Nora Livingston

Nora LivingstonNora Gertrude Elizabeth Livingston (1848-1927) est arrivée à l’Hôpital général de Montréal (HGM) en 1890. Elle avait été embauchée en vue d’un mandat bien précis : établir une école de soins infirmiers réputée, une tâche redoutable que le conseil d’administration de l’HGM tentait de mener à bien depuis des années, sans succès. 

Madame Livingston, qui avait effectué son apprentissage à l’école de formation des infirmières du New York Hospital, a accepté cet emploi même si l’hôpital était dans un bien triste état à l’époque. Elle imposait deux conditions : ne pas avoir de responsabilités ménagères et être autorisée à embaucher deux infirmières expérimentées de son choix pour travailler avec elle. Le conseil a accepté, et Nora Livingston s’est vite mise au travail, à un salaire annuel de 800 $.

Après avoir rapidement nettoyé les ailes de l’HGM et réorganisé les tâches du personnel, madame Livingston a accueilli ses premières étudiantes le 1er avril 1890. Elle a créé un programme de deux ans, et les étudiantes qui réussissaient leur probation de trois mois pouvaient rester pour terminer leurs études. 

« Madame Livingston était à tous points de vue une femme forte et pragmatique. Elle a mis sur pied le programme des infirmières, adopté l’uniforme des infirmières et embauché la première infirmière instructrice au Canada », explique Margaret Suttie, diplômée de l’HGM et directrice retraitée des soins infirmiers à l’HGM, devenue historienne bénévole en soins infirmiers. 

En 1919, 29 ans après son arrivée, madame Livingston a pris sa retraite, mais son école de soins infirmiers est demeurée ouverte jusqu’en 1972, lorsque le gouvernement a modifié le programme de formation des infirmières du Québec. 

« En témoignage de son importance pour l’HGM, pour le CUSM et pour l’histoire des soins infirmiers, le pavillon Livingston a été nommé en son honneur, remarque madame Suttie. Elle a établi une norme d’excellence qu’elle s’attendait que tout le monde respecte, une norme qu’à mon avis, toutes nos infirmières respectent encore aujourd’hui. »