Les inhalothérapeutes de l'ITM; inspirer un nouveau souffle aux soins de santé

PDorcas Paul-Emile, Franceen Browman, Khan Le, Pascale Girard and Lucie Goulet
Dorcas Paul-Émile, Franceen Browman, Khan Le, Pascale Girard et Lucie Goulet

« Je me souviens d’un de nos patients qui souhaitait assister au mariage de son cousin, mais sa condition de santé nécessitait qu’il soit ventilé mécaniquement pendant une bonne partie de la journée, », raconte Dorcas Paul-Émile, inhalothérapeute à l’Institut thoracique de Montréal (ITM) du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), le sourire aux lèvres. « L’équipe d’inhalothérapeutes et moi avons tout fait pour qu’il se rende à la cérémonie à l’heure et je l’ai suivi toute la journée, au cas où il aurait eu besoin de moi. Ça fait tellement du bien de pouvoir aider quelqu’un comme ça. » 

Selon Franceen Browman, l’assistante directrice du service d’Inhalothérapie de l’ITM, la compassion est la qualité la plus importante à détenir pour un candidat qui souhaite se joindre à l’équipe d’inhalothérapeutes. Browman explique qu’une fois qu’un inhalothérapeute réussit ses examens, les compétences de soins sont plutôt acquises sur le terrain, cela prend du temps et de la pratique. « Mais la compassion et le désir réel de prendre soin de la vie des autres, ça, c’est quelque chose d’inné », explique-t-elle. 

Browman dirige environ vingt inhalothérapeutes, qui font chacun la rotation entre les cliniques, les bronchoscopies interventionnelles en soins intensifs et les soins de longue durée (les patients qui sont ventilés mécaniquement à l’Institut à longueur d’année). Les inhalothérapeutes travaillent également de pair avec les préposés aux bénéficiaires (p.a.b.). Ensemble, ils aident les patients à mobilité réduite à sortir de leur chambre et à participer aux activités récréatives. Par exemple, les p.a.b. aident à transférer les patients de leur lit à leur chaise, alors que les inhalothérapeutes les rattachent aux appareils respiratoires. 

Dans certains cas, les inhalothérapeutes accompagnent les patients ventilés en dehors de l’hôpital pour leur permettre d’assister à des activités demandées. « Je prenais soin d’une femme qui restait avec nous à temps plein », raconte Paul-Émile. « Lorsque son mari est décédé, je l’ai aidé à faire les arrangements nécessaires pour qu’elle puisse assister à ses funérailles et je suis restée à ses côtés toute la journée. C’était tellement triste, mais en même temps, je suis très reconnaissante d’avoir pu être témoin de leur dernier adieu. C’était extrêmement émouvant. »

« Comme vous pouvez vous l’imaginer, la nature vulnérable de l’état de nos patients requiert que les inhalothérapeutes aient un grand sens de l’empathie et beaucoup de patience », explique Browman. « Notre but est de leur offrir la meilleure qualité de vie possible, malgré les circonstances difficiles. »

Les patients en Inhalothérapie ne sont toutefois pas tous des personnes âgées; Paul-Émile se rappelle de l’histoire d’une femme dans la trentaine dont la condition de santé a tout à coup nécessité un appareil de respiration assistée. « Elle éprouvait des difficultés à donner naissance, donc on a dû procéder à un accouchement par césarienne. Malheureusement, une fois la chirurgie terminée, son diaphragme refusait de fonctionner. Elle n’était pas capable de respirer. » Cette femme a été acheminée à l’ITM où Paul-Émile travaillait comme inhalothérapeute. « Tranquillement, au fil de quelques semaines, nous avons réussi à l’aider à retrouver la force physique nécessaire pour respirer par elle-même et retourner prendre soin de sa famille. »

« J’adore travailler ici et j’adore aider les patients », dit Paul-Émile. « Ce qui me motive, c’est le sens de l’empathie incroyable que je vois chez mes collègues, et le précieux contact humain. »

Browman est absolument rayonnante lorsqu’elle parle de son équipe. « Je suis tellement fière de chacun des individus qui forment notre équipe », confie-t-elle. « Mais la qualité des soins que nous offrons ne serait pas possible sans l’implication de l’ensemble du personnel; ce sont les p.a.b. fantastiques, les infirmières, les médecins, les physiothérapeutes, les ergothérapeutes et les diététistes qui font de l’ITM le chef de file qu’il est. »