La lutte contre le cancer s'achève sur un sourire pour une enfant
Nom : Mia
Âge : 6 ans
Diagnostique : leucémie aiguë lymphoblastique (LAL)
Occupée à dessiner, Mia interrompt son activité et lève la tête quand on lui demande comment elle s’est sentie quand ses traitements contre le cancer ont pris fin. La petite de six ans, dont les mèches blondes sont maintenant repoussées, porte une barrette pour empêcher sa frange de cacher ses grands yeux bleus. Son sourire est sans équivoque.
En 2008, avant même qu’elle ait soufflé ses trois bougies, Mia a reçu un diagnostic de leucémie aiguë lymphoblastique (LAL). Ce type de cancer du sang à évolution rapide se manifeste par un trop grand nombre de lymphoblastes (des globules blancs immatures) dans le sang et la moelle osseuse. Il représente environ 70 % des cas de leucémie chez l’enfant.
« J’ai conduit Mia à l’hôpital lorsqu’elle a commencé à se plaindre d’une douleur à la hanche, à faire de la fièvre et à devenir léthargique, raconte Mélina, sa mère. Ils n’ont rien trouvé et nous ont renvoyées à la maison, nous suggérant de lui donner de l’Advil. Ils nous ont dit qu’il s’agissait probablement d’une complication découlant d’une infection virale. »
Une semaine plus tard, Mia cesse de marcher. Sans hésiter une seconde, Mélina installe Mia dans la voiture et l’amène à l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME). Elles arrivent à l’urgence à 17 h. À 20 h, une équipe d’oncologues annonce à Mélina que Mia souffre de la leucémie.
Mia est immédiatement admise en chirurgie, où on lui installe une chambre à perfusion implantable (Port-a-Cath®), un petit dispositif installé sous la peau qui permet d’administrer des médicaments et de faire des prélèvements sanguins. Au cours des deux ans et deux mois suivront, Mia recevra un cocktail de chimiothérapie et d’autres médicaments.
L’HME a montré à Mélina comment soigner Mia à la maison, en plus de lui affecter un travailleur social qui appelait régulièrement pour s’assurer que tout allait bien. Comme pour toutes les familles recevant un diagnostic de cancer, une infirmière ressource était chargée de répondre à toutes les questions pendant les heures normales de bureau. En dehors de ces heures, Mélina pouvait communiquer avec l’HME, et le médecin de garde répondait immédiatement à ses préoccupations.
« Ce soutien m’a procuré une grande paix d’esprit », confie Mélina, une mère monoparentale qui a dû cesser de travailler et emménager chez sa mère pour s’occuper de Mia. « J’avais peur et je me demandais sans cesse “qu’arrivera-t-il si…, si…? ” Je n’aurais pas réussi à traverser cette épreuve sans ce soutien. Tout le personnel était très attentionné, qu’il s’agisse des médecins ou des bénévoles qui m’ont donné du répit pendant l’hospitalisation – quelques fois durant des semaines entières. »
Le Dr David Mitchell, hémato-oncologue pédiatrique à l’HME, qui fait partie de l’équipe soignante de Mia, souligne que 85 à 90 % des enfants atteints de la lymphoblastique guérissent. Toutefois, comme il existe un risque de récidive chez certains patients, même plusieurs années après le diagnostic et la fin des traitements, il est préférable de garder un optimisme modéré. « Mia va très bien, et nous sommes heureux de l’évolution de son état », indique le Dr Mitchell.
Mia a maintenant bien hâte d’entreprendre sa première année à l’école. Elle suit des cours de natation, adore peindre et colorier et peut se trémousser sans fin en chantant à tue-tête toutes sortes de chansons, allant d’Adele à Janis Joplin. Mélina a quant à elle repris le travail et emménagé dans son propre appartement.
« Je suis très contente d’être redevenue une enfant comme les autres, affirme Mia. Mais je m’ennuie des clowns et des bricolages, ainsi que des gens qui jouaient avec moi pendant mon séjour à l’hôpital. Ils étaient drôles et me faisaient rire. »