou de spondylite ankylosante.
Quels services la clinique offre-t-elle?
A.T. : En plus des traitements médicaux, nous administrons des injections localisées de corticostéroïdes, effectuons l’aspiration thérapeutique des articulations, offrons l’échographie diagnostique des articulations et l’orientation vers un réseau de médecins spécialisés. Les rhumatologues travaillent en étroite collaboration avec d’autres spécialistes, tels que les radiologistes, les gastroentérologues, les ophtalmologistes et les dermatologues. Une infirmière est également attachée à la clinique pour soutenir et éduquer les patients. De plus, nous souhaitons nous doter de physiothérapeutes et d’ergothérapeutes pour aider les patients à récupérer leur fonction et à reprendre le travail.
Vous avez parlé de gastroentérologues et d’ophtalmologistes. Pourquoi avez-vous besoin de ces spécialistes?
A.T. : De nombreuses personnes atteintes de spondylarthrite souffrent également d’une uvéite, une inflammation des yeux, et d’une maladie inflammatoire de l’intestin. Nous travaillons en étroite collaboration avec les médecins spécialisés dans ces types de maladies, afin de traiter les symptômes de ces patients rapidement.
Puisque le CUSM se consacre également à l’enseignement et à la recherche, quel est l’apport de la clinique à ces secteurs?
A.T. : Les étudiants en médecine et les résidents auront une excellente occasion de découvrir des maladies qu’ils connaissent peut-être mal. Grâce à l’interprétation spécialisée des examens physiques, de l’imagerie et des prises de sang et à l’administration de traitements personnalisés, les stagiaires comprendront mieux la rhumatologie. De plus, nous avons récemment adhéré au Spondyloarthritis Research Consortium of Canada (SPARCC), formé de médecins et de chercheurs qui sont des chefs de file mondiaux de ces deux maladies. Cette organisation s’est donné la mission d’assurer le diagnostic rapide et le traitement opportun de la spondylarthrite, afin d’améliorer les soins et la qualité de vie des patients du Canada. En adhérant à ce groupe de recherche de réputation internationale et en contribuant à ses travaux, le CUSM s’assurera d’être à la fine pointe du traitement et de la recherche dans ce secteur.